- 89 % des entreprises ont au moins 1 cas d’usage data en production mais seuls 27 % des cas d’usage IA arrivent à passer en production
- 86 % des sondés ont choisi un modèle d’organisation hybride entre entités centrales et locales
- 67 % des dirigeants et responsables de données interrogés estiment que leur COMEX est à présent correctement ou très bien acculturé, mais 43 % des répondants considèrent insuffisante l’acculturation de leur DSI
- 3 % des sondés seulement sont pleinement satisfaits de la gouvernance de leurs données
Quantmetry, le cabinet français de conseil de référence en intelligence artificielle, dévoile les résultats et enseignements de la troisième édition de son étude qualitative « Baromètre des Directions Data 2021 », menée en France auprès de 47 dirigeants et responsables des données d’entreprises privées. L’étude met en lumière la maturité des organisations data dans les entreprises, en analysant leurs modèles d’organisation, leurs projets, leurs enjeux et leurs difficultés.
C’est aujourd’hui une évidence : l’usage éclairé des données en entreprise est un levier de performance. Pour cette raison, disposer d’une maturité data suffisante est un enjeu économique de premier plan.
Le développement de l’intelligence artificielle a permis aux entreprises de passer d’une ère de collecte irraisonnée de la donnée, à une exploitation fine conduisant à une optimisation des processus, une réduction des coûts voire même une nouvelle vision de leurs marchés et du positionnement à y tenir. Pour preuve de son succès, le marché de l’IA devrait atteindre plus de 360 milliards de dollars d’ici 20281, soit 10 fois plus qu’en 2020. Toutes les entreprises peuvent aujourd’hui s’en servir pour exploiter leurs data dès lors qu’elles savent définir leurs priorités stratégiques et enjeux métiers prioritaires. Elles deviennent alors capables de fournir en permanence à tous leurs collaborateurs, du Comex aux métiers, des analyses qualitatives et quantitatives facilitant la prise de décisions stratégiques et opérationnelles.
« Notre Baromètre Data 2020 avait mis en évidence un fort gain de maturité des entreprises sur la data du fait de la Covid-19. Cette accélération se poursuit en 2021 mais dépasse dorénavant la seule dimension technologique car intègre des enjeux de collaboration transverse, d’acculturation et de gouvernance de la donnée. L’exemplarité des Comex est ainsi clairement une clé de succès pour impulser une nouvelle dynamique dans leurs entreprises et les hisser au niveau supérieur en tirant parti de l’IA. »
Jérémy Harroch, président et fondateur de Quantmetry
Organisation : les modèles hybrides progressent et le rôle des Chief Data Officers se précise
Les entreprises sont dorénavant 86 % à avoir adopté un modèle d’organisation data hybride avec un data office central pour diffuser les bonnes pratiques et outils, et des ressources dédiées implantés dans les principaux métiers. Un véritable bond en avant puisque selon les précédentes éditions de notre Baromètre Data, elles n’étaient selon que 67 % à l’avoir mis en place ou à l’envisager en 2020 et seulement 57 % en 2019.
Ces modèles nécessitent un leadership important et obligent les Chief Data Officers à préciser leur mandat et leur offre de service interne, au service de l’ensemble des parties prenantes. Au-delà de l’acculturation à la data, une des missions principales du CDO sera de faire évoluer en parallèle la gouvernance des données et le modèle d’architecture d’entreprise vers ce fameux modèle hybride, pour une gestion plus décentralisée de la donnée.
« Notre modèle organisationnel décentralisé implique de convaincre les entités que l’accompagnement et la mutualisation Groupe sont utiles pour accélérer sur la Data ».
Aldrick Zappelini, Directeur Data Groupe & Chief Data Officer Groupe Crédit Agricole
L’industrialisation des cas d’usage devient le nouveau standard
Le Baromètre Data 2021 confirme également que l’industrialisation des projets data est dorénavant une réalité éprouvée par une très large majorité d’entreprise. Les 2 dernières années ont là encore été charnières ; le taux d’entreprises ayant au moins 1 cas d’usage data en production passant de 33 % en 2019 à 89 % en 2021.
