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Julien Caillau (Oney) : la consommation à l’heure du paiement fractionné

Du 11 au 13  mars s'est tenu One to One Retail E-commerce. Ce fut un grand succès : 2 200 participants, 1 150 retailers et e-commerçants. Trois jours organisés par Sonia Mamin et ses équipes, sous un beau soleil méditérannéen, avec vue sur la grande bleue...

A cette occasion, nous avons rencontré  Julien Caillau, Directeur général adjoint du groupe Oney.

Quelques mots sur Oney et le paiement fractionné ?

Oney compte aujourd’hui 2200 collaborateurs, nous sommes présents dans dix pays en Europe et nous finançons 4,5 milliards de milliards d'euros de projets pour les clients finaux par an.

Fondé en 1983 par Gérard Mulliez, d’abord hexagonal, Oney a commencé son internationalisation en 2000 pour accompagner Auchan dans son expansion à l’étranger. Après Auchan, nous avons diversifié notre portefeuille, avec comme partenaires des enseignes comme Leroy Merlin et Boulanger. 

C’est en 2008 que nous avons lancé en France le paiement fractionné, Pixmania a été la première enseigne à adopter notre solution. Aujourd’hui, nous sommes leaders,  notre part de marché est de 33 % en France. Le paiement fractionné représente 8 % du chiffre d'affaires total du commerce français et 25% du marché allemand. Le secteur s'est fortement développé depuis  la pandémie et la numérisation des usages. Nous avons encore de belles années de croissance devant nous. 

Au même titre que les options de livraison, le choix de paiement est essentiel aux retailers. Les clients doivent avoir la possibilité d’étaler le paiement d’un achat important sur deux ou trois mois s'ils le souhaitent. C'est ce que permet le paiement fractionné, grâce à une exemption de la loi sur le crédit à la consommation qui permet de proposer un étalement de paiement jusqu'à 90 jours avec un processus simple. En plus des informations habituelles fournies au détaillant, la seule information nécessaire est la date de naissance du client. 

Le marché du paiement fractionné est très actif. Qu’est-ce qui crée de la différenciation ?

C'est d'abord la qualité et la fluidité du parcours. La souscription doit être simple parce  que tous les acteurs du commerce souhaitent optimiser leur taux de conversion. C’est aussi la capacité à obtenir un taux d'acceptation qui soit élevé, ce qui est notre cas  dans la mesure où cela fait 40 ans que nous faisons ce métier, le métier du crédit à la consommation. Et il y a une donnée importante, c'est aussi d'être là pour longtemps, or nos deux actionnaires sont la BPCE et Auchan. Nous sommes là pour durer et pour accompagner nos partenaires dans le long terme. De plus comme filiale de la BPCE, le sujet de la liquidité n’est pas un problème, nous pouvons proposer de l’argent au meilleur prix, ce qui, en ce moment, est très précieux.

Quelles tendances percevez-vous ?

Pendant le Covid, la demande en équipement de la maison et en général l’habitat  a explosé. Depuis, les individus ont besoin de voyager (nous sommes à ce titre par exemple partenaire d’Air France, chez qui le paiement fractionné marche très bien) de même qu’on note une forte demande pour les loisirs, par exemple les parcs à thèmes. La demande s’exprime quel que soit le niveau du panier moyen. 

L’une des spécificités depuis 2023, c’est aussi une très forte demande pour les achats discount. 

Le RSE s’inscrit-il réellement dans la consommation ?

Une autre  thématique monte, dans une tendance RSE mais aussi liée au pouvoir d’achat : les achats de seconde main et de produits reconditionnés, comme nous le notons chez nos partenaires Leboncoin ou Back Market. 

Côté Oney, nous avons mis en place une prime variable auprès de tous les collaborateurs en ce qui concerne la production, prime qui intègre comme critère le RSE.

Nous lançons également un produit, Trading Forward Trading : lorsqu’un consommateur achète par exemple un nouveau smartphone, nous déduisons du financement le prix de l’ancien smartphone et s’il engage à rendre ce nouveau smartphone pour prendre un nouveau smartphone, on déduit la valeur estimée  dans 24 mois pour réduire le montant du financement. 

Nous développons enfin une gamme complète pour accompagner la rénovation énergétique. Il s’agit d’un très gros marché estimé à 30 milliards d’euros.

Les prochaines étapes pour le paiement fractionné  ? 

L’une des prochaines étapes concerne la gestion de la fraude. Celle-ci se développe et diversifie. Elle recourt  de plus en plus à l'intelligence artificielle et nous assistons également à une augmentation significative des fraudes liées aux retours de produits. Nous disposons d'outils capables de détecter ces fraudes au moment du retour, offrant la possibilité d'ajuster les financements.

Nous constatons par ailleurs un intérêt croissant de la part des consommateurs finaux pour la sécurisation de leurs achats à travers des assurances dites affinitaires, favorisant ainsi la réparabilité des produits. En effet, les consommateurs, qui n'ont pas encore fait leur choix de consommation, lorsqu'ils optent pour un produit de haute valeur, privilégient le financement à crédit. Toutefois, ils exigent que ce produit soit durable dans le temps ou qu'il conserve une valeur marchande pour une éventuelle revente.