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Le point sur Robinhood, l’appli qui disrupte Wall Street

Il se passe quelque chose dans le monde de la bourse, et même au-delà. Wall Street vient d’être secoué par des mouvements inattendus, qui ont défrayé la chronique et donné des sueurs froides à des fonds d’investissement. L’action de Gamestop (et de quelques autres "penny stocks") a connu en quelques jours une hausse vertigineuse, alors même que lesdits fonds avaient “shorté” contre elle, c’est-à-dire parier sur sa chute. Gamestop, réseau de magasins de jeux vidéo, traverse depuis la pandémie de graves difficultés. A l’origine de cette spectaculaire remontée, les membres d’un forum sur Reddit, WallStreetBets, qui se sont passé le mot et ont acheté en masse les actions Gamestop. 

Au coeur de ce moment inédit, on trouve Robinhood, l’appli majoritairement utilisée par les membres du groupe Reddit pour passer les ordres en bourse.

Nouvelle disruption fintech ? Populisme boursier ? L’appli est depuis vantée par des figures politiques américaines, pourtant l’opposé du spectre électoral : aussi bien Ted Cruz , à la droite du parti républicain, qu’Alexandria Octavio Cortez, à la gauche du parti démocrate.

Robinhood, comme son nom voudrait l’indiquer, redistribue-t-il une richesse ou au moins une partie du pouvoir détenu jusqu ici par les fonds ?

Fondé sur la mission d'ouvrir la finance

Créé en 2013 par deux anciens de Standford Baiju Bhatt and Vladimir Tenev et basée à Palo Alto, Robinhood se donne une mission : démocratiser la finance. Pour ce faire Robinhood rend le trading  boursier accessible à tout un chacun. Concrètement, les utilisateurs peuvent passer des ordres sur les marchés financiers sans que l’appli ne facture de frais. Ni commission, ni droit de garde, ni forfait associé à un volume d’ordres. L’appli est également très simple d’utilisation.

Nécessairement, un nouveau public est arrivé 

Les utilisateurs de Robinhood sont en majorité novices, et beaucoup plus jeunes que le boursicoteur traditionnel.

Démocratisation à risque

L’été dernier, Robinhood avait déjà fait parlé de lui : un jeune étudiant, utilisateur de l’application, s’était suicidé après avoir perdu en bourse une somme à six chiffres. 
Les ordres ne se limitent pas à l’achat d’actions de sociétés, mais également à options, ETFs, options, ADRs, and cryptocurrencies, plus risqués que les actions. 

Quel le modèle économique ?

Robinhood compte sur différentes sources de revenus : la possibilité de prendre un abonnement premium, la vente des ordres de ses utilisateurs à des fonds d’investissement, des intérêts sur les montants non investis, les frais sur les achats de la carte de crédit proposée par l’entreprise.  

Opacité

Robinhood a été retoqué sur son opacité : la SEC, le gendarme américain de la bourse,  a lancé une procédure portant sur l’opacité des revenus tirés des ordres passés en bourse par ses utilisateurs. Un arrangement a finalement été conclu, d’un montant de 65 millions de dollars. 

Nouvelles grosses levées de fond depuis le moment Gamestop

Les différentes levées de fond jusqu’en 2019 avaient atteint  un total de 2,2 milliards.  

Les montants levés en un temps depuis le moment Gamestop sont supérieurs : 3,4 milliards auprès de fonds de capital-risque, pour certains déjà présents aux précédents tours,  dont Sequoia et Andreessen Horowitz et un milliard auprès de ses utilisateurs, preuve du soutien acquis auprès du public. Robinhood a en effet dû justifier de fonds conséquents auprès des autorités boursières face aux volumes d’ordres en très forte hausse.


Le cours Gamespot : hausse et rechute vertigineuses en quelques jours, le pic est atteint le 27 janvier 2021

Démocratie boursière ?

Gamestop a fortement dopé la popularité de Robinhood ainsi que sa base d’utilisateurs. En 2020, d’après le Wall Street Journal, un pic quotidien de 140 000 téléchargements avait été atteint au mois de mars. Ces derniers jours l’appli est téléchargée plus de 600 000 fois quotidiennement. 

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