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Etude. Comment les réseaux sociaux façonnent notre notion de la vie privée

Alors que près de 5% des enfants disposent d’un profil sur un média social avant 2 ans, des chercheurs ont décortiqué pendant 7 ans* des profils d’utilisateurs sur Facebook pour étudier l’évolution de notre comportement de protection des données de vie privée. Leur étude offre une lecture inédite de l’évolution de la comportements et de la notion de vie privée chez les utilisateurs des réseaux sociaux dont voici les principaux enseignements :

#1 : Toutes les informations n’ont pas la même valeur 

L’étude établit une classification des différentes informations qu’il est possible de partager sur son profil : – Les informations «personnelles» : date et ville de naissance, établissements fréquentés, – Les informations de «contact» adresses de messagerie, téléphone et adresse, – Les informations «d’intérêts» :  groupes, livres et films favoris. Les informations considérées comme les plus sensibles par les utilisateurs sont les informations de contact (en 2005, le taux de partage de l’adresse n’était que 12% et du numéro de téléphone de 33%). A contrario, les informations les plus partagées sont les informations “personnelles” (en particulier le lycée fréquenté et la date de naissance). Après 2009, les  informations «d’intérêts» ont connu un boom.

#2 : Les comportements ont tendance à se durcir dans le temps

A partir de 2006, le réseau social Facebook grossit considérablement et s’ouvre au delà des universités, on remarque alors que les utilisateurs deviennent globalement plus conservateurs sur la diffusion de leurs informations. Cette évolution se remarque sur l’intégralité des classes d’informations. En 2009, le taux de partage de la date d’anniversaire et du lycée fréquenté sont presque divisés par quatre et les nouveaux membres ne communiquent quasiment plus d’informations publiquement.
#3 : D’un partage en déclaratif vers un partage plus insidieux

Après 2009, alors que les utilisateurs tentent de reprendre le contrôle sur la diffusion de leur informations, on remarque que les informations «d’intérêts» sont de plus en plus diffusées. Ces données ne sont plus renseignées à la main lors de l’inscription mais déterminées automatiquement par Facebook à l’aide d’algorithmes en fonction des likes de l’utilisateur par exemple. L’augmentation du volume d’informations partagées vient aussi et surtout de l’ouverture de l’API Facebook aux développeurs tiers qui demandent souvent l’accès aux données personnelles des utilisateurs en échange de l’utilisation de leur application. Spotify, un service de musique en streaming demande par exemple l’accès à vos données personnelles et publie sur le réseau social les morceaux que vous écoutez. Bien qu’il soit possible de refuser l’accès aux données, l’étude montre que les utilisateurs tendent à autoriser d’une façon ou d’une autre l’utilisation de leurs données.

A propos de l’étude : 
Depuis 2005, des chercheurs de l’université américaine Carnegie Mellon ont collecté des captures d’écrans de milliers de profils utilisateur sur le réseau social Facebook. Leur panel original était constitué de 5076 utilisateurs inscrits sur le réseau social dont ils ont extrait les différentes informations pour en faire la base de données de l’étude.

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