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Une nouvelle opportunité dans le digital ? De la méthode et de la stratégie avant tout

Une nouvelle opportunité dans le digital ? Les projets ne sont pas toujours là où on pourrait les attendre… Prenez le temps de la réflexion sur vos cibles et développez votre propre stratégie de chasse !

Marie Canzano Digital Jobs
Par Marie Canzano, Présidente et Fondatrice de Digital Jobs.

Fréquemment, des candidats nous sollicitent pour échanger sur leur parcours et les opportunités que propose le marché. Etonnamment, la plupart d’entre eux avoue ne pas avoir entamé de réflexion approfondie sur leur projet professionnel, réfléchi à quoi pourrait ressembler la prochaine étape de leur parcours et comment capitaliser sur les expertises acquises pour en développer de nouvelles.

Ils sentent que c'est le moment d’évoluer, ils entendent parler de sociétés qui recrutent, mais ils n’ont pas développé d’approche structurée pour approcher en direct ces sociétés dont la culture, le positionnement ou les projets les intéressent.
En 2013, les candidats rencontrés voulaient travailler pour Twitter, Pinterest ou Facebook ; en 2015 pour Blablacar, AirBnB ou Uber.
En 2012, ils voulaient être Directeur Digital ou Head of Digital ; depuis 2015, ils sont nombreux à revendiquer un poste de Chief Digital Officer. Sans avoir effectué au préalable l’analyse critique des missions, métrics et contextes d’un poste versus un autre et l’adéquation de leurs expériences avec les conditions requises pour ces nouvelles positions.

Un autre exemple, celui des candidats évoquant leur souhait de rejoindre l’univers de l’IoT … citant Sigfox, Parrot ou Withings, mais sans pouvoir expliquer en quoi Bolloré/Blue Solutions, Sanofi ou Schneider Electric sont des cibles pertinentes dans leur segmentation du marché.
Vous leur conseillez le blog d’Olivier Ezratty, référent sur le sujet ; ils n’ont pas entendu parler d’«Opinions Libres »…

Comment ne pas céder aux sirènes du hype et pourquoi élaborer une véritable stratégie de recherche pour préempter votre prochaine aventure professionnelle.

Le CDO et les nouveaux champs de compétences

Quand sont apparus en 2014 les premiers postes de CDO (Chief Digital Officer), il a fallu aux candidats élus élargir leur champ d'actions, il leur a fallu s'ouvrir à de nouvelles compétences (Marque/IT/Process/Change Management), et embrasser la nature hybride de leur nouvelle fonction

L’émergence des postes de CDO - dont la mission première est bien d’orchestrer la transformation digitale au sein des organisations - a permis une formidable prise de conscience des entreprises: la nécessaire capacité des candidats cibles à comprendre et intégrer à la fois les enjeux d’omnicanalité, d’agilité des Systèmes d’Information, d’efficacité opérationnelle des collaborateurs ainsi que les enjeux d’identification de nouveaux modèles économiques.

Les premiers postes de CDO sont incarnés par des personnalités curieuses, engagées, déterminées.
Elles savent parler marketing et communication digitale, certes. Mais elles ont aussi dans leur cœur de mission l’optimisation la relation client, des process, des systèmes d’information et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle des équipes.

Dans les grandes entreprises, les noms sont connus : Vivek Badrinath chez Accor, Patrick Hoffstetter chez Renault, Amélie Oudéa Castéra chez Axa France, Yves Tyrode chez SNCF, Yann Rogers chez LVMH, Lubomira Rochet chez L'Oréal.

Les candidats qui envisagent un nouveau projet professionnel sur des missions telles que celles d’un CDO, qu’ils soient issus du marketing digital, du conseil, ou de l’IT, doivent intégrer le fait que les opportunités ne se trouvent pas toujours là où ils les imaginent.

Transformation digitale : de nombreuses opportunités au-delà des entreprises du CAC 40 et du SBF120

La transformation numérique ne concerne pas que les grandes entreprises, on oublie trop souvent les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), les 4000 entreprises françaises en croissance, qui font moins de 1,5 Mds€ CA et plus de 250 salariés et portent 30% du PIB français et 30% du CA des entreprises françaises.

De très nombreuses ETI savent elles aussi qu'elles doivent opérer leur mue numérique.
L'enjeu pour elles est majeur. Elles ont conscience du risque de disruption possible de tout ou partie de leur modèle par un nouvel entrant. Elles doivent anticiper et agir vite.
Elles savent aussi que le numérique porte en lui et de façon structurelle des moteurs constants de croissance de de leur chiffre d’affaires, de maitrise de leurs couts et de cohésion sociale.

