Nous avons rencontré Céline Boudière lorsqu’elle était chez Meetic. Nous l’avions accueillie au Grand Jury de la Nuit des Rois.
Alors qu’elle vient tout juste de prendre ses fonctions de CMO au sein du Groupe Meilleurtaux, elle nous a accordés cette interview.

Où en est Meilleurtaux ?
Meilleurtaux est à la fois une success story et une belle marque.
Depuis 25 ans, la mission de Meilleurtaux n’a pas changé : associer expertise et technologie pour offrir de la transparence aux Français.
L’entreprise a démarré dans le crédit immobilier, mais aujourd’hui, elle couvre l’ensemble des services financiers à travers trois grands métiers :
- Le crédit, sous toutes ses formes, y compris le rachat de crédit et le crédit à la consommation.
- L’assurance, historiquement liée au crédit, mais désormais étendue à l’assurance auto, habitation et d’autres besoins du quotidien.
- L’épargne et le placement, qui constituent depuis environ cinq ans un véritable nouveau pilier de croissance.
Notre mission d’indépendance est toujours intacte. Être un tiers de confiance est essentiel : c’est ce qui nous permet de proposer les meilleures offres du marché dans tous les domaines financiers.
Silver Lake, un fonds d’investissement international de premier plan, très présent dans les services financiers et la fintech, accompagne Meilleurtaux depuis quatre ans.
Silver Lake ne se limite pas à un rôle financier : le fonds est activement impliqué dans la gouvernance et nous stimule au quotidien. Il crée des synergies intéressantes avec d’autres entreprises de leur portefeuille — par exemple Mirakl — ce qui permet de croiser les expertises et d’accélérer certaines transformations.
Quelques chiffres-clés?
Depuis sa création, 20 millions de Français ont déjà utilisé Meilleurtaux.
Chaque année, environ 4 millions de clients recourent à l’un de nos services.
Notre site totalise 28 millions de visiteurs uniques par an, et la notoriété de la marque atteint 60 %, ce qui est remarquable dans un secteur aussi compétitif que la finance, face à des banques et assurances puissantes.
Nous disposons également de plus de 300 agences physiques en France.
Ce modèle omnicanal est crucial : il permet de combiner la puissance du digital avec le contact humain de proximité, indispensable pour des sujets complexes où la confiance est primordiale.
Les clients peuvent ainsi commencer leur parcours en ligne puis le poursuivre en agence près de chez eux, avec un conseiller réel.
Nous sommes également présents en Belgique et au Luxembourg.
Chaque pays ayant sa propre réglementation sur les produits financiers, nous adaptons nos offres et nos démarches à chaque cadre national.
Quelle est la philosophie de votre nouvelle plateforme de marque ?
Meilleurtaux connaît une grande transformation.
Nous cherchons à affirmer davantage ce qui fait notre ADN, tout en accélérant sur nos trois métiers.
Cette transformation repose sur trois piliers :
- devenir une marque plus premium,
- plus humaine,
- et plus transparente.
Pour traduire cela visuellement, nous avons travaillé avec l’agence Carré Noir sur une nouvelle identité.
Nous sommes passés d’un orange plutôt “promotionnel”, hérité des années 2000, à un terracotta associé à un noir plus sobre, élégant et statutaire.
Nous avons conservé notre point iconique, véritable marque de fabrique de Meilleurtaux.
Sous le logo figurent désormais nos trois métiers — Placement, Crédit, Assurance — afin que chacun identifie clairement l’étendue de notre expertise.
Nous avons aussi renforcé notre position sur l’épargne avec le rachat, il y a cinq ans, de MonFinancier, fondé par Marc Fiorentino.
Il continue d’ailleurs de faire partie de l’aventure : sa newsletter quotidienne rencontre un énorme succès et contribue à diffuser une expertise financière vulgarisée et crédible.
