Contenus

Marques de luxe et métavers : rejoindre un environnement existant ou créer son propre espace virtuel ?

Par Vincent Burgevin, fondateur et CEO de SkyBoy

Pourquoi rejoindre les métavers qui font le buzz ?

Partons d’un constat : les marques du luxe se sont prises de passion pour les métavers, et en particulier ceux du type Sandbox, Decentraland, Roblox ou encore Fortnite.

En intégrant ces mondes virtuels, il est étonnant de voir que les marques, d’habitude si enclines à se démarquer à l’aide d’un marketing différenciant, acceptent de partager un espace commun et de se parer de la même direction artistique que leurs concurrents (style pixel art chez Sandbox et Roblox, 3D cartoon du côté de Decentraland et Fortnite).

Les raisons sont multiples : il y a bien sûr l’effet d’annonce qui résulte par exemple de l’achat d’un terrain, il y a aussi la volonté de rajeunir sa clientèle en communiquant avec les codes qui leur sont propres, il est aussi question de présenter au plus vite des versions numériques de leurs produits sous peine de voir apparaître des copies de telle ou telle montre ou bijoux iconiques. Mais surtout, grâce à cette démarche précurseure, les marques s’offrent la possibilité, à l’avenir, de dire qu’elles étaient là en premier. Le pari est bon car il ne fait aucun doute que ces plateformes accueilleront un public de plus en plus nombreux dans les années à venir.

Cependant, nombreuses sont les questions posées par les marques : la direction artistique qui m’est imposée me permettra-t-elle de conserver mon ADN ? Ces univers à consonances vidéoludiques sont-ils propices à un véritable storytelling ? Pourrai-je générer auprès de mon audience une émotion visuelle à la hauteur de celle que je crée dans mes communications télévisées ou en ligne ?

Créer son propre métavers pour mieux se raconter

Pour créer un storytelling puissant et une vive émotion chez le spectateur, une alternative existe : créer son propre métavers. Ce faisant, les marques peuvent plonger leurs visiteurs dans un environnement véritablement cinématographique, mémorable et en parfaite adéquation avec leur direction artistique. 

Nombreux sont les studios d’animation qui maîtrisent les technologies permettant de réaliser des métavers sur mesure. Certains diront qu’il est indispensable d’utiliser des outils dits de « 3D temps réel » de type Unreal Engine ou Unity. Il s’agit d’une option intéressante mais si l’on veut que la qualité d’image soit au rendez-vous, ces outils nécessitent le téléchargement d’une application, l’utilisation d’un casque ou encore de naviguer à l’aide d’un ordinateur puissant, ce qui limite le nombre d’utilisateurs potentiels.

L’alternative réside dans les outils de 3D pré calculée de type vidéo à 360° ou Overlap Reality. Dans ces cas, le rendu visuel de l’univers créé est irréprochable car totalement maîtrisé. De plus, les expériences peuvent être vécues sans téléchargement d’application, en scannant un QR code ou en cliquant sur une url à l’aide d’un simple smartphone.

Notons tout de même un inconvénient : dans un métavers précalculé, la présence d’un avatar est impossible et la liberté de mouvement de l’utilisateur est légèrement moins importante. Mais pour autant, il s’agit de la meilleure manière d’atteindre un nombre important d’utilisateurs, sans aucune friction et en ne faisant aucune concession sur la qualité visuelle.

Et tant que nous parlons d’expériences sur smartphones, il est important de souligner deux autres avantages au fait de loger les expériences dans la poche des utilisateurs : il s’agit d’un formidable moyen de récupérer de la data. C’est aussi un outil efficace pour faire le pont entre univers virtuel (les réseaux sociaux, les sites des marques) et univers physique (les points de vente).

Comment s’inscrivent les points de vente physiques dans l’écosystème des métavers ?

La course à la virtualité ne comporte-t-elle pas le risque d’éloigner les consommateurs des points de vente physiques ? La question est légitime car il s’agit d’un enjeu majeur pour les marques désireuses de garder un ancrage dans le monde réel. Pour elles, il est essentiel que leurs métavers ne viennent pas enfermer les utilisateurs mais viennent au contraire augmenter et réenchanter le monde physique.

Pour se faire, elles ne doivent pas uniquement créer des métavers de réalité virtuelle mais elles doivent aussi lier leurs expériences au monde réel à l’aide de technologies telles que la réalité augmentée ou l’overlap reality. D’ailleurs, les casques de réalité mixte qui font leur apparition permettront sans aucun doute d’augmenter rapidement le nombre d’expériences territorialisées dans les années à venir.

La question des métavers “in real life” est passionnante car elle permet de changer notre regard sur les écrans et de les voir non plus comme des outils qui enferment mais comme de fabuleux exhausteurs de sens.

Vincent Burgevin a fondé SkyBoy après une carrière en tant que réalisateur et scénariste pour le cinéma et la télévision. Sa technologie d’Overlap Reality® lui permet d’innover dans le monde de la narration audiovisuelle en proposant une nouvelle manière de raconter des histoires.

Plus d'articles Contenus

+ TOUS LES ARTICLES Contenus
  • Bigflo, Oli, NEB et l’IA

    Tribune de Mathieu Vicard, directeur général de l’agence ...

  • Commerce, publicité, IA, influence, consommation, média, RH… 30 chiffres qu’il fallait retenir de ce début d’année

    Les mois de Janvier et Février sont toujours très intéressants pour une lecture globale des marchés qui nous entourent. Tel l’hiver qui s...

  • Michaël Nathan (SIG) – Savoir parler à tous : la communication publique à l’heure de l’expérience utilisateur

    Placée sous l’autorité directe du premier ministre, le Service d’information du Gouvernement (SIG) informe notamment le grand public des a...