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Tristan Ougier (Mint) : face à la complexité accrue du digital, nous aidons les marques à créer et gérer leur capital publicitaire

Mint s’est lancé en France il y a quelques mois. La société crée une nouvelle catégorie dans le monde complexe de l’adtech : l’Advertising Ressource Management. Nous avons voulu en savoir plus. Nous avons avons rencontré Tristan Ougier, son head of sales.

Quelques mots sur Mint ? 

Tristan Ougier : Certainement. Mint est une entreprise italienne basée à Milan. Elle existe depuis huit ans et a connu une évolution remarquable, passant d'une agence à une société de logiciels. Parmi nos clients historiques, nous comptons des marques prestigieuses telles que Mastercard, Coca Cola, tant en Italie qu'à l'international. Nous employons actuellement 240 collaborateurs répartis dans nos différents bureaux à Milan, Rome, Berlin, Paris, Londres, Sao Paulo et New York. Il y a trois semaines, nous avons ouvert notre nouveau bureau aux États-Unis. 

Une grande partie de nos équipes est désormais dédiée au développement de nos produits en saas, environ 60 % de nos effectifs. En 2021, nous avons réalisé une levée de fonds de 50 millions d'euros, afin de soutenir notre croissance existante et notre expansion internationale. Côté logiciel, nous travaillons déjà avec de grandes marques en Italie, telles que Tim et Enel, équivalents d'Orange et Engie pour le marché italien. 

Qu’est-ce que l’Advertising Resource Management (ARM) ? 

Tristan Ougier : Nous avons créé une catégorie unique, sans concurrents directs : l’Advertising Resource Management (ARM), ou gestion des ressources publicitaires. En réalité, nous nous inscrivons directement dans la lignée des ERP et des CRM, en comblant  un vide dans le domaine publicitaire qui n'était pas couvert par les logiciels de gestion d'entreprise traditionnels. Nous répondons aux problèmes posés par la complexité de l'écosystème publicitaire. 

Les directeurs marketing sont en effet confrontés à un défi de taille : la croissance exponentielle de la complexité de cet écosystème. Au cours des dix dernières années, nous avons enregistré une augmentation phénoménale de  l'offre technologique sur la publicité en ligne. Cette complexité génère de nombreux problèmes : des données et des outils fragmentés, des processus hétérogènes, ainsi que des données dispersées et hétérogènes. 

Notre rôle est similaire à celui des ERP depuis 20 ans dans les domaines de la finance, des ressources humaines, de la comptabilité et de la logistique. 

Comment fonctionne l’ARM ? 

Tristan Ougier : Notre objectif est de connecter toutes les sources de données qui ne sont pas destinées à collaborer ou à communiquer ensemble en raison de leurs différences de langage et de format. Nous les unifions dans un référentiel de données unique et les standardisons afin de permettre aux entreprises d’avoir une approche unifiée  sur les données versus  des données fragmentées provenant de différentes chaînes ou d'outils différents pour activer les différents canaux. Nous améliorons également la gestion de ces données. 

Nous permettons une meilleure gestion des "jardins clos", tels que Meta, Google, et autres, qui sont aujourd'hui les nouveaux modèles avec lesquels les directeurs marketing doivent composer, notamment dans le contexte de la fin des cookies tiers 

En capitalisant les données publicitaires issues notamment de ces jardins clos, nous créons une "data equity", un capital publicitaire, à l'image de ce que fait un CRM pour la connaissance client. Nous standardisons ces données et les utilisons ensuite avec des outils d'automatisation afin d'en extraire davantage de valeur. Nous travaillons ainsi à la rationalisation des processus pour optimiser la productivité et l'excellence opérationnelle des entreprises, et ainsi avoir un impact positif sur leurs résultats finaux.

Quels bénéfices pour les marques ?

Tristan Ougier : 

Enfin, l'un des principaux bénéfices de l'ARM est la rationalisation des processus. Lorsque tous les acteurs utilisent un langage commun, ils peuvent avancer dans la même direction en adoptant des processus communs. Cela permet de surmonter les barrières organisationnelles fréquemment rencontrées, où l'on retrouve souvent des équipes distinctes pour le branding, l'acquisition, les marchés internationaux, etc. 

L'intelligence artificielle :  quel apport ? 

Tristan Ougier : Pour nous, l'intelligence artificielle n'est pas considérée comme un substitut à l'humain, mais plutôt comme un outil d'aide à la décision. Nous voyons l'IA comme un moyen de libérer l'esprit humain. 

En fait, notre approche repose sur le concept de "Human Thinking", qui consiste à élever la pensée humaine. Nous positionnons vraiment l'IA comme un levier qui permet d'approfondir les capacités analytiques des individus, les émancipant ainsi des tâches fastidieuses et chronophages qui leur imposent une charge mentale considérable. Je pense notamment à des activités telles que la gestion du trafic, la planification média et l'analyse de volumes de données astronomiques auxquelles les marketeurs sont confrontés aujourd'hui. 

Toutes ces tâches peuvent être automatisées, facilitant ainsi la compréhension des problématiques auxquelles ils sont confrontés et leur permettant de trouver des solutions plus facilement, tout en approfondissant leur capacité d'analyse.  Tout cela  va être pris en charge par l'automation et l'automatisation.chez Mint, l'IA est un levier d'émancipation de l'intelligence humaine et un moyen d'élever la pensée à un niveau supérieur.