Viuz a rencontré Bastien Cazenave et Corentin Raux fondateurs de Pretty Simple créé en Janvier 2010 et éditeur du jeu My Shops sur Facebook. Pretty Simple qui compte actuellement 240.000 DAU et 1,2 Millions de MAU a levé 2,5 Millions d’Euros auprès d’IDinvest en Mai 2011. Interview croisée du challenger Français des jeux sociaux :
VIUZ : Présentez nous Pretty Simple :
Bastien et moi on s’est rencontrés en Math Sup en 1996 à Henri IV puis nous nous sommes retrouvés en 2006 dans la même société, alors que je travaillais comme producteur de jeu et que Bastien était à l’époque chez IBM. Je m’occupe des aspects Production et Créatifs et Bastien de la partie Technique et administrative. On est très complémentaires et nous avons découvert ensemble les métiers du jeu et du web. Lorsque Facebook a ouvert sa plateforme en 2007, on a lancé un premier jeu «I Kick You » qui a fait 350.000 installs, sans être capables de le monétiser.
En suivant le modèle de Zynga nous avons décidé de faire un jeu de chasse au trésor calqué sur un modèle de hasard type machine à sou qui a fait, en pointe, 1 Millions de DAU (joueurs quotidiens). Nous sommes donc le pionnier des jeux de chasse au trésor sur Facebook.
Fin 2009, nous avons alors décidé de créer notre propre structure pour monter Pretty Simple avec l’ambition première de créer une équipe performante et nous avons levé, grâce à Guillaume Lautour d’ID Invest, 300.000 euros en seed en avril 2010. On a développé My Shops avec une équipe de 6 personnes et sorti le jeu fin novembre 2010 avec zéro marketing grâce à notre réseau féminin sur Facebook et ce, alors que Facebook avait fermé ses premiers dispositifs de viralité.
Avec 50 invitations nous avons réuni 600 joueurs le premier jour et nous sommes rapidement montés à 350.000 DAU et 2 Millions de MAU au bout de quelques mois. Nos joueurs sont à 2/3 des femmes et nous comptons 50% d’Anglophones.
Actuellement, nous préparons le lancement d’un nouveau jeu Facebook début 2012.
VIUZ : Quelle est la particularité de vos jeux ?
Sur Facebook on ne veut pas faire de clone de Farmville et on essaye de faire des jeux qui ne ressemblent à aucun autre, spécialement dans les premières minutes. C’est le cas par exemple avec la vue de My Shops en 2D et les mécanismes de gameplay que nous mettons en place, ainsi My Shops est plus difficile que la plupart des jeux.
VIUZ : Quelles sont vos sources de revenus ?
Notre business model est à 100% basé sur l’acquisition de bien virtuels. On utilise les espaces réservés à la publicité pour la cross-promotion de notre jeu. Nous avons un ARPPU moyen (Revenu moyen par utilisateur payant) de 15$.
VIUZ : Quels sont les success metrics que vous surveillez le plus :
On utilise Kontagent et on surveille le DAU/MAU et la monétisation surtout pour tester différentes options en mode A/B Testing. On surveille également attentivement l’engagement. C’est un équilibre fragile.
A notre avis, la clef du succès c’est de faire plusieurs jeux créatifs à succès. Nous pensons qu’il faut “fine tuner” mais dans un second temps ! le premier temps c’est la créativité !
VIUZ : Comment voyez vous l’avenir des jeux sociaux ?
Nous pensons que ce qui va le mieux marcher sont des jeux « réellement sociaux». C’est-à-dire des jeux dont les joueurs parlent entre eux au travers de Facebook ou tout simplement au boulot. Nous voulons créer une envie sociale et permettre aux gens d’engager des vraies relations sociales au-delà du “post to wall” à tout prix !
En revanche, nous ne croyons pas aux jeux cross-plateformes car cela n’a jamais marché. Il est difficile de proposer une continuité sociale sur plusieurs terminaux (Jeu Facebook au bureau, mobile dans le métro) il faut à un moment ou à un autre dégrader l’expérience sociale.
VIUZ : Que pensez vous de Google + ?
On ne pense pas que nous ayons besoin d’un autre réseau social et que tout le monde va se mettre à exporter ses amis, de la même manière que nous n’avons pas forcément besoin d’un nouveau moteur de recherche. Mais si ça cartonne nous sommes prêts à changer d’avis.