Associé pêle-mêle à l’épanouissement des salariés, à la réduction du stress ou encore des émissions de gaz à effet de serre, le télétravail devait transformer nos modes de travail.
Et pourtant, le télétravail est à la traine en France : seulement 17% de la population active est concernée et ce chiffre inclut les freelances, qui par définition travaillent souvent chez eux ou en mobilité.
1) 12,4% des salariés :
C’est le pourcentage de salariés ayant travaillé au moins 8 heures par mois chez eux, en 2012, selon une étude Greenworking. Pour comprendre les enjeux du télétravail, il faut donc distinguer deux grandes catégories de télétravailleurs : d’une part les télétravailleurs de fait : ils sont commerciaux, freelances ou consultants et enchainant les rendez-vous clients, les déplacements. D’autre part, les télétravailleurs salariés faisant partie d’un programme mis en place et encadré par leur entreprise.
2) La France à la traine : exception culturelle ou pas ?
Le télétravail pour les salariés peine à se développer et souffre d’une image négative. De nombreuses entreprises doutent de son efficacité et remettent en cause la performance des salariés, qui une fois installés chez eux, auraient plutôt tendance à surfer sur le Web, regarder la télévision ou se consacrer aux tâches ménagères. La récente polémique lancée par la CEO de Yahoo Marissa Mayer va dans ce sens : la tonitruante PDG vient d’annoncer la suppression pure et simple du télétravail dans un communiqué assassin ou elle associait quasiment les télétravailleurs à des employés fictifs…
3) 92% des employeurs considèrent que les managers freinent le déploiement du télétravail.
Si le télétravail souffre d’une image négative, c’est en grande partie en raison de la difficulté de contrôler l’implication effective des salariés. Ceux-ci doivent en général se connecter via des VPN aux outils de leur entreprise (CRM, réseaux sociaux d’entreprises, logiciels) et le temps de connexion est souvent la seul moyen de mesure leur travail.
Pour expliquer ce recul du télétravail, de nombreuses explications sont avancées : organisation hiérarchique des entreprises, réticences des managers, absence de suivi des projets. Alors que le coworking explose partout dans le monde, le télétravail peine à se généraliser. Les entreprises du numérique, qui développent souvent innovantes d’un point de vue du management, restent sceptiques à l’égard du télétravail et préfèrent soit l’outsourcing complet soit une intégration complète.
Antoine Amiel est CEO et fondateur de Learn Assembly, l’université collaborative des entrepreneurs.