Une nouvelle étude menée par Adobe et la London School of Economics (LSE) a révélé que seulement 25 % des entreprises européennes étaient prêtes à prospérer grâce au numérique, dans l'économie post-COVID.
Basée sur l'avis de 300 DSI au Royaume-Uni, en France et en Allemagne suite à des entretiens approfondis avec des chefs d'entreprise européens et aux pratiques de longue date de la LSE en matière de gestion des PME, l'étude New Era In Experience décrit comment les trois archétypes d'entreprises (les performantes, les réticentes et les fragilisées) abordent la transformation numérique et l'investissement technologique au cours de la période COVID-19 :
- Les performantes (25% des entreprises) font partie de la catégorie la plus prospère. Au cours de la pandémie, elles ont augmenté leurs investissements technologiques, modifié leurs structures organisationnelles et ajusté leurs processus afin de commercialiser plus rapidement leurs produits et services. Elles ont aussi signalé une augmentation de 20 % de la productivité de leurs employés, citant l’attention portée sur le bien-être des employés et la possibilité de travailler à distance comme facteurs clés de cette augmentation. En conséquence, les performantes ont fait état d'un impact moindre sur leurs revenus pendant la pandémie par rapport aux fragilisées et aux réticentes : 45% d'entre elles ayant subi une baisse de revenus, avec une diminution moyenne de 15%.
- Les réticentes (40% des entreprises) sont restées dans une forme de statu quo. Elles ont réduit leurs dépenses en technologie et en innovation au cours de l'année 2020, mais ont maintenu des investissements suffisants pour rester compétitives à court terme. Deux tiers (66%) des entreprises réticentes ont subi une baisse de revenus, avec une diminution moyenne de 35%.
- Les fragilisées (35% des entreprises) sont celles qui ont procédé aux réductions de dépenses les plus spectaculaires et les plus "réactionnaires" pendant la pandémie. En effet, leurs dirigeants sont les plus prudents et les plus déconnectés de l'activité quotidienne et de l'interaction avec les clients. Ce sont celles qui ont subi l'impact financier le plus important, puisque 70 % d'entre elles ont vu leurs revenus diminuer, avec une réduction moyenne de 50 %.
"L'impact financier de la pandémie de COVID-19 a été d'une grande portée et généralisé", a déclaré le Dr Alexander Grous, de la London School of Economics. "En adoptant une approche numérique plus proactive pour répondre à la pandémie et en adoptant des traits de leadership progressistes, les organisations dites performantes ont clairement été en mesure de compenser la pression due à la baisse des revenus, tout en se plaçant dans la meilleure position possible pour un succès commercial futur."
Le leadership se révèle être le principal obstacle de la réussite lors d'une pandémie
Parmi les entreprises interrogées, plus de la moitié (55 %) considèrent que la prise de décision par la direction, l’adhésion et la stratégie numérique sont les principaux obstacles à la transformation numérique pendant la pandémie. Viennent ensuite les préoccupations accrues en matière de cybersécurité (45 %) et les inquiétudes concernant la complexité ainsi que la compatibilité des systèmes existants (40 %). De manière plus positive, 90 % des répondants estiment que le cloud est le principal moteur de la transformation numérique.
Les traits de caractère qui permettront aux dirigeants de prospérer dans la nouvelle ère
En identifiant les principales tendances en matière de numérisation et management des archétypes d'entreprises durant la pandémie, l’étude a également révélé les caractéristiques communes aux leaders des marques dites performantes. Ces caractéristiques servent de modèle aux entreprises fragilisées ou réticentes afin de prospérer lorsque la société et l'économie commenceront à se rouvrir. Les dirigeants performants sont :
- Pragmatiques et ouverts au changement : La nouvelle ère exige un nouveau type de leadership qui soit visible, responsable, malléable et tourné vers l'innovation.
- Disposés à construire une culture organisationnelle basée sur la confiance : Cette nouvelle ère a transformé la relation employeur-employé en une culture désormais fondée sur la confiance, la responsabilisation et l'autonomie.
- Capables de prendre des décisions rapidement : La nouvelle ère est rapide et imprévisible – toutes les divisions de l'entreprise doivent travailler ensemble et en temps réel afin de répondre aux besoins des clients et ainsi s'adapter aux changements à venir.
- Favorables à l'apprentissage et au perfectionnement en continu : La nouvelle ère exige que ceux qui réussissent évoluent aussi constamment qu’elle - les entreprises doivent en permanence trouver de nouvelles façons de permettre à leurs employés de répondre au mieux aux besoins de leurs clients avec les compétences adéquates.
"Le monde a changé et le numérique est devenu le moyen pour les gens de se connecter, de travailler, d'apprendre et de se divertir", a déclaré Paul Robson, président, International chez Adobe. "Les chefs d'entreprise doivent adopter la transparence, la confiance et l'agilité pour exceller dans cette nouvelle ère, où prospérer dans l'économie numérique est une exigence concurrentielle."
Exemples de dirigeants qui présentent les caractéristiques d'une entreprise dites « performantes » :
“Pendant la pandémie, nous avons doublé nos investissements dans le numérique, la technologie et l'innovation, et nous avons vu un certain nombre de nos clients faire de même. Les avantages sont là : nous avons vu des clients déployer de nouvelles applications en six semaines au lieu de six mois.”
Vinod Kumar, PDG, Vodafone Business
“Notre mission consiste à offrir des expériences extraordinaires qui enrichissent la vie de nos clients. La pandémie a définitivement créé un impératif d'accélération de la vente au détail en ligne - elle a été extrêmement importante pour nous, et les décisions concernant le numérique ont été accélérées de manière significative."
Rich Corbridge, DSI, Boots
“Nous sommes une entreprise de vente au détail où la base de l'interface avec le client est physique. La COVID-19 a été le catalyseur de notre réflexion sur l’ensemble de notre activité et nous a obligés à nous demander : "Qu'allons-nous faire si cela continue ?". Elle a supprimé toute résistance à une transformation numérique rapide et généralisée."
John Rigas, Directeur exécutif, Asprey
“En fait, la COVID-19 a mis le feu aux poudres. Nos experts du marketing savent très bien ce qui leur est nécessaire et, comme nous disposons de l'infrastructure adéquate, nous pouvons répondre rapidement à leurs besoins.”
Kelly Hungerford, Directrice de la stratégie et des services de transformation numérique, Sunstar Europe
Méthodologie de recherche : Ce rapport porte sur les activités menées par les marques B2B et B2C avant et pendant la pandémie, à travers les insights des DSI de 300 grandes entreprises françaises, allemandes et britanniques ; plus de 20 000 entretiens avec des dirigeants de PME dans le monde entier ainsi que des recherches qui ont débuté en 2007 et qui se sont poursuivies en 2020 ; l'engagement avec plusieurs des quatre grands cabinets de conseil en technologie et en numérique dans l'UE, les résultats des marques dans tous les secteurs, toutes les tailles et toutes les régions ; l'engagement continu et approfondi avec les dirigeants d'entreprise dans les secteurs de la vente au détail et de la finance dans toute l'Europe ; l'engagement avec les principaux fournisseurs de technologie numérique offrant des solutions clients B2B et B2C avant et après la pandémie ; et l'engagement continu supplémentaire des dirigeants de grandes et de petites entreprises.
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