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Comment travaillera-t-on demain ?

Par Isabelle ROUHAN 

Isabelle vient publier Les métiers du futur aux Editions FIRST, dont la sortie a fait grand bruit. Elle nous propose cette réflexion sur le futur des métiers.

D’après le think tank californien l’Institut du Futur, 85 % des écoliers d'aujourd'hui pratiqueront, une fois diplômés, des métiers qui n'ont pas encore été inventés. Nous sommes au seuil d’un nouveau monde du travail, bouleversé par l’accélération du numérique et l’intelligence artificielle. Que l’on soit manager, entrepreneur, étudiant, parent d’un ado aux prises avec ParcourSup, profession libérale ou encore DRH, chacun d’entre nous s’interroge sur le futur du travail, et surtout de son métier. 

Le degré d’automatisation est LE critère discriminant

McKinsey & Company, dans son étude "10 enjeux cruciaux pour la France à horizon 2022", estime ainsi qu’en France, la moitié des heures travaillées sont consacrées à des activités automatisables. Mais, leur analyse démontre aussi que seuls 5% des postes seraient susceptibles d’être intégralement remplacés par des machines ou des robots. La disparition des métiers n’est donc pas pour demain. Et d’ailleurs, depuis les années 50, le seul qui soit totalement tombé dans l’oubli est celui de liftier. 

En revanche, le besoin d’adaptation du monde du travail sera massif, puisque près de 60% des emplois pourraient être partiellement automatisés dans les 3 ans à venir. Comment s’adapter pour que ce changement soit bénéfique ? Quelles sont les compétences à développer ? Comment s’orienter vers des métiers à la fois inspirants et porteurs ?

Création ou destruction des emplois ?

Le taux de robotisation et l’accès à l’emploi ne sont d’ailleurs pas directement corrélés. En effet, les deux pays les plus robotisés sont le Japon et l’Allemagne, et leurs taux de chômage respectifs sont parmi les plus bas au monde, autour de 3% .D’après Eurostat, 15 millions d’emplois seront créés en Europe pour un niveau de qualification élevé d’ici à 2025. Dans le même temps, 6 millions d’emplois peu qualifiés pourraient être amenés à disparaitre. La balance est donc positive. 

Le sujet est désormais de former ceux qui sont impactés aux compétences de demain, plus pointues. Dans un monde où les compétences techniques sont obsolètes au bout d’un an, il y a un enjeu fort de reconversion pour toutes les personnes exerçant des métiers substituables par des robots ou des algorithmes. Il faut accompagner ceux qui voient leur métier progressivement s’automatiser. C’est l’affaire de toutes les classes sociales, que l’on soit trader, hôte de caisse ou encore opérateur de saisie… 

Pour les aider à s’orienter vers de nouvelles opportunités, notre monde, toujours plus technologique, doit aussi devenir un monde plus humain. En effet, les métiers tournés vers la relation vont se développer fortement. L’économie du soin va progresser et créer de nouveaux emplois, dans les services à la personne, la relation client, l’écoute consommateur... Qui a passé récemment du temps à « parler » avec un serveur vocal ne peut qu’être en phase avec cette projection. Le lien humain sera ce qui construit le plus de valeur durable. Cela induit d’accompagner ceux qui exécutent aujourd’hui des tâches répétitives vers des métiers de relation et de contact, qui seront plus porteurs. 

Agilité et formation permettront à chacun de construire son futur métier

Avec l’intelligence artificielle, il faut se préparer à changer de métier plusieurs fois dans sa vie.Une étude menée par l’Afpa a démontré que 60% des salariés ont déjà changé d’orientation professionnelle au moins une fois dans leur vie, et cette tendance va en s’accélérant. Alors, prenons notre destin professionnel en main !

Grâce à des parcours de formation sur-mesure et accessibles en ligne, le digital peut aider chacun à développer de nouvelles compétences. Des plateformes comme Openclassrooms permettent de se former régulièrement, et de construire une carrière épanouissante et renouvelée. Parallèlement, chaque personne trouvera un intérêt à cultiver son intelligence émotionnelle pour se différencier des machines, limitées à l’analyse froide des données.

L’intelligence artificielle est donc bien une véritable avancée pour développer notre employabilité, et continuera à l’être tant que nous garderons tous bien à l’esprit qu’elle est au service de l’humain, et non l’inverse.

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