L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations, en collaboration avec Ipsos, s’intéresse en cette rentrée à la force de la conscience écologique des Français à l’ère de la Covid-19 et aux changements concrets que les Français sont en capacité d’opérer. Si la conscience écologique des Français est en effet au plus haut (+5 points en un mois1), sont-ils pour autant prêts à changer profondément leurs habitudes ? Quels en sont les freins et comment les aider à les lever ?
UNE FORTE VOLONTÉ DE CHANGEMENT CHEZ LES FRANÇAIS : 92% ONT DÉJÀ CHANGÉ LEURS HABITUDES DE CONSOMMATION
L’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations met en lumière un jugement sévère de la situation écologique en France avec une moyenne de 4,7/10 donnée par les Français. Ils sont notamment critiques sur les questions de lutte contre le suremballage (3,8/10), d’investissement dans les énergies propres (4,6/10) ou encore de recyclage des déchets plastique (4,8/10).
En effet, la préoccupation environnementale reste très importante pour les Français et la quasi-totalité de la population (95%) s’accorde pour dire qu’il est nécessaire de changer totalement ses habitudes de consommation pour préserver l’environnement. 92% des Français ont d’ailleurs fait évoluer leur consommation et 13% déclarent avoir déjà effectué des changements en profondeur. Par ailleurs, les Français sont conscients des efforts qu’il reste à fournir car 67% d’entre eux souhaitent les poursuivre.
Pour préserver la planète, les Français sont donc prêts à agir au quotidien et bouleverser leurs habitudes, notamment en achetant plus de produits frais (57%), en consommant plus de produits locaux (55%), en privilégiant des fruits et légumes de saison (54%) ou encore en réduisant leur consommation de produits emballés dans du plastique (49%).
LE POUVOIR D’ACHAT, PRINCIPAL FREIN À UNE CONSOMMATION RESPONSABLE
Si les Français sont environ un tiers à ne pas considérer de frein à une consommation responsable, qu’il s’agisse de loisirs (35%) ou de produits d’hygiène et d’entretien (29%), ils sont nombreux à souligner le prix élevé des produits considérés comme plus responsables.
Dans le secteur alimentaire notamment, avec un prix considéré comme problématique pour 58% des Français, la volonté de changer ses habitudes ne peut suffire. Cela concerne également les domaines de la beauté et des produits d’entretien avec respectivement 39% et 35% des Français qui trouvent que les alternatives écologiques sont plus chères. La période de pandémie et la volonté de consommer local pour soutenir les producteurs français a été très révélatrice : les prix de certains produits se sont révélés problématiques pour de nombreux Français.
LA GRANDE DISTRIBUTION, UN PARTENAIRE MAJEUR DU CHANGEMENT SELON 89% DES FRANÇAIS
Si les Français jugent que ce sont principalement les citoyens qui peuvent faire évoluer leurs comportements pour préserver l’environnement (44%), ils attendent tout de même que les entreprises prennent leur part (30%) du combat. En effet, ils estiment que leur capacité d’action est plus importante, notamment pour l’industrie agroalimentaire (91%), pour les enseignes de supermarchés (89%) ou encore pour les entreprises de l’énergie (88%), avant même le Gouvernement (86%) ou les ONG (80%).
Selon les Français, les enseignes de supermarché peuvent avoir un réel impact sur leur quotidien afin de changer durablement d’habitudes de consommation. Ainsi, pour 54% des Français, elles ont le pouvoir de proposer plus de produits locaux, de réduire davantage les emballages et sacs en plastique (50% d’entre eux) ou encore d’abaisser le prix des produits frais (41%).
L’enjeu est majeur pour la grande distribution qui doit alors résoudre une équation particulièrement complexe : trouver un équilibre entre écologie et économie, entre durabilité et pouvoir d’achat, entre responsabilité vis-à-vis des producteurs français et responsabilité vis-à-vis des consommateurs.
Méthodologie : Étude réalisée par Ipsos pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations sur un échantillon national représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus, interrogées du 16/07 au 21/07/2020 en ligne selon la méthode des quotas.
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