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Yann Gabay (Connit) L’hybridation des mondes,  quand le réseau s’étend aux choses et aux hommes.

Yann Gabay associé chez CONNIT

Après 17 ans d’apprentissage sans interruption, j’ai décidé Il y a 3 mois de quitter au moins temporairement le secteur des medias pour m’intéresser à celui de l’IoT. Attention, pas les trucs pour flatter l’égo du technophile du dimanche comme la brosse à dent connectée ou le compteur de pas qui dit bonjour, le vrai IoT, celui qui rend les villes intelligentes et les chaines industrielles plus fiables, celui qui vous prévient que vous allez perdre une dizaine de milliers d’euros si vous n’intervenez pas tout de suite sur cette machine, ou que vous feriez mieux de vérifier cette portion de voie ferrée avant que la catastrophe n’arrive.

Croyant plonger dans un tout nouveau monde, j’ai vite réalisé que les similitudes étaient bien plus nombreuses que je le pensais. Les mêmes sujets se retrouvent dans toutes les conférences et les pitchs de sociétés toutes plus innovantes les unes que les autres : briser les silos, utiliser au mieux de grandes quantités de données, créer des profils hybrides, mettre l’utilisateur au centre de la réflexion…  tout cela n’est pas sans nous rappeler les dernières conférences de l’IAB, l’EBG ou Marketing Remix, l’odeur  acre du fer à souder en plus.

La déception passée, c’est l’enthousiasme qui a repris le dessus. En effet, si, qu’on vende du shampoing ou qu’on essaye d’optimiser la consommation énergétique d’un bâtiment, les problématiques sont si proches, c’est qu’il y a bien une révolution sous-jacente qui agit comme une lame de fond sur tous les secteurs.  L’IoT, c’est tout le potentiel du digital qui se met à interférer directement avec le monde physique.

Ce monde a aussi ses futures licornes françaises, et ma société (j’ai presque envie de dire « mon agence ») a la chance d’être très proche de l’une d’entre elle, Sigfox, qui n’a pas d’autre ambition que devenir le tuyau virtuel par lequel passeront demain tous les micro-messages envoyés par des objets bien réels comme votre compteur d’eau ou le bouton de commande aimanté posé sur votre frigo., et qui est clairement en passe d’y arriver.

Tous ces messages, ce sont des quantités impressionnantes de données, et,  lorsqu’elles sont reliées à des comportements humains, ces données sont autant de moyens de mieux nous connaître. J’ai ainsi découvert qu’avec les données granulaires de consommation en eau d’un foyer l’on pouvait détecter les prémices de la maladie d’Alzheimer et ainsi intervenir bien plus tôt, (ou, plus mercantile, que bébé venait d’arriver...)  que le tracking des moteurs de camion sensé optimiser leur maintenance permettait finalement d’envoyer en formation les conducteurs à l’attitude dangereuse. Il y a donc fort à parier que le marketing et l’IoT vont flirter ensemble dans les prochaines années.

Mais pour l’instant dans un monde comme dans l’autre, c’est le data-scientist qui règne en maitre, il est l’objet magique, le génie de la lampe, le sésame qui permettra d’ouvrir toutes les portes du succès. N’oublions pas que sans Aladin, le génie ne sert à rien, et que quelque soit l’usage, il faut entretenir la collaboration entre ceux qui ont les idées, les visions et les objectifs business, et ceux qui ont les clés pour rendre ça concret.

Récemment, une connaissance très respectable, qui a  démarré sa carrière il y a « quelques » années en tant qu’ingénieur informatique, m’a parlé des Dabbawallah, pour me rappeler qu’il ne faut pas trop sous estimer la capacité humaine.

Ces livreurs de boites arrivent à livrer leur marchandise avec une précision atteignant le taux d’erreur incroyable de 1 pour 16 millions, qu’un journalliste de Forbes n’a pas pu s’empécher de comparer avec la méthode de management Six Sigma de Motorola qui arrive péniblement au 3,4 erreurs par millions d’opération. De plus, le Dabbawallah local est connu et apprécié par le client, ce qui augmente la confiance et la qualité ressentie du service… et le client est ROI non ?

En conclusion, le virtuel et le réel sont bien en train de fusionner dans un flot incessant de données, et, pour réussir, en marketing comme dans l’industrie ou la logistique, la machine devra augmenter l’homme, pas le remplacer, cela nous donne quelques clés sur la façon d’aborder les sujets...

Yann Gabay est associé chez Connit

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