Et elles voient dans la création au Comex d’un poste de CDO l’opportunité de répondre de façon pragmatique aux questions suivantes :
- comment interagir de façon différente avec mes clients en leur offrant une palette élargie de produits et services ?
- quel impact du numérique sur mon organisation et son mode de gouvernance?
- quelle évolution technologique opérer pour un système d'information plus agile et orienté client ?
- comment repenser ma supply chain pour gagner en efficacité et qualité de services ?

Certains cabinets de conseil en stratégie ont bien compris l'enjeu : ils accompagnent aussi les ETI dans leur transformation digitale et sont souvent conduits à recommander le recrutement d’un CDO.
Des entreprises de l’univers du textile, des services, du courtage en assurances, du transport et de la logistique.
Souvent moins soumises à la pression des marchés financiers, ces structures patrimoniales sont plus agiles que les grands groupes et parient plus facilement sur des plans stratégiques à long terme.

L’exemple de l’un des leaders français du transport et de la logistique - entreprise familiale de 3500 personnes implantées dans 70 pays - qui décide de recruter un CDO - siégeant au Comex - et dont la mission s’étend de la définition de nouveaux modèles économiques, à la refonte de la relation client, en passant par la mise en œuvre de nouveaux outils technologiques à destination des collaborateurs.
Un poste de CDO formidable, dans une organisation agile qui a étonnamment étrangement provoqué peu d’enthousiasme chez les « historiques » directeurs digitaux, freinés par l’absence de notoriété de la société et son marché B2B.

Il y a pourtant de formidables opportunités de CDO à préempter dans ces ETI.

Si c’est un poste de CDO qui vous intéresse, pensez d’abord aux ETI avant d’imaginer un poste équivalent dans un groupe du CAC40 ou du SBF120.
Ces ETI sont prêtes à considérer des personnalités atypiques ou qui n’auraient pas à leur actif une expérience sur l’ensemble des piliers clefs de la mission d’un CDO.
Si votre domaine majeur de compétences est le marketing et la communication digitale, complétez votre set de skills métiers par des compétences en mineur sur le SI, les outils collaboratifs, les process métiers…

Alors bien sûr la question peut être de savoir si une grande marque ou une startup dans le radar des médias n'est pas préférable à une ETI sur un CV. La réponse est non, résolument non !

Aujourd'hui, rien n’est plus intéressant pour nous recruteurs que d’identifier des profils dont les parcours ne sont pas linéaires.

La plupart de nos clients s'intéressent à des candidats issus d'autres industries, habitués à d'autres approches, particulièrement lorsqu’ils ont participé et mené à bien un projet de transformation numérique !

Se prendre en main et trouver son prochain projet professionnel : 3 étapes-clés

Avant tout, nous recommandons aux candidats qui ont pris la décision d’évoluer professionnellement, de chercher à se faire une idée plus précise de leur prochain périmètre de responsabilités.
Personne ne pourra faire ce travail de réflexion à leur place et personne ne pourra écrire le brief mieux qu’eux.
Il leur appartient de faire ce travail de fond, d’analyse des marchés potentiels, des opportunités à venir, des cultures et valeurs d’entreprises qui correspondent le mieux à leur personnalité. Et de combiner besoin et désir.

Pour y arriver, trois étapes nous paraissent indispensables :

1. Identifier les univers qui vous intéressent vraiment (secteur / projets/ fonctions/culture d’entreprise...

2. Définir les entreprises cibles qui répondent à vos critères de sélection d’un prochain projet et établir pour chacune un SWOT

3. Approcher de manière proactive et construite vos entreprises cibles : contactez leurs « decisions makers » en direct, parlez leur d’eux (et non de vous), de leur entreprise, de leurs enjeux et opportunités et enfin proposez leur un projet de collaboration. Personnalisez votre démarche.

Il est bien sûr plus confortable, au moment où tout indique qu’il faut bouger, de s'en remettre à des tiers.

Mais vous avez en vous des ressources inestimables, prenez le temps de la réflexion et prenez-vous en main.
Il vous faut consentir à cet effort d'introspection, analyser vos envies, vos forces, vos zones de développement, vos cibles. Vous n'avez pas le choix... Et vous ne le regretterez pas.

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