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La Big Interviuz : Eric Eichmann (Criteo), Géomètre at scale

Eric Eichmann president et chief operating officer COO de Criteo

Eric Eichmannn, (ex McKinsey, Aol et Rosetta Stone et Living social)  est Président et Chief Operating Officer de Criteo. Durant son mandat le chiffre d’affaires de Criteo est passé de 94,5 millions d’euros au premier trimestre 2013 à 270 millions d’euros au deuxième trimestre 2015.

Amoureux de la France, Eric Eichmann possède trois passeports : colombien, suisse, américain. Chez Criteo, il couvre les ventes, le marketing, la R&D et les ressources humaines.

Il a accepté de se prêter au jeu de la Big Interviuz, portrait croisé en 20 questions :

Viuz : Votre première émotion digitale ?

Eric Eichmann :   C’était en 1986-87  à 19 ans sur Unix à Carneggie Mellon. J’ai découvert Internet, les premières messageries et le transfert de fichier. C’était une sensation inouïe d’envoyer un fichier sur l’Internet de l’époque. C’était même supérieur au téléphone, avec cette possibilité de raccourcir les distances mais avec du contrôle.

A l’époque, je programmais aussi des courses de chevaux sur mon IBM PC avec déjà des possibilités de paris en ligne…

Viuz : Outre Criteo, la société Tech que vous admirez le plus ?

Il y a beaucoup de beaux groupes mais quand on regarde l’impact sur la société et que l’on regarde autour de soi c’est Apple qui a le plus changé le monde.

En tant que COO j’admire particulièrement leur capacité à coordonner innovation et exécution ce qui est extrêmement difficile. J’admire ausssi leur vision pionnière de l’intégration hardware et software et aussi leur possibilité de créer ou réinventer 3 ou 4 nouveaux business au cours de leur histoire ce qui est encore plus rare.

Viuz : Ce qui vous plaît le plus dans le digital ?

Eric Eichmann: Au final, c’est  la manière dont le digital rapproche les gens. A l’époque d’AOL on critiquait les ordinateurs car les gens ne passaient plus de temps ensemble. Aujourd’hui des applis comme WhatsApp recréent des liens. Le digital m’a permis de retrouver d’anciens camarades d’école et d’université , des groupes avec lesquels je parle aujourd’hui tous les jours.

Viuz : Ce qui vous plaît le moins dans le digital ?

Eric Eichmann : L’autre versant du digital, celle qui coupe justement des relations humaines.

Viuz : Quelles sont vos inspirations en terme de business et au-delà ?

Eric Eichmann: Toutes les sociétés qui ont su se réinventer. Le plus excitant c’est de recréer des marchés. J’ai une admiration particulière pour Elon Musk  et ses deux sociétés Tesla et SpaceX. Ce qui est incroyable chez lui est qu’il a des ambitions gigantesques et arrive à convaincre le monde de leur viabilité.

Et même si ce n’est pas dans le monde du business, le pape François qui réussit à reformer et redéfinir une des plus vieilles institutions du monde en la recentrant sur ses valeurs de base.

Viuz : Un livre qui vous a marqué ?

Eric Eichmann: The Second Machine Age d’ Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee qui distingue  les périodes de la révolution industrielle et celle du capital intellectuel dynamisé par les machines et explique comment le Machine Learning apporte des solutions à des problèmes difficiles et ses conséquences sur l’humain et le travail

Viuz : Votre dernier achat sur Internet ?

Eric Eichmann : Pour l’une de mes filles une calculatrice algébrique graphique TI 84.  Pour l’autre des souliers de Hockey et pour les deux, des livres, beaucoup de livres.

Viuz : Pour vous l’objet du désir digital ?

Eric Eichmann : Une application difficile qui n’existe pas vraiment pour la préparation de voyage. Une expérience toujours très fastidieuse et peu personnalisable quand on a une famille.

Viuz Votre dernière appli téléchargée ?

Eric Eichmann : La dernière c’était l’Apps événementielle de Tennis de l’US Open. J’adore le tennis.

Viuz : Complétez la phrase : Pour que le digital accélère en France il faudrait  … ?

Eric Eichmann: La France est très avancée technologiquement. Les idées et le capital humain sont là mais le système n’est pas au complet. Il faudrait un capital risque beaucoup plus puissant, prêt à soutenir des sociétés comme certaines GAFA qui n’ont pas été rentables pendant une longue période.

Un autre élément  est l’attitude envers des sociétés qui échouent.  En Californie lorsqu’un business model ou une idée ne marche pas,ce n’est pas grave on rebondit et on se dit que c’est un apprentissage… Ce changement de culture est en train de s’opérer en France aujourd’hui.

Viuz : Android ou iOS ?

Eric Eichmann: iOS

Viuz : Twitter ou Facebook ?

Eric Eichmann: Les 2. Facebook pour les amis, Twitter pour le travail et les relations professionnelles.

Viuz : Votre avis sur les messageries Instantanées : Snapchat, Wechat, Line ?

Eric Eichmann:   Leur développement est incroyable, car la technologie existait en partie déjà à l’époque d’AOL après le rachat d’ICQ…Mais on n’avait pas ça à l’époque – en désignant son smartphone– Les nouvelles messageries instantanées sont très puissantes, ce sont les nouveaux environnements de gestion des contacts.

Viuz : Votre pire prédiction digitale ?

Eric Eichmann: ça n’a pas trop marché à l’époque chez Living social mais je crois encore à la digitalisation des petits business locaux. Je crois que la valeur ajoutée de la géolocalisation n’est pas encore totalement prise en compte.

Viuz : Votre plus forte conviction digitale ?

Eric Eichmann : Une conviction renforcée par l’impact du digital sur les récentes révolutions. Le digital peut réellement rapprocher les gens et rendre le monde plus humain.

Viuz : Votre Digital Detox préféré ?

Eric Eichmann: Les Alpes

Viuz : Qu’avez-vous appris cette année ?

Eric Eichmann: Je crois que je suis encore ébahi par la vitesse à laquelle le mobile est en train de révolutionner l’activité humaine. 40% des achats en ligne se font déjà en multi-device.

Viuz : Combien de mails recevez-vous par jour ?

Eric Eichmann : Entre 200 et 300 selon les jours

Viuz : Votre conseil aux entrepreneurs ?

Eric Eichmann : Dans mon expérience il faut croire très fort à son idée et la pousser jusqu’à l’extrême. Paradoxalement il faut aussi être flexible et savoir changer et se réinventer face aux plus grands obstacles. Toutes les compagnies qui ont eu du succès ont pivoté.

Viuz  – La phrase qui vous porte ?

Eric Eichmann: Une phrase de Samuel Beckett que je laisse en anglais “Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better.”

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