Crise sanitaire : des Français qui cherchent à concilier envie de « consommer mieux » et sentiment de restriction budgétaire
En ce contexte de crise sanitaire, près de la moitié des Français (42%) déclarent vouloir consommer mieux, avec un recentrage sur « l’achat de produits vraiment utiles » (pour près d’un tiers d’entre eux ; 28%).
Cofidis, un des principaux acteurs du crédit à la consommation en France, dévoile ce jour les résultats de son enquête « Entre vouloir et pouvoir d’achat : les stratégies financières des Français », réalisée avec L’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation).
Les habitudes de consommation des Français ont été bouleversées depuis le début de la crise sanitaire. Certains comportements de consommation émergents ont été renforcés pendant le confinement (circuits courts, drive, …). En parallèle, les Français subissent une baisse de pouvoir d’achat depuis quelques mois, notamment les catégories les plus modestes de la population : 4 Français sur 10 (41%) déclarent que leur situation financière personnelle est touchée par les conséquences économiques de la crise sanitaire, notamment les commerçants, les artisans et chefs d’entreprise (74%), les chômeurs (59%), les ouvriers (56%) et les CSP- (54%)2.
Dans ce contexte, Cofidis s’interroge : de quelle manière et dans quelles mesures les comportements de consommation des Français ont-ils évolué ? De nouvelles tendances profondes de consommation émergent-elles depuis le début de la crise sanitaire ? Existe-t-il des tensions entre le « vouloir » des Français en termes de consommation et leur pouvoir d’achat ? Quelles sont les stratégies mises en place par les Français pour concilier leur capacité budgétaire et leurs aspirations de consommation ?
Alors que la crise sanitaire se poursuit en France, près de la moitié des Français (42%) déclarent vouloir « consommer mieux ». Ces aspirations sont avant tout partagées par les 18/25 ans (50%), les habitants des grandes agglomérations3 (41%) et les cadres intermédiaires (36%), qui tendent vers un modèle de consommation plus responsable. En revanche, un quart des Français (25%) déclarent vouloir « consommer plus », en particulier les personnes déjà fragiles financièrement - aux revenus modestes (33%) et souvent à découvert à la fin du mois (37%) – et qui ont subi de grosses pertes de revenus (supérieure à 20%) durant la crise sanitaire (35%).
Pour près d’un tiers des Français, « consommer mieux » signifie avant tout « l’achat de produits vraiment utiles » (28%), devant l’achat de produits locaux (pour 23% d’entre eux) ou bons pour la santé (pour 21% d’entre eux).
En rupture avec une consommation d’accumulation issue des Trente Glorieuses, le « consommer vraiment utile » émerge fortement et devient une tendance profonde puisque les Français déclarent faire de l’indispensable et de l’essentiel les postes de consommation prioritaires : l’alimentation (pour 74% d’entre eux), la santé (pour 41% d’entre eux), l’eau / l’électricité (pour 40% d’entre eux) et l’aménagement du logement (pour 19% d’entre eux).
A contrario, l’habillement (pour 11% d’entre eux), les cadeaux faits aux proches (pour 8% d’entre eux), les soins personnels (pour 6% d’entre eux) et les produits culturels (pour 4% d’entre eux), passent au second plan en termes de priorités de consommation.
Cette aspiration à consommer mieux se heurte chez une majorité à un sentiment de restriction budgétaire, et encore plus fortement chez les Français fragilisés par la crise :
- Pour 79% des Français, « consommer mieux » revient plus cher ;
- Or, plus d’un tiers des Français (38%) déclare que la crise sanitaire a été à l’origine d’une baisse de revenus (+3 points par rapport à fin mai4), notamment les foyers les plus modestes5 (50%) et les personnes souvent à découvert en fin de mois (54%);
Consommer mieux, synonyme d’utilité
Près de la moitié des Français (42%) déclarent vouloir « consommer mieux ». Ces aspirations sont avant tout partagées par les 18/25 ans (50%), les habitants des grandes agglomérations (41%) et les cadres intermédiaires (36%), qui tendent vers un modèle de consommation plus responsable.
En revanche, un quart des Français déclarent vouloir « consommer plus », en particulier les personnes déjà fragiles financièrement - aux revenus modestes (33%) et souvent à découvert à la fin du mois (37%) – et qui ont subi de grosses pertes de revenus (supérieure à 20%) durant la crise sanitaire (35%). Cette aspiration à « consommer plus » est liée avant tout à un niveau de difficultés financières et à des restrictions de consommation élevées : plus de 9 Français sur 10 aspirant à « consommer plus » ont le sentiment de se restreindre sur des postes de dépenses nécessaires ou essentiels.
