La question de la suppression des emplois par les machines a été longuement abordée sur Viuz (lire WTF : 50% des jobs remplacés par des Robots et Demain, tous au chômage technologique)
A l’occasion de la sortie du rapport Controverse par la FING, un débat réunissait au Numa lundi 24 mars, Marie Vorgan, délégué générale de Silicon Sentier et Georges Epinette DSI du Groupement des Mousquetaires et membre du Cigref sur la question complexe du rapport entre le numérique et la création d’emploi.
Premier constat, la persistance du chômage n’est pas compensée par la création d’emplois générés par le numérique. Georges Epinette rappelle la brutalité des chiffres et cite le chiffre de 6,7 millions d’emplois détruits en 10 ans en Europe continentale pour 5,5 millions d’emplois créés.
Parallèlement, comme l’explique Marie Vorgan, ancienne DRH de startup au début des années 2000, les nouveaux outils numériques permettent à toute une population de s’envisager comme acteurs et explorateurs de ce nouveau monde.
Ce qui est clair c’est que le rapport au travail et à l’emploi restent intégralement à envisager et, dans ce cadre, le numérique n’est qu’un moyen et non une fin, rappelle Georges Epinette pour qui « Le numérique ne doit pas être un accélérateur de déviance ». Car aujourd’hui, les gains d’innovations profitent en partie aux consommateurs et en grande majorité aux actionnaires.
Une chose est sure, les bouleversements actuels de la société et la croissance anémique montre qu’il est temps de s’extraire de l’entreprise pour sortir de la société salariale. Un modèle daté.
Vers une société Post-Salariale
Dans ce nouveau monde «post salariat» à réinventer les questions –urgentes- de la protection et de la sécurisation des parcours professionnels se posent pour les créateurs, indépendants et entrepreneurs, car les cadres réglementaires ou de protection sociales adaptés au monde de la grande entreprise ne sont plus adaptés aux défis d’une société post-salariale.
Quelques pistes évoquées : une économie du « surplus collaboratif » permettant d’équilibrer l’offre et la demande de services entre indépendants ou des arbitrages « politiques » entre l’homme et la machine comme en Espagne où les automates de péages ont été remplacés par des humains. Autre possibilité, défendue par Jeremy Rifkin, le développement de la rémunération des tâches contributives et associatives par opposition aux tâches productives issues de la révolution industrielle.
Même si le débat est loin d’être tranché et suscite autant de questions que de réponses, il apparaît clairement que la crise génère une nouvelle responsabilisation de l’individu qui devient de facto, le propre « gestionnaire de son capital humain ».
En bref et sans être devins nous restons les acteurs de ce qui est en train de se passer. Comme le rappelait une intervenante dans le public « La génération Z qui suit la génération Y a intégré la fin du salariat comme s’i elle l’avait lue dans ses livres d’histoire ».
Le numérique crée-t-il de l’emploi ? Internet détruit-il le lien social, Doit-on apprendre à coder ? Les Moocs annoncent-ils une révolution éducative ? les Big Datas créent-ils plus de problèmes qu’elles n’en résolvent ? et 11 autres controverses. Accès complet au rapport de la Fing :