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Applications mobiles : Akinator, décryptage d’un succès français par Arnaud Megret (Elokence)

Avec 1,5 Milliards de parties jouées et 250.000 joueurs quotidiens. Akinator, est l’un des grands succès français en matière d’Application mobiles.

Disponible en 14 langues, l’application téléchargée plus de 10 millions de fois s’est classée n°1 dans les Appstores dans 6 pays (France, Brésil, Allemagne, Canada, Italie et Japon).

La société Elokence éditrice d’Akinator fondée fin 2007 compte aujourd’hui 7 personnes et a généré 2,4 millions d’Euros de chiffre d’affaires en 2012.

Retour sur les ingrédients du succès d’Akinator avec Arnaud Megret, 39 ans, ingénieur informatique (Telecom Sud Paris) fondateur d’Elokence, et créateur d’Akinator.

VIUZ : Quels ont été les ingrédients du succès d’Akinator ?

Arnaud Megret : Derrière Akinator nous avons un puissant moteur d’intelligence artificielle qui nous a permis de générer un puissant bouche à oreille.

Le deuxième ingrédient de ce jeu de devinette de personnages célèbres tient à ce que les gens créent le succès du jeu en générant eux même une base de données en fonction de leur culture. C’est ce qui nous as permis de connaître un succès rapide au Japon et dans d’autres pays . On se construit en fonction des célébrités locales.

Le jeu est aussi éminemment social. Nous avons énormément travaillé la socialisation qui est l’un des ingrédients clefs du bouche à oreille en famille et entre amis. Nous prolongeons l’aspect social du jeu avec Twitter et Facebook, nous avons également été relayés par pas mal de célébrités de Youtube .

Enfin, le produit en lui-même est assez unique et peu imitable. Nous n’avons pas de concurrence sur ce type de jeu.

VIUZ : Comment travaillez vous concrètement la monétisation et les analytics d’Akinator ?

Arnaud Megret : Akinator est une application payante. On a également lancé akinator kids avec un modèle freemium avec des In Apps Purchase.

Nous avons mis en place un suivi très fin par pays et par Appstore avec un outil qui centralise nos ventes mobiles et web et ainsi que la publicité Google admob et Inmobi. Nous suivons ainsi au jour le jour , les classements et le total des ventes en collectant les données issues d’ outils comme AppAnnie et Applyzer

Sur l’aspect plus qualitatif nous sommes également très attentifs aux commentaires laissés sur les Appstores. C’est une grande source de feedback.

De notre point de vue la monétisation a toujours été meilleure sur iOS même si, avec la montée en puissance d’Android on note que la monétisation sur Google Play commence à monter . Actuellement sur 1 dollar gagné sur Android nous gagnons 4 dollars sur iOs.

J’insiste toutefois sur un point, derrière les analytics l’importance est le produit avant tout, la meilleur viralité est liée au produit.

VIUZ : Quels sont vos futurs projets ?

Arnaud Megret : Notre projet principal est d’ouvrir notre savoir faire en matière d’intelligence artificielle pour élargir nos compétences sur d’autres domaines comme les diagnostics techniques ou les services après vente en marque blanche, en mode BtoB.

Côté Akinator nous travaillons sur l’amélioration du moteur la personnalisation de la base de données

VIUZ : Comment voyez vous le futur des applications mobiles ?

Arnaud Megret : Il est clairement plus difficile d’émerger aujourd’hui. Tout nouvel éditeur d’application mobile est noyé dans 1 millions d’applications. Très peu d’applications sont rentables.

C’est une économie du hit, les stars du secteur sont en tête et restent en tête. Je constate qu’aujourd’hui la concurrence est plus rude. Les premières places dans les classements constituent un cercle vertueux pour les éditeurs à succès déjà présents.

Il faut donc inventer de nouveaux concepts originaux différents du reste. Je ne pense pas qu’on puisse monter dans les classements avec de la promo pure sur une application imitant un concept déjà existant.

Il manque encore un moteur de recherche intelligent de découverte par centres d’intérêts dans les Appstores.

VIUZ : Quelles sont vos principales leçons d’entrepreneur ?

Arnaud Megret : Je suis devenu entrepreneur par concours de circonstance c’est une grande liberté où l’on peut développer des projets en fonction de son feeling.

Il faut néanmoins avoir les pieds sur terre ; on est seul face à un marché, on n’ est pas encadré il faut aller chercher les conseils à droite à gauche car notre rôle avant tout c’est d’être rentable.

Je crois également à la notion de persistance. Il y a des seuils à franchir et une notion de pugnacité, il faut plusieurs années pour qu’un produit trouve son marché.

Enfin je dirai que la constitution de l’équipe est cruciale la société doit s’adapter à la personnalité de chacun et entretenir le plaisir de travailler ensemble.

Quelques soient les résultats de la création d’entreprise, être entrepreneur est une expérience qui ne peut pas être négative.

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