L’histoire de la tech est pleine de surprises, de vieilles lunes, d'idées zombies qui ressuscitent quand leur temps est venur. Un peu comme “les agents” vendus il y a dix ans comme innovations disruptives par Mark Zuckerberg ou Microsoft et qui refont aujourd’hui surface au point de friser l'hystérie et s’interroger : les agents sont-ils les nouvelles apps ?
Mais quand le CFO d’Open AI parle, tout le monde écoute. “Agentique” sera le mot de l’année a déclaré Sarah Friar, la directrice financière d’Open AI au Financial Times. L’objectif, pour les géants de la Tech talonnés par des milliers de startups : passer de l’humain augmenté à l’IA en mode co-pilote à l’humain assisté par des centaines d’agents autonomes le remplaçant sur l’ensemble de ses tâches domestiques.
Que 100 000 agents s’épanouissent
Selon les experts ès-disruption à Ycombinator, le marché des agents verticaux serait 10 fois supérieur à celui des logiciels de Software-as-a-Service (SaaS). Selon eux, au bas mot, le marché des Agents IA pourrait voir près de 300 licornes éclore. Roots Analysis, un société d’étude voit même le marché des agents AI passer de 5,29 milliards de dollars en 2024 à 216 milliards en 2035.
Service clients, assurance qualité, facturation, recouvrement, recrutement, échanges BtoB, onboarding, le nombre vertigineux d’agents en gestation, donne déjà le tournis, le site Agent Directory en recense à ce jour plusieurs milliers répartis en 37 catégories.
Sur LinkedIN, Greg Isenberg, CEO de Late Checkout prédit de son côté l’avènement d’Agents d’Intelligence artificielle dédiés au marketing de l’acquisition de contenu jusqu’aux data analytics. Il nous annonce un futur à la fois étonnant et légèrement déstabilisant, jugez plutôt :
“votre agent de recherche analyse 100k tweets par heure, trouvant les besoins non satisfaits et les demandes de fonctionnalités que personne n'adresse.
Votre agent de contenu crée 200 accroches uniques par jour sur X, linkedin et tiktok, en apprenant de chaque réponse, en optimisant ce qui fonctionne.
Votre agent de communauté accueille personnellement chaque nouvel utilisateur, traite les tickets de support en quelques secondes et transforme les retours d'expérience en priorités fonctionnelles.
Votre agent SEO génère 500 pages de contenu parfait par jour, tandis que votre agent publicitaire teste 1000 variations créatives à travers les plateformes, éliminant automatiquement ce qui ne fonctionne pas.”
Et il n’est pas le seul à imaginer un futur du travail radicalement bouleversé par l’AI. D’autres acteurs planchent sur un scénario encore plus radical : les sociétés AI à zéro employés…
L’ère de la consommation proactive
Mais à ce stade, il semblerait que l’ultime frontière de ces micro-compagnons autonome soit les agents transactionnels. Essayant de damer le pion à google en mode “move fast and break things” Perplexity.AI a ouvert le bal avec un agent loin d’être au point. D’autres startups comme Kasisto ou DoNotpay tentent également d’imposer leurs agents transactionnels de niche.
Mais la vraie surprise pourrait venir une nouvelle fois d’Amazon. Le géant de l’e-commerce vient d’annoncer une série de pilotes d’achats augmentés à l’AI dans une centaines de catégories accompagnés bien sûr de l’incontournable Rufus l’agent de shopping virtuel d’Andy Jassy.
Et...Si le jeu de l’automatisation et de la personnalisation se joue sur la qualité de la data transactionnelle. Il se pourrait que la future bataille des agents AI tourne à l’avantage d’Amazon...pas de Google.