Mobile

Rupture dans la mobilité : connaissez-vous le maas ?

Plateformisation du monde… 

Concept inventé en Finlande aux débuts des années 2010,  Maas veut dire Mobility as a service. C’est un peu le Netflix du transport. Il s’agit en effet pour un opérateur de proposer une plateforme capable de fournir l’accès et les infos des services des différents transports, bus, taxis, vélos, voiture, et pourquoi pas au-delà de l’urbain : le train, voire l’avion. L’utilisateur peut payer à l’acte ou via un forfait. Et tout se passe via une app. 

En Finlande d’abord

Le leader est l’appli Whimapp, lancée en 2016 et qui compte fin 2018 plus de 2 millions de trajets effectués. L’appli agrège voiture, location de voiture, location de vélo, transport public et taxi. Il est possible d’obtenir des packages au forfait de 59,7 euros par mois à 499 euros par mois, comme il est possible de payer à la consommation. Whimapp c’est aussi une philosophie du transport, portée par son CEO

En France, oui.SNCF aux avant-postes

La société a annoncé au début de l’été son Maas. Tout se passe via L’assistant, une version augmentée de son application déjà existante. Les utilisateurs seront désormais capables de faire des réservations via l’appli, de valider  avec nfc, de personnaliser leurs itinéraires. L’appli donne accès à toutes les mobilités locales. La philosophie est à l’ouverture : il s’agit pour la SNCF de coopérer avec les acteurs du transports locaux. Pour y arriver, la SNCF sait qu’il faut réunir trois conditions : la technologie, le sens du client, et la capacité à collaborer avec les autorités publiques et les villes. En définitive, pour s’imposer comme Maas, il faut créer un effet de taille. Peu d’acteurs peuvent allier les conditions de légitimité et de taille.

L’ambition d’Uber : se réinventer en Amazon du transport

Sans employer le mot de Maas, Uber en est bien l’un des principaux acteurs en devenir.  Uber ne se contente plus de proposer des voitures avec chauffeurs, l’appli élargit sa gamme et, outre la location de vélo et trotinettes Jump, se  positionne de plus en plus comme l’interface du transport urbain, après avoir signé plus de 50 accords avec des municipalités. 

Pour Dara Khosrowshahi, le CEO d’Uber, l’analogie ne doit pas être faite avec Netflix mais avec Amazon. Il n’a pas hésité à déclarer récemment, lors d’une conférence : “Les voitures sont pour nous ce que les livres sont pour Amazon, qui a été capable de développer une infrastructure extraordinaire à partir des livres en ajoutant de nouvelles catégories”. Et comme pour Amazon, le principe de place de marché aura une importance majeure. Il s'agira de plus en plus pour Uber de mettre en relation les utilisateurs avec différents services de transport.

Une mue est d’autant plus nécessaire, et l’invocation d’Amazon d’autant plus irrésistible, qu’Uber affiche des pertes abyssales : 5,2 milliards de dollars pour le seul 2ème trimestre 20019. Son cours de Bourse, 30% moins élevé que la valeur d’introduction au Nasdaq au printemps dernier, en pâtit cruellement.

Mais ne doit-on pas s’attendre précisément à ce qu’Amazon se lance dans la course, et pourquoi pas les autres géants du web ? L’arrivée du Maas pourrait annoncer des batailles homériques. 

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