Karl Chappé, ancien de Cisco, est un Bitcoiner convaincu.
Créateur de France Bitcoin, Il s’est intéressé au phénomène des monnaies dématérialisées depuis le début des années des années 2000 et l’aventure Egold et organise de nombreux meetups et conférences sur les bitcoins.
Il organise le 13 février une conférence à l’Epita sur la Thématique des bitcoins.
Pour Viuz, il a accepté de partager sa vision des Bitcoins.
VIUZ : Que représentent les bitcoins pour l’avenir de la finance ?
Karl Chappé : Je pense que Bitcoin va révolutionner beaucoup de choses. Je considère Bitcoin comme le Linux de la finance. Il permet en effet de lancer de nouveaux services bancaires et financiers en mode Open Source et décentralisé.
Ce qu’il faut comprendre c’est qu’avant d’être une monnaie Bitcoin est avant tout un protocole. la monnaie n’est que la première étape de services financiers décentralisés.
Ainsi des initiatives comme « Colored Coins » permettent d’établir des Contrats de paiements dans le temps… On peut aussi «Marquer» des bitcoins pour leur attribuer des informations spécifiques comme des titres de propriétés transmissibles que l’on peut lier à certaines actions spécifiques.
Si le phénomène prend de l’ampleur je suis persuadé que les bitcoins seront une source de création d’emplois et que demain, les banques devront mériter leurs commissions.
VIUZ : Quels sont les risques liés au Bitcoin ?
Karl Chappé : Au delà des risques liés aux bitcoins dont se fait écho la presse traditionnelle. La technologie , qui a 5 ans tout au plus, reste en devenir…Heureusement, l’écosystème se solidifie et la sécurité aussi.
Je considère qu’aujourd’hui investir dans Bitcoin représente donc le même risque qu’un investissement dans une start-up. Heureusement, l’écosystème se développe et il y a des services comme Bitpay qui permettent de se prémunir contre la volatilité des cours.
Je dirais en fait que les principaux défis consistent aujourd’hui à récupérer les taxes en bonne et due forme pour les gouvernements ce qui implique une connaissance des donneurs d’ordre.
Concrètement les trois questions à régler sont : Qui paye quoi à qui ? Comment les commerçants peuvent-ils déclarer les paiements , et comment les gouvernements peuvent-ils récupérer les taxes ?
VIUZ : Que manque t-il en France pour que les Bitcoins se déploient à grande échelle ?
Karl Chappé : Je remarque que l’Allemagne a donné un cadre légal à Bitcoin qui est devenu une monnaie privée. L’économie de services comme Bitcoin.de est florissante car les commerçants peuvent désormais déclarer les paiements en bitcoins.
En France, le socle légal des bitcoins n’est pas encore développé même si les politiques s’y intéressent et qu’il y a eu une discussion très pertinente sur le sujet au Sénat récemment.
Maintenant il faut que les entreprises puissent s’appuyer sur un cadre légal. Ce n’est pas le cas.
Je connais de nombreux VC qui s’intéressent au sujet et de nombreux entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise liée aux bitcoins mais qui reculent encore, faute d’offre légale...
Pour aller plus loin sur le sujet
Lire : Bitcoin peut-il devenr le nouveau protocole de paiement universel sur Internet