Alors que le développement des nouvelles technologies favorise l'émergence de nouvelles formes d'organisation du travail plus flexibles, un fait d'actualité un peu lointain est venu "noircir le tableau" : Yahoo! à travers son PDG (Marissa Mayer, ex Google) a exigé de tous ses employés travaillant à distance qu'ils retournent dans les locaux de la firme.
On constate que les entreprises (y compris celles baignant dans le digital) éprouvent encore des résistances à "libérer" leurs collaborateurs. Rien qu'en France, seule 17 % de la population active télétravaillerait, contre 30 % en moyenne en Europe et dans les pays scandinaves ou anglo-saxons.
Et pourtant des voix continuent à s'élever pour changer nos façons de travailler, des solutions innovantes sont proposées et une littérature commence à apparaitre. Un des ouvrages les plus connus sur le sujet est REWORK de Jason Fried et David Heinemeier Hansson, les fondateurs de la start-up américaine à succès 37 Signals. Les pratiques qu'ils proposent peuvent inspirer de nouvelles façons de travailler et de s'organiser :
Instaurer un couvre-feu à 17 heures
Pour encore beaucoup d'entreprises, le collaborateur rêvé a la vingtaine, ne compte pas ses heures et a peu d'occupations extra-professionnelles. L'implication généreuse de leur force salariale devient un atout compétitif, une façon de lutter contre d'autres acteurs disposant de plus gros moyens.
Les auteurs soutiennent au contraire que plus d'heures ne valent rien face à des heures mieux dépensées. Une personne qui a des occupations personnelles (et le temps de s'y consacrer en dehors des heures de bureau) va chercher à améliorer sa productivité personnelle afin de pouvoir se consacrer pleinement à ses projets personnels - elle va alors dépenser son temps de façon plus réfléchie et cela de façon autonome.
Les réunions sont toxiques
Pour les auteurs, les réunions sont les pires interruptions qui puissent exister, elles véhiculent un très faible volume d'informations utiles à la minute, demandent une préparation minutieuse pour laquelle les participants n'ont pas la ressource temps et surtout représentent une source d'improductivité importante pour l'entreprise. Une réunion d'une heure regroupant 10 personnes va ainsi représenter une charge de temps équivalente à 10 heures.
Un meeting productif doit réunir selon eux les caractéristiques suivantes :
- Utiliser timer qui sonne la fin de la réunion et veille à un respect strict de l'horaire
- Limiter au maximum le nombre de participants
- Un agenda clair et partagé à l'avance
- Il doit s'ouvrir sur un problème ou une problématique spécifique
- Il doit se clore avec une solution déterminable et des personnes nommées pour l'implémenter.
Vos meilleurs collaborateurs se recrutent à l'échelle mondiale
Prenant l'exemple de leur entreprise dont plus de la moitié des collaborateurs sont situés hors des Etats-Unis (le siège est basé à Chicago), les auteurs soutiennent que l'éloignement géographique d'un candidat ne doit plus être un frein à son embauche.
Des aménagements sont par contre nécessaires pour que les collaborateurs puissent travailler en équipe notamment lorsqu'ils sont sur des fuseaux horaires différents. Ils préconisent ainsi de conserver une créneau horaire de 2 à 4 heures pendant lesquelles les équipes peuvent communiquer et des rencontres physiques tous les 2 ou 3 mois pour faire le point, discuter des progrès et planifier le futur.
L'acronyme "ASAP" vous empoisonne la vie pro
Souvent employée à tort et à travers, ces quatre lettres présentent un effet pervers inflationniste, tout devient urgent et rien n'est urgent. Les autres demandes ne portant pas la mention sont mises de côté sans qu'une priorisation objective ne soit possible a priori.
La mention ASAP reste un facteur de stress non négligeable qu'il faut réserver aux situations urgentes afin qu'il conserve son caractère important et ne génère inutilement du stress pour ses destinataires.
Et vous, avez-vous tenté de bouleverser l'organisation de votre entreprise en tirant parti des nouvelles technologies ?