Pour près d’un tiers des Français, « consommer mieux » signifie avant tout « l’achat de produits vraiment utiles » (28%), devant l’achat de produits locaux (pour 23% d’entre eux) ou bons pour la santé (pour 21% d’entre eux). Les préoccupations écologiques arrivent ensuite : un Français sur 5 associe la notion de « consommer mieux » à l’achat de produits durables et plus respectueux de l’environnement.
Le « consommer vraiment utile » émerge fortement et devient une tendance profonde puisque les Français déclarent faire de l’indispensable et de l’essentiel les postes de consommation prioritaires : l’alimentation (pour 74% d’entre eux), la santé (pour 41% d’entre eux), l’eau / l’électricité (pour 40% d’entre eux) et l’aménagement du logement (pour 19% d’entre eux).
A contrario, les postes de dépenses superflues tels que l’habillement (pour 11% d’entre eux), les cadeaux faits aux proches (pour 8% d’entre eux), les soins personnels (pour 6% d’entre eux) et les produits culturels (pour 4% d’entre eux), passent au second plan en termes de priorités de consommation.
Des tensions entre vouloir et pouvoir d’achat
Pour 79% des Français, « consommer mieux » revient plus cher. Une idée partagée en priorité par les 35/44 ans (34%) et les personnes ayant subi de grosses pertes de revenus durant la crise sanitaire (40%).
Or, plus d’un tiers des Français (38%) déclare que la crise sanitaire a été à l’origine d’une baisse de revenus (+3 points par rapport à fin mai), notamment les foyers les plus modestes (50%) et les personnes souvent à découvert en fin de mois (54%).
Près de 6 Français sur 10 aspirant à « consommer mieux » ont le sentiment de se restreindre sur des postes de dépenses nécessaires ou essentiels.
Postes de dépenses prioritaires : un équilibre entre renoncement et préservation d’un socle minimal. Afin de limiter l’impact des restrictions, les Français tentent de trouver un équilibre entre renoncement et préservation d’un niveau de consommation acceptable.
En ce qui concerne l’alimentation, 56% des Français qui s’imposent des restrictions évitent d’abord les grandes marques (80% d’entre eux) et privilégient la consommation d’aliments peu chers (79%). Ce sont avant tout des personnes fragiles financièrement (80% d’entre elles sont souvent à découvert en fin de mois), les 18/24 ans (61%) et les familles monoparentales (61%).
On note que 37% des Français s’imposent des restrictions en termes de santé pour des raisons financières, en particulier les Français contraints budgétairement (50% pour les personnes souvent à découvert et 46% pour celles devant bien contrôler leurs dépenses). Parmi elles, 64% affirment ne pas acheter des médicaments en dehors de ceux prescrits par leur médecin et 54% renoncent à des consultations spécialisées si celles-ci ne sont pas remboursées intégralement.
L’aménagement du logement fait aussi l’objet de restrictions : 9 Français sur 10 déclarent s’imposer au moins un type de restrictions pour des raisons financières, en particulier les locataires (94%) et les Français soumis à l’obligation de contrôler leurs dépenses pour éviter le découvert (94%). Dans le détail, 73% d’entre eux affirment limiter la décoration, plus de la moitié (56%) déclarent rogner sur la qualité des biens d’équipement et du mobilier qu’ils auraient souhaité pouvoir acquérir et enfin 48% d’entre eux envisagent de renoncer à des travaux de rénovation.
Des stratégies financières pragmatiques
L’épargne est avant tout privilégiée pour financer des projets indispensables (35% pour les dépenses de santé) ou nécessaires dans le quotidien (38% pour acheter ou remplacer son équipement high tech, informatique et de téléphonie).
La stratégie dite « des petits pas » - qui consiste à mettre de l’argent de côté chaque mois – est adoptée pour les des projets plus long terme relatifs au confort de vie tels que l’aménagement du logement (38%) ou le remplacement de certains équipements (37% pour l’électroménagers).
Le recours au crédit à la consommation est utilisé pour financer des projets coûteux dont l’acquisition est freinée par de faibles capacités d’autofinancement. C’est le cas pour l’achat d’un nouveau véhicule (28%), l’acquisition d’un véhicule électrique (18%) ou encore des travaux d’isolation de son logement (15%).
A savoir que 19% des Français comptent souscrire un crédit à la consommation pour au moins un projet qu’ils souhaitent réaliser, en particulier les moins de 45 ans (26%) et les personnes plus contraintes au niveau budgétaire (29% chez les Français souvent à découvert en fin de mois).
Méthodologie de l’enquête : Une étude réalisée par L’ObSoCo pour Cofidis, par questionnaire auto-administré du 24 juillet 2020 auprès d’un échantillon de 1000 Français représentatifs de la population française âgés de 18 ans et plus, constitué avec les quotas suivants : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région de résidence, taille de l’unité urbaine de résidence et niveau du diplôme le plus élevé.
2. Baromètre CSA pour Cofidis. Les Français et leur pouvoir d’achat. Juin 2020
3. Agglomérations de plus de 100 000 habitants
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