Tout le monde avait prédit qu’Android rattraperait iOS en 2012. Ce fut le cas, et de loin. Au dernier trimestre 2012, sur 10 smartphones vendus, 6 tournaient sur Android, contre 1 à 2 sur iOS. Mais l’usage n’était pas encore au rendez vous. En effet, Android devenant un standard d’OS pour les smartphones, et les téléphones vendus étant en majorité des smartphones (on approche des 60% du parc), ils équipent une part importante de la population qui n’était pas (encore!) consommatrice d’apps.
Début 2013, il semble que pour un bon nombre d’éditeurs, la tendance change. Non seulement la part d’utilisateurs de leurs applications Android rattrape la part de leurs utilisateurs iPhone, mais en plus le taux d’usage Android rattrappe iOS.
Plusieurs raisons expliquent cette évolution.
D’abord, et tout simplement, l’usage d’applications sur smartphone est devenue “mainstream” : ce qui était réservé à l’élite des hipster-technophiles d’Apple il y a quelques années touche maintenant le grand public – Mme Dugenou sait qu’elle peut consulter une adresse dans Google Maps ou son programme télé dans Télé7.
Il y a ensuite des utilisateurs d’iOS qui ne sont pas des “Apple-fanboys” : parmi les millions d’iPhones vendus les premières années, certains pourraient penser pour leur premier ou deuxième renouvellement, qu’un téléphone Samsung, Nokia ou LG aux capacités équivalentes (voire supérieures) mais au prix nettement inférieur, pourrait faire l’affaire. Ceux là ont été habitués à l’univers orienté apps d’Apple, et passent maintenant sous Android ou Windows Phone.
Puis une partie des power-users qui ne juraient que par iOS se sont laissés séduire par les téléphones Android haut de gamme comme les Samsung Galaxy Sx ou les Nexus de Google.
Il y a enfin une simple démonstration mathématique ou statistique : en France, il y a à peu près 2 Android pour 1 iPhone, et l’écart se creuse. On ne peut qu’imaginer que l’usage data / apps sur Android rattrape bien celui d’iOS.
Les freins sur Android
Il y a eu des freins du coté des consommateurs comme des développeurs. Mais (à date) la plupart ont disparu.
Au départ, Android a fait peur aux développeurs d’une part à cause la diversité des terminaux qui posaient des problèmes de compatibilités et d’autre part à cause de l’image associée de pirate, de défenseur du logiciel libre – ou en tout cas d’adepte du gratuit – des utilisateurs d’Android. Il faut comprendre qu’à l’époque il n’y avait que peu de modèle d’iPhone différents et Apple avait beaucoup communiqué autour de success-story de développeurs de l’App Store.
Mais les choses ont évolué. Il est maintenant difficile de développer pour tous les iPhones disponibles sur le marché et plus simple de développer – pour une compatibilité maximale – avec Android.
Un autre frein a été le retard de Google à mettre en place des moyens marketing pour promouvoir et structurer l’Android Market (renommé depuis Google Play). Il y avait beaucoup de spam, une faible confiance dans le market, des applications de faible qualité et beaucoup de consommateurs ne savaient même pas qu’il existait. Depuis Google a amélioré son algorithme pour lutter contre le spam, aidé les développeurs à réaliser des applications mieux finies et évangéliser le Google Play auprès des possesseurs d’Android.
Enfin, le marché a également été tiré vers le haut grâce à Samsung, ses téléphones Galaxy et les Nexus de Google. L’achat d’un téléphone Android ne se fait plus par défaut, mais par choix – ses utilisateurs sont donc plus enclin à découvrir la plateforme et explorer son écosystème.
Les différences à connaître entre les Android et iOS pour un annonceur
Les apps stores des différentes plateformes présentent des différences importantes qu’il est important d’appréhender avant de lancer son app. Parmi toutes ces différences, voila les principales qu’il est utile de prendre en compte :
La logique des classements est très différente entre l’AppStore et le Play Store. D’abord, sur Android, l’inertie donnée à une app pour monter ou descendre dans les rankings se base sur un algorithme qui ne prend en compte pas uniquement les téléchargements, mais également (entre autres) le taux de churn, le temps passé dans l’app, sa note, …
Les mises à jour des classements sont moins fréquentes et les mouvements beaucoup moins importants. Il est donc critique de mettre en place une campagne d’acquisition Android qui tient compte de ces particularités et ne se contente pas de dupliquer ce qui a été fait sur iOS : fidéliser rapidement les nouveaux porteurs, contrôler et limiter le churn, maximiser les effets réseau, valider le process de notifications des premiers jours, …
