Le confinement lié à la pandémie de Covid-19 a modifié les habitudes et les modes de consommation des Français. Pour affronter au mieux cette crise, ces derniers ont dû adapter rapidement leurs habitudes pour tenter d’appréhender au mieux ce nouveau quotidien. Ainsi, de nouvelles tendances émergent et façonnent progressivement l’avenir des marques et du secteur de la grande consommation. A cet effet, Adot dévoile aujourd’hui les résultats de son étude dédiée au secteur de la grande consommation en décryptant les nouveaux comportements de consommation des Français et leurs impacts sur les marques.
Le confinement a bouleversé le quotidien des Français
A mesure que le confinement a été prolongé, de nouvelles habitudes ont émergé et s’inscrivent désormais comme des signaux à considérer par les annonceurs. L’enjeu est donc de taille pour le secteur de la grande consommation qui doit faire face à une nouvelle révolution imprégnée par les nouvelles habitudes des consommateurs. Parmi les changements majeurs observés, l’étude réalisée souligne l’augmentation drastique de la consommation pour les contenus en ligne relatifs aux produits alimentaires (recettes de cuisine, conseils, cours en ligne, etc). L’intérêt porté par les Français pour ces contenus n’a fait que progresser tout au long de la période du confinement avec plus de 7,5 points d’augmentation, et notamment un fort intérêt pour les contenus relatifs aux aliments sucrés (biscuits et gâteaux, confiseries, barres chocolatés...).
Cette période de crise a également confirmé l’importance de la place du mobile aujourd’hui. En effet, la consultation en ligne de contenus s’est faite majoritairement sur smartphone, à hauteur de 63 % sur mobile contre 37 % sur desktop.
En complément de l’évolution de la consommation média, le confinement a également signé le retour en force des enseignes alimentaires de proximité, qui se placent désormais à la première position du classement des canaux d’achat. En effet, alors que les grandes surfaces ont été pris d’assaut dès l’annonce du confinement, les Français se sont ensuite orientés vers des commerces plus proches de chez eux. L’étude nous révèle ainsi une augmentation de plus de 25 points de trafic durant la période de confinement pour cette typologie de commerce.
Afin de respecter les recommandations sanitaires, les Français ont optimisé leurs déplacements. Ainsi, 60% d’entre-eux ne sortaient qu’une seule fois par semaine pour effectuer leurs courses. Par ailleurs, la liste des courses a également fortement évolué. En effet, près de 40 % des Français ont augmenté leur consommation de farine et de sucre durant le confinement ; 60 % ont augmenté leur consommation de pâtes et enfin près de 59 % ont augmenté leur consommation de fromages. Cette sur-consommation de matières premières a poussé les Français à se remettre en cuisine. Cela a d’ailleurs été le cas pour près de 60% d’entre eux qui ont notamment privilégié les recettes de la gastronomie française. Un résultat qui témoigne d’un comportement de repli des Français pendant le confinement.
Autre changement majeur, le bond de popularité des services de “Drive” des enseignes de grande distribution. L’étude révèle que ¼ des Français entre 18 et 34 ans ont privilégié ces services durant la période de confinement. Ce succès a notamment été porté par la génération des Millenials qui entend imposer ce mode de consommation comme le circuit le plus approprié dans un contexte de crise sanitaire.
“La crise a été, plus qu'un révélateur, un accélérateur des tendances qui émergeaient ces dernières années. Les consommateurs recherchent désormais de la transparence, de l'authenticité, et un véritable engagement des marques vis-à-vis des sujets environnementaux et sanitaires. Autant de signaux forts que les annonceurs doivent dès à présent considérer dans leurs actions marketing" souligne Delphine Dessaux, Head of CPG / FMCG chez Adot.
Par ailleurs, la crise que nous traversons fait émerger de nouvelles attentes de la part des Français envers les marques. Effectivement, les drivers d’achat ont évolué : 30 % des Français regardent davantage le rapport qualité prix ; 27 % l’impact sur la santé ; 16% le prix le plus bas ; et 15 % l’impact sur l’environnement. On constate ainsi que l’intérêt porté à la santé et à l’environnement a connu un fort rebond, ce qui témoigne d’une exacerbation des positions à ces sujets. En conséquence, les enseignes doivent ainsi chercher à véhiculer une image prouvant leurs valeurs et démontrant leurs engagements vis-à-vis de ces items. Par ailleurs, le retour de l’argument du “prix le plus bas” révèle également une volonté d’une rationalisation des dépenses, induit par la crise économique à venir.
Enfin, il est constaté une forte baisse de la livraison à domicile et de la consommation des plats cuisinés. 3 Français sur 4 ont réduit leurs livraisons de repas durant le confinement et 4 Français sur 5 ont réduit leur consommation de plats cuisinés. Une baisse significative de ces modes de consommation qui s’explique principalement par l’inquiétude liée aux risques sanitaires encourus. Néanmoins, bien que ces deux canaux de consommation ont connu une forte baisse de popularité, l’étude distingue des tranches de population qui ont augmenté leur fréquence de consommation des plats cuisinés ou de repas livrés (les profils des générations Millenials : les “Entertainment Addicts “ et les “Active Night Owls”).
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Méthodologie :
3 protocoles d’étude complémentaires ont été combinés pour livrer cette étude.
1/ Analyse de la navigation web mobile et desktop (hors réseaux sociaux) des utilisateurs en se concentrant sur l’industrie alimentaire ;
2/ Mise en place de questionnaires numériques ;
3/ Utilisation des données de localisation - analyse du lieu où les consommateurs ont fait leurs achats de nourriture pendant la période de confinement.
Périodes étudiées.
Période de pre-confinement : du 09/01/2020 au 15/03/2020
Période de confinement : du 17/03/2020 au 17/04/2020