Dans le top 25 LinkedIn 2018 des startups les plus attractives en France, qui est la dixième startup, mais première startup "ecommerce" listée? Il s’agit de "Back Market", la première place de marché dédiée aux produits reconditionnés.
Le pitch : Back Market se présente comme le supermarché du reconditionné, et se donne pour mission de « rendre mainstream la consommation de produits resuscités ». Ou encore, comme l’entreprise l’explique en anglais sur son blog « We’re here to Screw New » (Back Market est là pour emmerder le neuf). De l’électriques à l’électroniques, les produits reconditionnés sont aussi bien des téléphones, tablettes et consoles que des accessoires informatiques, des télévisions ou encore du gros électroménager.
Le principe : une mise en relation directe entre les consommateurs et les usines de reconditionnement, via une seule et même plate-forme. 350 usines partenaires sélectionnées sont inscrites sur Back Market. 55929 membres appelés « backers » sont invités à noter la qualité des produits et des reconditionneurs.
L’histoire : Back Market a été fondé en novembre 2014 par Thibaud Hug de Larauze (PDG, spécialiste des marketplaces passé notamment chez Neteven, une solution logicielle de distribution sur les marketplaces internationales), Vianney Vaute (Chief Creative Officer, ancien planneur stratégique féru d’écologie) et Quentin Le Brouster (CTO, ancien lead dev de Neteven).
L’équipe : 150 collaborateurs (à juin 2019). Back Market porte une attention particulière au recrutement et à la fidélisation des collaborateurs. Cela peut faire la différence dans le secteur du ecommerce où la concurrence fait rage, non seulement pour conquérir les clients mais aussi pour garder les talents. Les salariés de Back Market ont ainsi tous été associés à la dernière levée de fonds de l’entreprise, sous forme de bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE). A la clé, des « salariés entrepreneurs » plus motivés et impliqués dans le développement de l’entreprise, et la possibilité d’attirer des profils plus seniors, dont des business developers.
L’international : Back Market opère dans 7 pays en Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique) et aux Etats-Unis, avec 4 bureaux à Paris, Bordeaux, New York et Prague.
Le financement : Un amorçage de 300 000 euros en 2015 - du love money et trois business angels, Thierry Petit (Showroomprivé), Nicolas d’Audiffret (Little Market) et Benoît Ficheur (Astorg) - un passage par le programme d’accélération de NUMA, puis un financement de 7 millions d'euros en mai 2017. Back Market a ensuite réalisé une série B de 41 millions d’Euros en juin 2018, pour booster son développement en Amérique du Nord, avec l’ouverture d’un bureau à New York début 2018. Ce financement de croissance est porté par le Groupe Arnault (la holding familiale du PDG de LVMH), Eurazeo et les investisseurs historiques Daphni, Aglaé Ventures et Thierry Petit, cofondateur de Showroomprivé.
La croissance : 220% en 2017, avec un chiffre d’affaires de 95,5 millions d'euros. 1,5 million de clients dans le monde. Le marché du reconditionné, estimé à 50 milliards de dollars dans le monde, attire aussi les convoitises d’autres acteurs, comme le français Recommerce (levée de 50 millions d'euros en février 2018), l’allemand reBuy (levée de 21 millions d'euros en mars). Pas étonnant donc que déjà 10% des smartphones vendus dans le monde soient des appareils reconditionnés.
L’impact : Back Market a mesuré que depuis la création de sa plateforme 450 tonnes de gâchis électroniques ont pu être économisés par l’achat de produits reconditionnés. La startup déclare ainsi lutter contre l’obsolescence programmée, un message qui semble donc trouver écho auprès des consommateurs sensibles à la protection de l’environnement et toujours à l’affût des bonnes affaires.