Le Digital Marketing One to One aura lieu à Biarritz les 10 et 11 juin prochains. Nous avons à cette occasion interviewé Jérôme Letu-Montois, directeur du pôle e-business de Comexposium.
1. Quelles sont pour vous les tendances du marketing et de l’e-commerce ?
Pour commercer, le poids du marketing mobile : on ne peut pas passer à côté cette tendance. De nombreuses études montrent l’importance des écrans mobiles. Si on se réfère aux investissements de la publicité sur mobile en France, les derniers chiffres estiment une hausse de 50% des budgets entre 2013 et 2014. Les annonceurs comprennent que le mobile est un média très compétitif et performant en termes de notoriété.
Il faut également noter qu’à travers le mobile, on va aborder très largement deux sujets au cœur des réflexions et des stratégies des directeurs marketing : les réseaux sociaux et les contenus vidéo en ligne, et plus particulièrement sur mobile.
A l’occasion de Digital Marketing One to One, nous aurons l’immense privilège de recevoir Thomas Husson, qui nous présentera, en avant-première la nouvelle publication de la société Forrester intitulée « The Mobile Mind Shift ». Ce rapport, qui ne sortira que le 24 juin 2014, mettra en lumière les nouveaux comportements mobiles des consommateurs.
Si l’on évoque rapidement le e-commerce et les dernières tendances de ce secteur, on remarque l’utilisation croissante de ces outils pour se renseigner, comparer, acheter… Selon une étude Google, 71% des consommateurs se servent d’un appareil mobile pour identifier la location d’un magasin à proximité. Le mobile fait entrer le consommateur dans l’ère du commerce connecté.
Autre tendance qui découle de la première : le multi-écran, qui change la donne, en imposant une approche de type responsive design. En effet, les marketeurs se doivent d’apporter des solutions pour répondre à l’utilisation grandissante de ce qu’on appelle les « multi-devices ». Aujourd’hui, les sites Internet doivent s’adapter aux nouvelles modalités de connexion et à tous les formats, tout en prenant en compte les enjeux tels que la tactilité, la résolution d’écran, les intégrations d’images, etc. ll faut repenser l’intégralité de l’approche de création d’un site Internet afin qu’il soit déclinable dans toutes les versions et sur tous les supports.
On se doit également d’évoquer l’approche omnicanale, avec la digitalisation des points de ventes. On assiste à une véritable connexion dans le monde du commerce entre les magasins physiques et le e-commerce.
On parle de stratégies cross-canal, de commerce connecté. Le consommateur reprend le pouvoir : il peut aisément commencer son parcours d’achat sur un canal et le terminer sur un autre. Les notions de « show-rooming », de « web to store » démontrent les interactions qui existent entre les différents canaux de distribution et d’information. Le consommateur veut vire une expérience, partout, tout le temps et sur tous les supports. L’enjeu final pour les e-marchands et les retailers devient alors de conserver le lien avec l’acheteur potentiel et d’opérer des ventes, quel que soit le canal.
Autre tendance : le Real Time Marketing ou marketing temps réel, pour toucher le consommateur au bon endroit, au bon moment, avec la meilleure offre. Derrière cette notion, ce sont les enjeux liés au traitement des données, à la connaissance client, au ciblage marketing qui vont permettre d’augmenter la performance des sites et accroître les taux de conversion. Concrètement, sur le marché de la publicité en ligne par exemple, le RTB (ou Real Time Bidding) va permettre aux annonceurs d’augmenter la pertinence de leurs messages et un ciblage plus précis. Si je devais résumer les avantages d’une offre publicitaire digitale en trois mots, ce serait : ciblage, qualité, tracking.
Au final, le parcours client doit être intégré, partout, tout le temps. Cela correspond aussi au commerce connecté et aux attentes des consommateurs. Aujourd’hui, le consommateur est suréquipé, surinformé, il cherche à vivre une expérience d’achat qui prenne en compte ses spécificités et souhaite surtout qu’on le reconnaisse et qu’on lui adresse des messages personnalisés. Il faut passer d’un marketing de masse à un marketing One to One…
2. Comment les décideurs marketing choisissent-ils leurs prestataires ?
Nous sommes dans un secteur qui évolue très vite. De plus, des sociétés étrangères arrivent, avec leurs nouveautés et leurs expertises sur des marchés souvent plus matures.
Il y a une réelle attente du côté des annonceurs, ils ont conscience de l’impact que peut avoir le digital sur le marché et pour leur entreprise. Pour citer Erik Marie Bion de Microsoft : une étude réalisée avec Opinion Way pour Mediabrands et Microsoft permettait d’avancer que « 83% des annonceurs pensent que digital va surpasser le offline dans les deux à trois prochaines années ».
Comme dans tout « business », les décideurs marketing choisissent leurs prestataires en fonction de leurs objectifs, de leurs budgets et de la capacité des sociétés à répondre à leurs attentes. Pour ma part, je suis crois à l’importance de la relation humaine et aux formats d’événements qui doivent permettre de réunir des personnes qualifiées, choisies, décisionnaires, qui ont envie de se rencontrer, d’échanger, de prendre de la hauteur.