Jugaad, un mot Hindi, décrit l’art de trouver l’innovation par l’expérience, l’itération, la frugalité et souvent la débrouillardise. On retrouve un concept similaire sous le nom de Zizhu Chuangxin en Chine, Gambiarra au brésil ou Jua Kali au Kenya.
Le terme Jugaad a été popularisé par le livre de Navi Radjou, Jaideep Prabhu, et Simone Ahuja et dont la préface de l’édition Française a été rédigée par Carlos Ghosn .
Souvent traduit par « Innovation frugale ». Cette rencontre du système D et de l’optimisme explique comment en Inde, en Afrique et en Chine des innovations porteuses peuvent naître de budgets modestes : frigidaire en argile, vélos chargeur de mobile au Kenya, montres de surveillance cardiaque en Chine, ampoule de 55 watts à base de bouteilles recyclée de Liter of Light d’Iliac Diaz aux Philippinnes ou encore la couveuse de bébé à 10 dollars (contre 20.000 dollars pour les couveuses classiques) conçue par Jane Chen d’Embrace.
Un état-d’esprit qui a séduit de nombreuses grandes entreprises comme Loréal, Accenture, Renault–Nissan ou la Sncf qui tentent d’appliquer au quotidien les 6 préceptes du Jugaad : rechercher l’innovation dans l’adversité, faire plus avec moins, faire preuve de souplesse, rester simple, suivre son cœur, intégrer les marges et les exclus, et garder un cœur ouvert.)
Certains Indiens pourtant jugent le terme inapproprié ou simpliste et ses effets parfois ambigus ou contreproductifs.
Il n’empêche, ces « solutions frugales à la frugalité » constituent une philosophie du travail « inclusive » et une forme de réponse à la complexité croissante et à la crise persistante qui affectent l’économie depuis 2008. Le premier Jugaadthon s’est tenu en janvier 2014 à Jokhata en Inde.
A quand le vôtre ?