Enfin, je tiens à souligner la qualité de nos équipes : des experts pointus, capables de porter cette ambition premium et de délivrer un conseil de haut niveau.
Comment évolue le comportement du consommateur de services financiers ?
Ce qui frappe, c’est la constance du constat depuis plusieurs années : trois quarts des Français affirment ne pas comprendre les mécanismes financiers.
Ils trouvent cela trop complexe, trop jargonneux.
Notre rôle, en tant que marque et en tant que marketeurs, est donc d’aider à comprendre, de rendre la finance accessible et de parler simplement.
Même les sujets les plus techniques doivent être expliqués avec clarté et authenticité.
Ensuite, les Français sont de plus en plus attentifs au prix et à l’efficacité : ils veulent des produits performants, sans frais de gestion inutiles, ni coûts additionnels cachés.
Notre mission, c’est donc de leur proposer les meilleures offres du marché, avec la plus grande transparence.
Enfin, il y a un besoin fort de conseil humain.
Chez Meilleurtaux, dans 98 % des parcours, il y a une vraie personne — que ce soit par téléphone ou en agence — pour accompagner le client, vérifier la bonne compréhension et renforcer la confiance.
C’est cette combinaison de digital et de proximité qui fait notre force.
Côté marketing, quels sont vos principaux leviers et canaux d’acquisition ?
Nous avons un marketing très global et fortement ancré dans le digital.
Nous produisons énormément de contenus : études, livres blancs, articles de conseils, comparatifs, etc.
Le SEO (référencement naturel) joue un rôle majeur.
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La grande transformation en cours repose aussi sur l’intelligence artificielle, qui nous permet d’accélérer la production de contenus de qualité et de mieux répondre aux milliers de questions que se posent les Français sur le crédit, l’assurance et l’épargne.
Les réseaux sociaux ont aussi toute leur place : même sur des sujets sérieux, il faut des formats courts, clairs et pédagogiques. Nous créons donc du contenu “snackable” (facile à consommer), sans jargon, avec des témoignages d’agents ou de clients.
Cela contribue à réhumaniser la marque.
Et les médias dits traditionnels ?
Nous avons lancé notre nouvelle campagne télévisée, la première depuis plus d’un an.
Elle est diffusée pendant cinq semaines, sur l’ensemble des chaînes nationales, avec deux formats : 20 secondes et 10 secondes.
Le film ne reprend pas de codes promotionnels : il met en avant la liberté de choix et notre promesse de marque, “Libre de choisir le meilleur.”
C’est une manière de traduire notre transformation, avec un ton plus émotionnel et aspirationnel.
En complément, nous menons une campagne d’affichage dans le métro du 3 au 11 novembre, pour amplifier la visibilité.
Quelle est votre stratégie en la matière d’IA ?
Céline Boudière : L’IA est au cœur de notre ADN de pure player.
On en parle beaucoup, mais chez nous, elle est déjà concrète.
Nous avons très récemment déployé le “conseiller augmenté” sur l’ensemble de nos produits.
L’idée n’est pas de remplacer nos conseillers, mais de les outiller :
- pour préparer les rendez-vous plus efficacement,
- pour avoir une vision synthétique et claire de chaque fiche client,
- pour rédiger automatiquement les comptes rendus après les entretiens.
L’objectif est qu’aucun conseiller ne soit moins bien équipé que ce qu’un client pourrait obtenir via un chatbot comme ChatGPT.
L’IA sert donc à valoriser le conseil humain, en libérant du temps et en augmentant la qualité de la personnalisation.
Nous travaillons aussi sur deux autres axes :
- L’analyse automatisée des documents (nous en traitons des milliers chaque année) pour être plus rapides, fiables et sécurisés.
- Un système de scoring intelligent, une sorte de “matchmaking financier”, qui compare encore plus finement toutes les offres du marché pour proposer la meilleure solution personnalisée à chaque client.
C’est une évolution très concrète, au service à la fois de la productivité et de la pertinence du conseil.
