La fin des applications mobiles, où en est-on ?Leur mort imminente est annoncée depuis au moins deux ans. Victimes du désintérêt des utilisateurs, supplantées par les Progressive Web Apps, remplacées par les Instant Apps ou enfin éliminées par les Chatbots, la cause restaient à préciser mais 2018 devaient sonner le glas de la croissance du marché des applications mobiles.
Qu’en est-il finalement ?
Un écosystème mondial qui continue à bien se porter
D’après les données du marché fournies par App Annie, le nombre de téléchargements continue de croître (+15% sur l’Apple Store, +20% sur Google Play au 2ème trimestre 2018) tout comme les dépenses au sein des applications.
Les Jeux, le streaming vidéo, l’écoute de musique, les apps de sports et les réseaux sociaux arrivent en tête des téléchargements suivis des applications de finance et de voyage.
L’écosystème mondial continue à bien se porter, boosté, notamment par les pays émergeant où la base de premiers smartphones installés (et un public friand d’applications) va continuer à se développer fortement ces prochaines années.
Parmi les plus gros succès de téléchargements, on retrouve en tête, bien-sûr les applications des GAFA, mais en France, où l’App économie pèse 22,6 milliards d'euros, le marché est aussi porté par de beaux succès hexagonaux parmi lesquels Deezer, Ketchapp, Leboncoin ou encore Voodoo. Les applications mobiles françaises sont bien représentées dans le top 500 des applications les plus téléchargées en France.
Le marché des applications mobiles concerne plus de 8 000 entreprises en France
C’est exactement 8 788 entreprises en France, fin 2018, qui interviennent sur ce marché qui représente 15 fois la valeur des recettes cinématographiques du pays et emploie 230 000 personnes.
Les revenus générés proviennent pour 20,5 milliards, de revenus directs : m-Commerce (18.5 milliards), revenus publicitaires (1.2 milliards), téléchargements payants, achats inApp (0.8 milliards) et pour 2.1 milliards de contribution indirecte (consommation intermédiaire des développeurs d’applications et consommation des ménages induit par le développement du marché des applications).
D’après l’étude de Deloitte, « la valeur créée par les applications mobiles dans l’économie française devrait croître de façon significative dans les années à venir. »
Evolution des usages, Internet des Objets, Smart cities et mPaiement offrent de belles perspectives pour le marché
Aujourd’hui, un français passe en moyenne plus de 100 minutes quotidiennement sur ses applications mobiles, soit 30% de plus qu’en 2015. Le déploiement de la 4G (et bientôt de la 5G) intensifie l’utilisation d’Internet et des applications sur les smartphones. Le temps passé sur les applications ne devrait donc pas faiblir.
Le déploiement des objets connectés (commandés par des applications mobiles justement) et des solutions de paiement mobiles (NFC, par QR Code) sont des leviers de croissance intéressants également pour ces deux prochaines années.
De plus en plus d’apps, oui ! Mais l’engagement ?
Les applications mobiles ne devraient donc pas disparaitre tout de suite. Il n’en reste pas moins que le lancement d’une application suscite parfois des déceptions.
Parmi les reproches qu’on peut leur faire, des coûts de développement et de maintenance qui sont importants, surtout que les évolutions d’OS interviennent tous les ans, la difficulté à faire remarquer et télécharger une application sur des Stores saturés, par des utilisateurs qui n’utilisent de toute façon pas plus de 18 apps par mois. Enfin, l’engagement des utilisateurs qui n’est pas au rendez-vous. La France serait d’ailleurs championne des apps inutilisées !
Pour exister sur ce marché porteur, les éditeurs d’applications ont donc surtout intérêt à affiner leur stratégie d’engagement en se concentrant davantage sur les besoins des utilisateurs pour concevoir leurs apps, en élaborant des scénarii d’envoi de pushs et en intégrant des outils d’analyses adaptés.