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Etude BCG/Malakoff Mederic : les entreprises, l’IA et le capital humain

Déploiement industriel de l’IA, collaborateurs augmentés, DRH stratèges.

Quel est le réel impact de l’intelligence artificielle sur le capital humain ? Et comment préparer une IA pour tous ?

Le BCG a récemment publié une étude en partenariat avec Malakoff Mederic sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les entreprises et les employés.

Synthèse, insights et décryptages :

1- Après 50 ans de travaux, l’Intelligence artificielle est devenue une réalité industrielle

Elle est actuellement largement dominée par les GAFAM et les BATX et s’applique aux entreprises dans quatre domaines clés :

  • Le perception et la vision par ordinateur (véhicules autonomes, Diagnostics médicaux, systèmes d’inspection)
  • Le langage naturel (assistant personnel, chat bots, analyses automatisées de documents)
  • La Robotique (Production, Logistique, Services Partagagés)
  • Le Support à la decision (Personnalisation, analyse prédictive, prévention)

Comme le précise l’étude “Les secteurs pour lesquels la donnée est au cœur de l’activité (télécommunications, banque/ finance, assurance), ainsi que les entreprises ayant déjà mis en œuvre une stratégie et une gouvernance de la donnée partent avec un temps d’avance dans leur réflexion IA, et a fortiori les « digital natives ».

2- Dirigeants, managers et salariés ont une perception positive de l’IA

Plus de 70 % des managers et des dirigeants considèrent l’IA positivement pour eux-mêmes et leur travail. Plus de 75  % considèrent qu’il s’agit d’une « bonne chose » pour leur entreprise. Ces pourcentages sont respectivement de 41 % et 46 % pour les salariés, dont un tiers ne se prononce pas sur ces questions.

En revanche quand la question est posée en tant que citoyen. 35 % des salariés sont optimistes quant ils envisagent l’impact du déploiement de l’IA dans la société française, contre 43 % pessimistes (et 22 % d’indifférents).

3- Les bénéfices attendus de l’intelligence artificielle pour les dirigeants : Performance, rapidité, fiabilité des décisions, organisation productive

Une majorité de dirigeants estime que l’IA va plutôt améliorer la performance de l’entreprise (75  % des dirigeants), la rapidité et fiabilité de la prise de décision (61 %), la manière de travailler (64  %), l’organisation, le pilotage de l’entreprise (57 %). La perception des managers est plus réservée.

4- Les risques perçus

Salariés et dirigeants sont néanmoins conscients des risques humains dont l’IA pourrait être porteuse. Ils citent notamment : le risque d’une déshumanisation du travail, de perte du lien social (56 % des répondants salariés). Les problèmes éthiques (respect de la vie privée, protection des données personnelles, non-discrimination… pour 51  % des répondants salariés) et la baisse des volumes de travail et d’emploi (50 %).

Ils anticipent des impacts ambivalents sur la santé au travail ? 67 % des dirigeants et 70 % des managers anticipent un impact plutôt positif sur la santé au travail. Les salariés sont plus réservés : 41  % seulement voient un impact positif.

5- L’intelligence artificielle les défis RH

Pour 56 % des dirigeants (37 % des managers et 37  % des salariés), le premier défi à relever en termes de ressources humaines est de « repenser l’organisation du travail, la répartition des tâches entre humains et IA ». Viennent ensuite pour les dirigeants la formation culturelle des collaborateurs (36 %) et la montée en compétences (35 %).

6- L’impact de l’IA sur le collaborateur augmenté

L’impact sur l’emploi peut être moins dévastateur que prévu (10% selon les dernières études OCDE). L’étude estime que les premiers impacts de l’Intelligence artificielle déja visibles dans l’industrie 4.0 se manifesteront autour de l’interaction homme/machine et la transformation de l’emploi autour de trois logiques :

  • Substitutives
  • Rationnalisante (le travail est drivé par un algorithme)
  • Capacitante (augmentation des compétences)

7- Face à l’IA : les directions affichent une préparation et une priorisation contrastée

Seuls 20  % des dirigeants déclarent faire à l’heure actuelle de l’IA une priorité stratégique. Ce pourcentage monte à 37 % à un horizon de 5 ans.

8- Collaborateur augmenté, Les DRH : garants des compétences face au défi de l’IA

Il est important insiste le BCG de préparer dirigeants, collaborateurs et parties prenantes aux spécificités de la transformation liée à l’IA pour en faciliter l’adoption. D’examiner les conditions de garantie d’une qualité de l’emploi dans les interactions humains/machines et éviter les risques de polarisation des tâches, d’isolement, de déresponsabilisation et d’organiser une «tour de contrôle» interne et externe sur les questions d’éthique liées aux données et aux algorithmes pour garantir la confiance.

Dans ce cadre, la mission des DRH va consister dans un premier temps à recruter et fidéliser les nouveaux talents nécessaires à l’IA mais également à anticiper les évolutions de l’emploi et des compétences, voire des identités professionnelles, dans l’entreprise.

Une nouvelle adaptation qui implique la mise en place d’outils de formation pour faire face à une accélération des volumes et une évolution des contenus de formation et l’accompagnement de la transformation radicale des managers dans leurs rôles de “sachants”.

Le DRH constituera au final un animateur clé du dialogue social et sociétal pour garantir la responsabilité de l’entreprise dans la mise en place de l’IA.

Autant de métamorphoses dynamiques qui posent au final la question d’une réinvention, d’une nouvelle vision de l’entreprise augmentée auprès de ses parties prenantes dépassant largement le cadre strict de la transformation digitale et de l’IA.

Accès à l’étude complète

 

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