L’histoire se répéterait-elle ? La vidéo “star” serait-elle de nouveau en train de tuer la radio…Le podcast audio en tout cas ?
Il semblerait en effet que le jeu soit monté d’un cran dans l’intense compétition que le Podcast livre aux autres médiums et…que les podcasters les plus célèbres se livrent à coup de nombre de caméras par studio…
La vidéo semble, en effet, creuser l’écart avec le simple podcast audio tout en posant une robuste barrière à l’entrée entre petits et grands podcasteurs. Côté publicité, le constat est clinique et sans appel, révèle la toute dernière livraison du rapport de l’IAB. Il constate un net ralentissement des revenus du Digital Audio (+ 8,5% sur un an à 7,6 milliards de dollars) et une croissance rapide de la vidéo (+19,2% à 62,1 milliards de dollars).
La vidéo semble désormais le mode de consultation préféré, un étude d’Edison Research a récemment confirmé que 80% des consommateurs mensuels de Podcast les regardaient en vidéo.
Car, au-delà, de la discoverabilité supérieure des contenus vidéos sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, deux chiffres viennent confirmer la prééminence de la vidéo :
- Le nombre de spectateurs mensuels réguliers de podcasts vidéo a augmenté de 40 % d’une année sur l’autre
- Tandis que les podcasts vidéo disponibles sur toutes plateformes confondus ont connu une croissance de 70 % sur un an.
Parallèlement, les grandes plateformes, Spotify et Netflix en tête, ont signalé leur intention de creuser ce nouveau sillon lucratif. Mi-avril, Ted Sarandos, le CEO de Netflix, a très clairement signifié aux investisseurs l’intention de Netflix de monter en puissance sur les Videocasts, un déplacement stratégique qui intervient 6 mois après la décision de Spotify d’orienter sa programmation sur les podcasts vidéos et la mise en place de rémunération des créateurs basée sur l’audience. En début d’année, Spotify comptait 300.000 podcasts vidéos.
Récemment, une étude média révélait que YouTube était devenu la plateforme n°1 pour l’écoute de Podcasts : un tiers des personnes interrogées manifestant leur préférence pour YouTube en matière de consommation de podcast. Un chiffre en hausse de 28% sur un an.
Et cette montée en puissance de la vidéo ne facilite pas la vie des créateurs qui voient l’écart se creuser entre le haut du panier de la scène podcastique et ce, dans un contexte où le nombre de nouveaux Podcast est en chute libre depuis 2020.
Il peut, en effet, y avoir un rapport de 1 à 15 entre une production amateur et une réalisation en studio pro à une ou deux caméras. À titre d’exemple, le coût d’un podcast amateur s’élève à quelque centaines de dollars alors qu’une production de luxe peut monter jusqu’à 3690 dollars soit 3200 euros.
De même, la répartition des revenus est fortement inégale. Quand les Podcasters stars affichent des revenus de plusieurs millions de dollars ( 30 millions de dollars pour Joe Rogan et 25 millions de dollars pour Ramit Sethi l’année dernière), la plupart des hôtes de podcast doivent se contenter de revenus publicitaires situés entre 25 et 50 dollars pour 1000 téléchargements.
In fine, il semblerait que l’explosion des podcasts vidéos soit une tendance de fond. Elle marque aussi un gap croissant qui vient confirmer ce vieil adage du digital rarement démenti : dans toute ruée vers l’or mieux vaut fabriquer les pelles et les pioches.
En bref… à bon entendeur…meilleur spectateur.
Crédits Photo Unsplash par Nathyn Masters
