Saviez-vous que derrière chaque application mobile, il existe une quantité non-négligeable de kits de développement ? Qu’une bonne poignée d’entreprises se développe sur ce créneau, même si Apple, Google et Facebook sont logiquement une fois de plus omniprésentes ? Ce marché a représenté jusqu’à présent une manne considérable si l’on considère que pour chaque nouvelle application sur Android, par exemple, 15,6 kits de développement en moyenne sont utilisés.
Après tout, rien de plus logique qu’Apple et Google dominent ce marché, comme partout ailleurs sur l’univers numérique, dans la mesure où ils sont les concepteurs des deux principaux systèmes d’exploitation d’appareils mobiles (iOS et Android). Quant à Facebook, il s’agit du réseau social le plus populaire de la planète dont aucune application ou presque ne peut se passer. Mais il est intéressant de se rendre compte que des dizaines d’autres noms surgissent tant bien que mal parmi les principaux acteurs de ce marché jeune, concentré mais florissant et qui ne cesse d’évoluer.
La start-up israélienne SafeDK, plateforme et place de marché spécialisée dans les kits de développement logiciel, a signé un rapport assez complet permettant aux curieux de véritablement plonger dans l’univers des SDK pour Android. « Même si les kits de développement logiciel ont fait surface il y a à peine quelques années, nous voyons déjà des centaines, voire des milliers d’entreprises éditrices de SDK. Nous sommes également témoins de consolidations et d’acquisitions, dans la mesure où les titans du numérique se sont réveillés et qu’ils ont réclamé leurs parts », peut-on y lire. Ici un petit bémol s’impose : le boom des applications étant a priori plutôt derrière nous que devant, le marché des SDK devra lui aussi ressentir un ralentissement.
SafeDK a passé au crible 35 000 applications et des centaines de kits utilisés aussi bien par de grands groupes que des PME dans le cadre de cette étude qui est présentée comme une première sur le sujet sur Android.
Des outils stratégiques
Les développeurs d’applications dépendent de ces kits pour pratiquement tout faire – analyser, monétiser, promouvoir, se connecter aux réseaux sociaux, géolocaliser leurs audiences, mettre en place des systèmes de paiement, automatiser des outils marketing…
Parmi les plus importants et populaires, se trouvent les kits servant aux fonctionnalités classiques d’analytique (utilisés dans 87,8 % des applications étudiées), suivis des SDK pour la mise en place de publicité (80 %), des kits de lien et de partage vers les réseaux sociaux (55,6 %), des modules de paiement (45,3 %) et de géolocalisation (31,4 %).
Pour la catégorie la plus populaire – l’analytique – le roi est de loin Google, avec 88,3 % de taux de pénétration, suivi, très loin derrière, de Flurry (Yahoo) qui détient 25 %, de Facebook Analytics, avec 19,7 %, de Mixpanel (3,4 %) et de Localytics (2,8 %). Véritables « must have » pour les éditeurs, les fonctionnalités d’analytique seront amenées à se développer encore et à évoluer, avec l’intégration des capacités d’automation marketing.
Le marché des fonctionnalités publicitaires est quant à lui dominé par AdMob (le réseau de… Google), présent dans 90,9 % des applications étudiées. Viennent ensuite le réseau publicitaire pour les jeux Chartboost (27,5 %) et le réseau de monétisation mobile de Facebook (FAN), qui enregistre déjà 22,5 % de pénétration, suivi de près d’UnityAds (19,5 %) et de MoPub (14,2 %), le réseau publicitaire mobile de Twitter. Même si Google domine, l’étude démontre que les applications utilisent en moyenne trois réseaux publicitaires différents, ce qui est signe de diversité et de vitalité pour l’écosystème dans son intégralité.
Dans la catégorie social, Facebook (78,2 %) bat naturellement Google (42,5 %), mais Twitter (5,2 %), Tencent (2,8 %) et WeChat (1,6 %) disposent aussi de leur petite place au soleil.
Les modules de paiement sont, quant à eux, dominés par PayPal (42,6 %) et par Card.io (41 %), suivis de Braintree (33,9 %). À noter que 45 % des applications dont le téléchargement et l’utilisation sont gratuits possèdent déjà des modules de paiement. « Les éditeurs d’applications sous Android optent pour rester gratuits afin de bénéficier d’une distribution de masse. Ensuite ils offrent des avantages aux utilisateurs qui ayant bénéficié d’un avant-goût, se montrent prêts à payer », indique l’étude. La tendance est que ces kits se développent, boostés par la croissance du m-commerce.
Le panorama global, la France en tête !
Dans le classement global des principaux acteurs du marché de SDK, toutes fonctionnalités confondues, après Google (présent évidemment sur quasiment 100 % des applications analysées) et Facebook (sur 51,2 %), apparaissent Flurry (Yahoo), qui traite d’analytique et de publicité, utilisé dans 20,6 % des applications tout de même, suivi de Charboost (19,8 %) et de Crashlytics, acquis par Twitter (15,1 %), « de loin l’outil de crash reporting le plus populaire dans l’écosystème des applications mobiles ».
D’un point de vue géographique, il est curieux de remarquer que la France est, avec le Canada, le deuxième pays à la plus importante moyenne de kits de développement logiciel utilisés par les éditeurs, avec 16,4 SDK, derrière seulement les États-Unis (17,5), et devant l’Inde, le Royaume-Uni, l’Argentine, le Japon, la Russie et la Chine.