L’e-commerce a eu l’effet d’une lame de fonds pour la distribution, les géants d’hier qui semblaient inexpugnables ont commencé à voir émerger de nouveaux acteurs à la croissance suffisamment rapide pour les mettre en difficulté et les obliger à repenser leur modèle et organisation.
Walmart, entreprise crée en 1962 et leader de distribution au niveau mondial voit son leadership sérieusement menacé par un d’Amazon, entreprise créée en 1994 et qui a inscrit dans son ADN la volonté de conserver une culture de la startup qu’elle a été.
Au delà de la concurrence de nature commerciale/marketing auquelle se livrent les deux mastodontes de la distribution, c’est bien l’affrontement de 2 modèles de développement qui se dessine en toile de fond, à tel point que des graphiques montrant les rythmes de croissance sur différentes périodes des 2 distributeurs circulent pour assurer la propagande :
La question est donc, pourquoi un groupe tel que Walmart employant plus de 2 millions de personnes et dont le chiffre d’affaires dépasse le PIB de l’Autriche a ouvert il y a un peu plus d’un an un bâtiment en pleine Silicon Valley à des centaines de kilomètres de son siège social aux Etats-Unis et vient disputer les talents de la Silicon Valley à Google ou Facebook ?
Une partie de la réponse est que Walmart veut peser sur le marché du retail online (ou du moins ne pas se laisser distancer par Amazon) qui selon l’institut Forrester Research pèse 231 milliards de dollars en 2012 et qui en 2017 devrait atteindre les 370 milliards de dollars.
Il doit pour cela amener les consommateurs américains à se défaire de leur réflexe Amazon, qui est selon une étude de Forrester Research, le premier site Internet auquel pensent les consommateurs américains lorsqu’ils ont des achats alimentaires (en l’occurrence) à faire. Walmart doit donc trouver des moyens de créer la rupture. Pour cela il va s’inspirer des pratiques des startup de la Silicon Valley et recruter des compétence en interne au sein de sa direction e-commerce qui emploie aujourd’hui 1500 personnes et prévoit d’en recruter des centaines de plus dans un futur proche.
Premier chantier : développer la culture de l’expérimentation selon le principe de toute bonne (lean)startup qui se respecte : faire de nombreuses itérations, échouer rapidement et faire bénéficier le produit des enseignements tirés de son échec. Organisationnellement parlant, Walmart innove éǵalement en faisant travailler ses ingénieurs en petites équipes projet autonomes pour maintenir un niveau de bureaucratie le plus bas possible.
Et la greffe semble prendre puisque ces nouvelles pratiques sont parvenues jusqu’aux magasins que Walmart fait désormais évoluer comme un développeur le fait avec l’application qu’il a créée.