Le métier de chauffeur de taxi est l’un des plus régulés et commence seulement à être disrupté par des startups. En France, les taxis doivent acheter une licence (200 000 euros), puis s’abonner à une radio qui leur envoie des courses (350 euros par mois en moyenne). Malgré tous ces frais, les 17 000 taxis parisiens passent 40% de leur temps à vide. De nombreuses start-ups se sont donc emparées de ce marché porteur, comme Ityz qui vient de lever 1,4 millions d’euros.
Trois types d’acteurs se distinguent :
– les véhicules de tourisme avec chauffeur
– les applications de réservation de taxis
– les locations de voitures de particuliers
1) les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC)
Contrairement aux taxis, les VTC ne doivent pas acheter de licences et peuvent pratiquer des tarifs libres. Souvent considérés comme de la concurrence déloyale par les taxis, ils fleurissent un peu partout dans le monde et seraient déjà 30 000 en France. La start-up Uber a par exemple levé 50 millions de dollars et ouvert des bureaux dans 30 pays. Elle cible une clientèle haut de gamme qui souhaite commander une voiture rapidement et disposer de la Wifi dans la voiture. Uber a su créer en peu de temps un univers de marque très fort, grâce à ses voitures noires associées aux personnages de Men In Black. D’après ses investisseurs, Uber aurait un niveau de croissance supérieur à Ebay.
2) Les applications mobiles pour taxis
Quand on sait que 40% des taxis tournent à vide et que les taxis font généralement des journées de 11heures, optimiser le taux de remplissage pour augmenter le nombre de courses est un enjeu important. Plusieurs startups se sont lancées sur ce créneau. Les deux principales : Hailo et GetTaxi. GetTaxi est une start-up israélienne qui s’est également implantée à Londres et Moscou. Mais c’est Hailo qui semble rafler la mise avec des partenariats avec plus de 11 000 taxis dans le monde et un lancement en grande pompe au Japon, le deuxième plus gros marché des taxis au monde. Hailo a déjà levé 47 millions de dollars avec Union Square Ventures, Accel Partners, Atomico et s’est associé à un opérateur télécom japonais pour se développer.
3) Les services de location de chauffeurs particuliers à la demande
Dernières arrivées sur le marché, des entreprises permettent à n’importe qui de se proposer comme chauffeur, sans licence. Il s’agit d’un modèle différent du covoiturage, qui a seulement pour but d’amortir les frais fixes d’un déplacement. Lyft, start-up créée par un ancien de Lehmann Brothers, vient par exemple d’annoncer une levée de 60M de dollars avec Andreesen Horowitz et organise 30 000 déplacements par semaine dans seulement 5 villes américaines. Pour rassurer les utilisateurs, tous les véhicules sont inspectés, les chauffeurs doivent fournir des extraits de casiers judiciaires et suivent une formation de….. deux heures.
4) Quel business models ?
Ces applications fonctionnement sur un business model d’apporteur d’affaires : une fois loggué, l’utilisateur indique sa position. L’application lui indique les véhicules proches et envoie une notification aux taxis vides. Ceux-ci acceptent ou refusent la course. L’application prélève une commission entre 10% et 20% sur chaque course.
Dans le cas des locations de chauffeurs privés, certaines entreprises ont acheté leur propre flotte mais passent généralement par des loueurs tiers.
5) Le taxi connecté est-il contraint de réduire des marges ?
Les taxis se rémunèrent en grande partie sur les « temps d’approche », ce laps de temps entre la commande du taxi et son arrivée. Ce temps est fixé à 10 minutes en France. Grâce à la géolocalisation, les temps d’approche sont considérablement réduits et le prix moyen d’une course avec lui. Les taxis sont donc à première vue perdants. Mais en augmentant le nombre de courses, ils compensent en volume ce qu’ils perdent en marge. C’est du moins la proposition de valeur des apps mobiles dont l’usage commence seulement en France.
6) Qui sont les acteurs en France ?
En France, plusieurs applications se sont lancées sur ce marché. La France étant connue dans le monde entier pour sa pénurie de taxis, il est normal que les entreprises du secteur s’intéressent au marché français.
Ityz, revendique déjà 2500 taxis inscrits et a levé 1M€ auprès de business angels. Comme l’explique Grégoire Prévost son co-fondateur, de nombreux taxis sont preneurs d’une solution leur apportant des clients, même si une frange des taxis doit encore être évangélisée. Taxiloc et Taxibeat proposent également des services similaires.
Les services de chauffeurs privés ont également le vent en poupe : Uber et Chauffeur Privé ciblent la clientèle haut de gamme, souhaitant se déplacer rapidement à toute heure. Uber a également développé une offre d’apport d’affaires pour les taxis.