Les projets d’intelligence artificielle, par nature plus complexes que des projets de business intelligence par exemple, ne sont eux que 27 % à parvenir à l’étape de la production. Les choses sont cependant sur la bonne voie puisque 78 % des entreprises développant de l’IA déclarent avoir accéléré leur industrialisation sur ces technologies. Elles se concentrent d’ailleurs généralement sur des projets plus ambitieux et complexes qu’auparavant. L’adoption des plateformes cloud ainsi que l’introduction de pratiques de MLops sont les principaux leviers qui permettent d’améliorer la scalabilité du processus d’industrialisation
L’acculturation, un sujet qui prend encore de l’importance
Les principales barrières sont à présent plus souvent organisationnelles et humaines que technologiques. La création d’une culture et de méthodologies communes est indéniablement un facteur clé de succès. Les entreprises sont ainsi 63 % à considérer l’acculturation data comme une priorité, et particulièrement celle de leur COMEX. Notre étude montre que près d’un tiers (31 %) des entreprises ont mis en oeuvre des démarches d’acculturation efficaces de leur top management. Elles bénéficient aujourd’hui d’un soutien fort, d’objectifs clairs et de moyens suffisants pour leurs projets data.
Au-delà du COMEX, l’acculturation reste un enjeu prioritaire des responsables data pour former les métiers et la DSI, deux maillons essentiels dans l’industrialisation des projets data.
Il apparait que les métiers contribuent mieux aux projets data, mais négligent encore les bonnes pratiques garantissant l’exploitabilité des données. Pour cette raison, seuls 12% semblent avoir atteint le bon niveau d’acculturation. L’acculturation des DSI est quant à elle jugée encore insuffisante par près de la moitié des sondés (43 %). Les feuilles de route IT et Data sont en effet encore trop peu synchronisées et la répartition des budgets est source de tensions, ce qui entraine des comportements de concurrence plus que de partenariat.
« Notre démarche d’acculturation porte ses fruits. Les dirigeants sont plus attentifs à notre niveau de ressources. Les Directeurs de projets sont plus ouverts à la démarche Data Management By Design. La feuille de route Data est bien déclinée dans les ambitions du plan stratégique. Lorsque ces déterminants sont absents, cela devient une alerte. »
Stanislas Drilhon, Responsable Acculturation Data BCEF chez BNP PARIBAS
Le casse-tête de la gouvernance des données
La gouvernance de la donnée est encore et toujours un sujet difficile pour une large majorité de responsables data puisque, s’ils sont 60 % à la considérer comme une priorité (très) élevée, ils sont 35 % à n’avoir initié ni le design d’un framework de gouvernance ni une roadmap dédiée au sujet. En conséquence, seuls 3% sont pleinement satisfaits de la gouvernance data dans leurs entreprises.
Le niveau de maturité moyen des entreprises sur ce sujet par nature transverse tarde donc à décoller. Là encore, les freins culturels et humains sont les plus nombreux. Celles qui ont posé les fondamentaux rencontrent des freins humains et culturels : manque de ressources qualifiés et de sponsoring lié à la difficulté de convaincre du ROI de la démarche. De leurs côtés, les quelques organisations très satisfaites de leur Data Gouvernance sont celles qui ont pu convaincre les RH, le COMEX et les managers métier de s’impliquer autour d’un business plan clair et pragmatique.
« Chez nous, l’enjeu de la data gouvernance a été de s’adapter à nos processus industriels. Nous sommes plutôt dans le « shadow process » que dans le « shadow I.T. », car certaines de nos données en amont sont saisies sur du papier et dans des fichiers qui échappent aux équipes Data. »
Benoit Journeau, Data Manager & GIS Manager, Orano
