Et si l’avenir du travail et de l’économie appartenait non pas à l’entreprise à l’ancienne, mais au travailleur indépendant ? C’est la question que l’on est tenté de se poser à la lecture d’une étude publiée par MBO Partners. Aux Etats-Unis, comme en France, la figure du solo semble monter irrésistiblement.
Le solo : phénomène de grande ampleur.
Au Etats-Unis, une récente étude de MBO Partners montre que le phénomène est de grande ampleur : il concerne déjà 40 % des américains !
8% de la population active travaille actuellement en tant qu’indépendant et 32% ont été solo au moins une fois dans leur carrière. Il s’agit d’une tendance de fond puisque la masse des indépendants croit d’année en année. En 2013 ils étaient 17,7 millions en 2013 ; ils devraient atteindre les 24 millions en 2018.
En France, les chiffres de l’APCE révèlent que sur les 320 000 entreprises qui ont vu le jour de janvier à juillet 2013, 70% étaient des entreprises individuelles.
Mais qu’est-ce qu’un solo ? Pour MBO Partners, il s’agit de free lances, consultants, micro-entrepreneurs, ou entrepreneurs individuels.
Sociologiquement, tout le monde est concerné, que ce soit en termes de génération, de sexe et lieu de résidence (urbain, péri-urbain, ou rural).
Un phénomène accéléré par le digital, en particulier par les réseaux sociaux.
– Avec internet, les entreprises trouvent et managent plus aisément des indépendants sur la base de besoins ad hoc, et de manière plus économique
– pour les solos, il est devenu plus facile et moins coûteux de créer leur entreprise. Grâce au net. Les missions sont plus faciles à trouver et un nouveau mode de collaboration voit le jour où l’indépendant devient de plus en plus souvent membre à part entière d’une équipe virtuelle
– d’autant que le travail traditionnel en entreprise présente moins d’avantages qu’avant (de moins en moins de sécurité et de protection), et plus de contraintes (plus de charge de travail).
– Le travail indépendant attire des catégories comme les seniors, les femmes ou les moins de 30 ans, à la recherche d’un équilibre de vie, de flexibilité
Valeurs et choix de vie
Le choix de l’indépendance est-il contraint par la crise ? On serait tenter de le croire, alors que le chômage atteint des taux records.
Mais selon l’étude, 55% des indépendants se lancent de manière volontaire, dans le cadre d’un projet professionnel et personnel construit.
La montée des solos s’accompagne de nouvelles valeurs, comme l’équilibre de vie, et l’indépendance.
Seulement 1/7 disent que la décision de travailler a été contraint par un licenciement, la difficulté de trouver un emploi ou la maladie.
Une nouvelle économie de réseaux ?
Pour MBO Partners, 64% des indépendants sont très satisfaits de leur situation et 77% pensent continuer, soit en l’état, soit pour faire grossir leur petite entreprise
En fait, le réseau des solos crée de la valeur et au-delà du phénomène, une tendance durable s’instaure
– 14% veulent développer une plus grosse entreprise
– 14% génèrent plus de 100 000 dollars de revenus (300 000 de plus de que l’an dernier)
– les solos embauchent… des solos. En 2012, 2,3 millions de salariés ont été embauchés à plein temps par des indépendants !
– et bien sûr, les solos sous-traitent surtout à des… solos.