Un rapport de Moody's vient de révéler que 5 groupes technos, Apple, Microsoft Alphabet, Cisco et Oracle disposent d'un cash de 504 milliards à fin 2015.
Ce sont les 5 premières entreprises du top 50 des "cash holders" américains (hors institutions financières) établi par le spécialiste de la notation financière.
Quelques constats très révélateurs :
- c'est la première fois que le top 5 est constitué d'entreprises tech exclusivement.
- les 5 entreprises tech représentent près du tiers du top 50 qui totalise 1700 milliards de dollars
- Apple, avec 213 milliards cash, représente à lui seul plus du dixième du top 50
Le rapport éclaire l'actualité du débat fiscal.
Mais surtout peut on encore croire à la thése d'une fin du capitalisme ?
De moins en moins. Modèle collaboratif, horizontalité, sharing economy, communaux, fin de la propriété, avènement du consommateur producteur... La succession de ces mots fait désormais hélas presque sourire.
Il y a deux ans sortait en France le livre la Troisième révolution industrielle dans lequel son auteur Jérémy Rifkin, que nous avions rencontré, prédisait l'éclipse du capitalisme.
Nous parlions dans nos colonnes du retour de l'utopie. Et en effet les choses ne se passent pas comme prévu, la sharing economy cède le pas à la grande technologie.
Certes un nouveau paradigme s'installe, avec en son coeur les technologies de l'information. Mais l'hypothèse que nous formulions éclate par son évidence : le nouveau paradigme est sous nos yeux en train de servir d'abord l’intérêt de quelques uns idéalement placés au bout de la chaîne de valeur. Force est de constater qu'il s'accompagne d'une concentration du capital à rythme accéléré, comme peut-être jamais auparavant.
Fin du capitalisme ? On irait plutôt vers un ultra-capitalisme. Des géants de la technologie accumulent un capital bien supérieur aux budgets de nombreux Etats.
Pour mémoire, le budget de la France est de 373 millards d'euros pour 2016.