Antvoice est actuellement le leader Français des Applications Facebook avec 500.000 DAU (utilisateurs quotidiens) et plus de 3,5 Millions MAU (utilisateurs mensuels). Nous avons rencontré dans ses locaux du Sentier Alban Peltier, CEO d’Antvoice (Ex Sporever, iBazar, et Microsoft, et créateur de Looneo en 2006) qui a accepté de partager avec nous les recettes du succès de cette pépite Française.
VIUZ : Présentez nous Antvoice ?
Alban Peltier : Antvoice est une jeune structure avec une longue histoire. Bien que la société fut créée en janvier 2011, l’activité d’AntVoice existe depuis mi 2009, les 2 fondateurs de la société, Rodolphe Mirilovic (CTO) and Jérôme Scola (Chief Product Officer), créant depuis cette date des applications sociales pendant leur temps libre.
Pour la petite histoire le nom de domaine appartenait à Mark Pincus, fondateur de Zynga.
Nous sommes aujourd’hui 20 personnes, partagées entre le marketing et la technique et avons des bureaux en Chine et en France.
Notre audience est majoritairement internationale (30% des utilisateurs seulement sont français) et nous comptons plus de 50 Millions d’applications téléchargées.
A travers des applications comme « l’Arc en ciel du moral » qui permet de partager son humeur avec ses amis ou «BeeWithYou », notre nouvelle application de dating, nous sommes en fait des fournisseurs « de petits bonheurs quotidiens ».
Côté financement, nous avons levé 750.000 auprès d’Alven Capital, Nestadio et d’Avanquest Software mais également auprès d’investisseurs privés qui nous apportent leur expérience comme Michel Gotlib, ex Dir marketing communication de Coca Europe ou Alexa Funès, directrice de l’agence de décoration My Home design.
VIUZ : Quel est votre cœur de cible ?
Alban Peltier : Notre cible principale est les femmes de 25 à 35 ans en Europe, Amérique du Sud et Amérique du Nord
VIUZ : Quel est votre business model ?
Alban Peltier : Nous avons 3 sources de revenus : commercialisation d’espaces publicitaires à 15%, conseils auprès d’entreprise à 30% (social CRM auprès de marques comme Philips, Cdiscount, Look Voyage, etc.), enfin les micro-paiements qui représentent un peu plus de 50% de nos revenus mais qui sont destinés à terme à évoluer vers les 70-80%. Selon les applications que nous proposons entre 2 et 5% des utilisateurs achètent des options sur nos services. Cette année, pour notre premier exercice, nous ferons entre 1 et 1,5 Millions d’Euros de chiffre d’affaires.
VIUZ : Quels sont vos « Sucesss Metrics » ?
La première partie consiste à surveiller l’audience à travers les fameux MAU et DAU.
La deuxième série de KPIs importants que nous surveillons est la récurrence, la fidélisation : le ratio MAU/DAU, le temps passé et le type d’action accomplie.
La troisième gamme de KPIs est bien sur liée à la monétisation : taux de transfo, panier moyen, et ARPPU (revenu moyen par utilisateur payant)
Nous utilisons les outils de Facebook ainsi que Google analytics et nous développons nos propres outils propriétaires. Notre métier est un métier de chiffres.
Sur Facebook, c’est une philosophie inversée par rapport au jeu vidéo traditionnel: la clé de succès se trouve largement dans le travail effectué après le lancement de l’application (CRM, évolutions, optimisations, community management, etc.).
VIUZ : Quelles sont vos futurs projets ?
Alban Peltier : Globalement, nous ne faisons pas de jeux sociaux de management, nous pensons que le marché est proche de la saturation avec des acteurs très bien installés.
Nous pensons que Facebook est en train de créer un web dans le web et que de nombreux usages importants migreront sur Facebook.
Ainsi, nous lançons actuellement une application de dating nommée BeewithYou qui compte déjà 40.000 utilisateurs. Nous pensons clairement que le dating tel que nous le connaissons est en profonde mutation avec une approche beaucoup plus sociale, plus ludique. C’est ce que nous proposons avec BeeWithYou, une sorte de zone de jeux permettant de faire des rencontres.
Par ailleurs, nous sommes également techniquement « platform agnostic » et nous faisons actuellement des tests sur le mobile qui représente un prolongement naturel de nos services.
VIUZ : Pensez-vous aujourd’hui que l’on peut encore se lancer sur Facebook ?
J’estime que les barrières à l’entrée sont maintenant très fortes.
Les possibilités en termes de viralité sont largement moindres qu’il y a 2 ans encore et la concurrence beaucoup plus forte. Pour un nouvel entrant, se lancer aujourd’hui sur Facebook «from scratch», sans expérience, ni base d’utilisateurs existante, est quasiment impossible.
Je m’attends par ailleurs à une forte consolidation dans le secteur, il y a trop d’acteurs de petite / moyenne taille.
VIUZ : Que pensez vous de Google + ?
Alban Peltier : C’est une plateforme techniquement intéressante. En revanche, en comparaison avec ce que propose Facebook, il manque deux éléments clés : l’Open Graph et le contenu, encore très faible sur Google+. Tant que Google n’aura pas créé un écosystème autour de Google+, je ne vois pas pourquoi les utilisateurs basculeraient sur cette plateforme
