Pouvez-vous nous présenter Rubicon Project?
Créés en 2007, nous sommes spécialisés dans l’optimisation de la monétisation des espaces publicitaires confiés par les éditeurs avec lesquels nous travaillons. Nous sommes aujourd’hui 250 salariés et comptons 8 bureaux sur 3 continents.
Nous avons historiquement connu trois métiers ou plutôt trois évolutions de métiers : d’abord Yield Optimizer pour les éditeurs faisant appel à des adnetworks, puis « marketplace », nous sommes focalisés désormais sur le RTB (Real Time Bidding, ou enchères temps réel) en complément de ces deux activités historiques.
Le RTB est un protocole d’achat ; concrètement, Rubicon Project s’interface avec la totalité des bidders, que ce soit des technologies externes (InviteMedia, MediaMath, Turn…) ou bien avec des acteurs qui ont développé leur propre technologie comme Criteo ou Nextperformance afin que nos clients Editeurs puissent bénéficier des achats transitant par ces technologies.
Une centaine d’éditeurs en France ont choisi notre solution. Il s’agit d’éditeurs uniquement premium, par exemple La Place Media (qui inclut notamment TF1, Amaury Medias, Lagardère, Le Figaro), Dailymotion, Allociné… Nous avons une approche très haut de gamme, essentiellement exclusive, à l’inverse d’autres qui référencent des milliers de sites petits ou moyens.
Au total, notre audience regroupe environ 15 milliards d’impressions par mois.
Assiste-t-on à une déflation des CPM ?
Premièrement, il ne faut pas oublier que si les éditeurs vendaient la totalité de leurs inventaires en mode Direct et Garanti, des sociétés comme la nôtre n’existeraient pas.
Concrètement, il faut distinguer entre deux types d’activité :
– L’open auction, enchère ouverte : L’éditeur utilise l’interface de manière non personnalisée dans la mesure où les acheteurs peuvent tous accéder à son inventaire sans réelle personnalisation ;
– Le Private auction : l’enchère est contrôlée par l’éditeur. L’éditeur a les moyens de personnaliser qui achète quoi, à quelles conditions. Il peut gérer par agence, par annonceur, en one to one, peut différencier les formats. Là où en premium classique un éditeur travaille avec 70 annonceurs en moyenne, le RTB lui amène une grande liquidité de demande avec pour certains 10 000 annonceurs actifs.
Comment vous situer entre le premium classique et les adnetworks ?
A la base nous étions positionnés sur les espaces invendus, plutôt en bas de page, mais dès lors que le partenariat se passe bien, nous avons la possibilité de on remonter dans les positions et dans les priorités des adservers. Le but est ici de rétrécir le gap entre le monde premium et les invendus mais en aucun cas de cannibaliser le marché du premium classique.
Aujourd’hui, le RTB c’est beaucoup des campagnes de performance, même s’il y a de plus en plus de campagnes de branding ce qui nous fera donc sortir petit à petit des formats IAB traditionnels sur lesquels nous opérons principalement.
Quels sont vos projets ?
– Le lancement sur mobile, à la suite du rachat de Mobsmith en octobre dernier, qui est un adserver mobile. Nous allons donc proposer les mêmes services à nos éditeurs pour leurs inventaires Mobile de même qu’un adserver Mobile premium.
– Le déploiement de REVV Connect, outil d’intermédiation entre acheteurs et vendeurs où ces derniers peuvent proposer des offres packagées mises à la disposition des acheteurs. Ces dits acheteurs font des propositions, un accord est trouvé avec l’un d’entre eux et la partie Back office se met en place automatiquement. Il s’agit donc d’achats de gré à gré, passant par le protocole RTB ce qui nous fera arriver très vite à la notion de « Programmatic Guaranteed », c’est-à-dire des achats garantis mais effectués en utilisant la technologie RTB.
Quelle est votre vision du RTB ?
Tout ce qui peut être achetable doit pouvoir l’être vraiment. On va donc voir les limitations technologiques disparaitre et donc de plus en plus de campagnes Mobile, Vidéo, Rich Media et demain ipTV.
On va voir monter la part du branding. Le RTB va prendre part à des formats moins traditionnels pour des objectifs de campagne donc différents.
Le marché en a pas mal sous le pied, il y a une grosse croissance probable, toutes les agences ne sont pas encore à pleine vitesse
La France est très dynamique, c’est certainement le pays où il y a le plus de trading desk et le marché est excessivement mature côté éditeurs.
Julien Gardès est Country Manager de Rubicon Project