Dans le cadre de leur transformation numérique, les entreprises réalisent aujourd’hui que les technologies de la « digital workplace » ne sont rien sans l’implication de leurs collaborateurs.
Mais si ces technologies peuvent éradiquer des irritants RH elles ont plus de change d’être favorablement accueillies. C’est pourquoi de nombreuses startups se sont attaquées à des problématiques RH très spécifiques susceptibles de gripper les rouages des entreprises en quête de performance et de qualité de vie au travail.
Simplifier la gestion des plannings
La gestion des planning est le nerf de la guerre dans de nombreux secteurs comme la restauration, l’hôtellerie ou le commerce. Valider en temps réel la présence de collaborateurs et anticiper les besoins de main d’œuvre tout en respectant les législations et conventions collectives pour les temps de repos et congés est loin d’être trivial. Depuis février 2016, la startup française Snapshift s’est donc attaquée à la simplification des plannings avec une offre Saas facile d’utilisation pour les employés comme les managers, en se basant sur l’expérience de son fondateur Olivier Severyns dans le secteur de la restauration où Excel est encore souvent utilisé pour la gestion RH quotidienne. Snapshift revendique aujourd’hui 2 000 établissements clients en France, soit entre 20 000 à 30 000 utilisateurs. La restauration et l'hôtellerie constituent près de 80% de sa clientèle (Columbus Café, Pizza Hut, Big Fernand), les autres venant du secteur du retail (Etam, Biocoop, Krys) et des salles de sport (fitness center) (Source La Tribune).
Un modèle soutenu par les investisseurs puisque Snapshift vient de réaliser une deuxième levée de fonds de 5 Millions d’Euros en novembre 2019 après une première levée de 400 000 Euros en 2017. De quoi soutenir le développement de nouvelles fonctionnalités RH comme l’édition automatique de contrats de travail, l’intégration avec des logiciels de paye et l’extension à l’international. (Source Snacking.fr)
Personnaliser le suivi RH tout en permettant les feedbacks anonymes
Avec l’accélération du turnover et des cycles de transformation, la messe des entretiens annuels ne suffit plus pour les DRH et managers qui ont aujourd’hui besoin de prendre le pouls des équipes en temps réel. Et malgré le développement d’outils de suivi RH et de formation, entre les investissements des entreprises et le ressenti des employées il y a souvent un gouffre. Aux Etats-Unis, 98 % des employeurs affirment offrir des outils pour l'évolution de carrière, mais seuls 26 % des employés estiment que ces outils fournis par leur employeur sont très bons pour assurer leur perfectionnement. 70 % des employés disent même que dans une certaine mesure ils pourraient probablement quitter leur société actuelle pour accepter une offre d'une nouvelle société connue pour s'investir dans l'apprentissage et le perfectionnement des employés. C’est le résultat d’une étude réalisée au printemps 2019 par la compagnie américaine Instructure. Fondée en 2008, Instructure a lancé en 2015 la plateforme de développement employé Bridge qui vise à accroître la rétention et mieux aligner employés et objectifs d'entreprise.
Une fonctionnalité de « feedback anonyme » à travers la plateforme Bridge peut s’avérer utile lors que le climat interne d’une entreprise est particulièrement tendu et que les employés ont besoin de retrouver un espace de confiance. De nombreux outils se sont d’ailleurs positionnés spécifiquement sur le créneau du « anonymous feedback » comme l’américain Blind (utilisé notamment par Microsoft, Amazon, Google, Facebook, Uber) ou encore Sarahah (l’application grand public, lancée en Arabie Saoudite fin 2016, avait connu un succès éclair à l’international avant d’être supprimée des app store car détournée de son usage pour du cyberbullying. Début 2019 l’entreprise a lancé une nouvelle version dédiée au monde du travail, appelée Enoff, destinée à lutter contre le harcèlement moral et sexuel).
Mais attention, l’anonymat n’est pas toujours la solution. De nombreux témoignages d’entreprises alertent sur le fait que l’existence d’un système de remontée anonyme d’information peut aussi faire passer le message qu’exprimer son opinion peut être dangereux dans l’entreprise, provoquer un effet de « chasse aux sorcières » ou même mettre en difficulté certains employés si l’anonymat ne peut être maintenu (Source Harvard Business Review).
Mieux répondre aux questions des employés grâce aux chatbots
Faire remonter les feedbacks et les questions est utile, apporter les bonnes réponses c’est encore mieux. Plusieurs startups françaises proposent ainsi des chatbots paramétrables pour répondre aux questions des employés sur des sujets RH, comme Clevy (compte parmi ses clients Danone, SNCF, Sanofi, la Métropole d'Orléans) ou encore Yes We Share avec OSCAR, son chatbot au service de l'engagement des collaborateurs, de la qualité de vie au travail et des transformations positives.
Yes we share s’engage dans des actions très concrètes pour la diversité, l’inclusion, et la prévention des risques en entreprise. Parmi ses initiatives originales, la startup s’est associée au collectif Les Ateliers Durables, spécialisé dans la santé au travail, pour inciter les entreprises françaises à participer au mois sans alcool ou « Dry January » (Janvier sec) qui fait son entrée en France 2020. Un sujet de santé publique qui ne sera finalement pas soutenue par le gouvernement mais qui ne manquera pas de provoquer des débats dans les entreprises.
SG