Nous poursuivons nos entretiens avec les agences de Social Media par une interview de Patrice Bonfy co-fondateur de Sociabliz, diplômé de l’Essec et ancien d’Yves Rocher où il s’occupait du CRM pour les pays émergents.
VIUZ : Présentez nous Sociabliz ?
Patrice Bonfy : Il ya trois ans avec mes associés Stéphane Akkaoui et Christophe Cholot, nous avons senti sur le marché un besoin pour les applications sociales dans l’univers marketing et en octobre 2008 nous avons créé Sociabliz. Je sentais qu’il y avait un besoin non adressé du côté des marques. Aujourd’hui nous gérons des grands comptes comme Hermès, la Fnac ou la Redoute avec une équipe de bientôt 15 personnes. Nous sommes spécialisés en Conseil en Facebook marketing et nous offrons également à nos clients des licences de logiciels à utiliser sur leur Page Facebook avec une garantie d’évolution (jeux concours, relation client) ainsi que des applications sur mesure. Le “label” Preferred Developper Consultant témoigne du fait que nous apportons à nos clients une grande connaissance des possibilités
techniques et des conditions d’utilisation Facebook, qui évoluent en permanence.
VIUZ : Comment présentez vous Facebook aux Directeur Marketing ?
Patrice Bonfy : Nous sommes face à un sujet qui peut être adressé de nombreuses manières différentes selon les objectifs de nos clients. Si gagner un maximum de fans sur sa Page Facebook pour leur adresser ensuite des messages marketing reste une composante importante de notre métier, les marques doivent également comprendre comment connecter leur marque à l’ADN social. La marque peut-être segmentée en de nombreux composants, que les utilisateurs pourront “aimer” pour les partager avec leurs amis et s’y connecter, en fonction de leurs intérêts propres. Pour une grande enseigne les objets sociaux peuvent être les produits de leur catalogues, les vendeurs, les catégories de produit, Les magasins, le service client, etc.
Ce que les Directeurs Marketing doivent comprendre c’est le glissement de méthode par rapport au CRM classique pour adresser l’audience de leur ADN social: là où le CRM classique connaît un utilisateur en base et permet de déterminer le meilleur message à lui envoyer, le marketing via les “objets” de l’ADN de la marque doit comprendre l’audience non segmentée de chaque objet pour lui proposer le message le plus intéressant possible. C’est une façon de penser différente, sur laquelle nous travaillons avec nos clients pour, en utilisant notre module “Likemastr” sur leur univers d’objets sociaux, diriger du trafic sur le site ou en magasin physique, faire du chiffre d’affaire et démontrer comment en terme de community management on peut être rentable.
VIUZ : Quels sont les avantages d’une page Facebook par rapport aux autres Canaux ?
Patrice Bonfy : Je pense que le travail d’une communauté Facebook permet une régularité, non intrusive et fidélisante dans la relation à la marque (Cf : Les Fans de Cerise sur Groupama). Il ne faut pas négliger par ailleurs le potentiel du «earned media» ou la part de voix potentielle auprès des amis des Fans via les dispositifs de viralité bien sûr, mais aussi par le gain d’intensité d’un message publicitaire soutenu par un ami.
Les «sponsored stories», un format de publicité récemment introduit par Facebook, le montrent bien: un message très simple (“Voici la marque, elle est sur Facebook”) associé au soutien d’un ami (“untel de vos amis aime cela”) rencontre un succès 4 à 10 fois supérieur au message le mieux travaillé possible en terme de transformation !
VIUZ : Quels sont les «metrics» de succès sur Facebook ?
Patrice Bonfy : Selon leurs objectifs (branding ou transformation), nous mesurons tout un panel de metrics de l’audience à la transformation sur le site du client. Au niveau macro nous analysons l’affichage, le trafic et in fine le chiffre d’affaire généré. Au niveau micro nous cherchons à identifier les points les plus efficaces au sein des applications et dans le community management.
VIUZ : Que pensez vous du F-commerce ?
Patrice Bonfy : Je ne crois pas trop au commerce sur Facebook, mais ce que je crois profondément c’est qu’un utilisateur qui aime un produit donné est une source de chiffre d’affaire important pour la marque. Avec les boutons sociaux, les marchands ont un ADN tout trouvé qu’ils doivent exploiter au plus vite.
VIUZ Que pensez vous de Google plus ?
Patrice Bonfy : Je suis attentivement Google +. En tant qu’agence, j’aurais tout intérêt à ce que Google + cartonne, mais je n’y crois pas trop. L’adoption n’est pas au rendez-vous car la valeur ajoutée est faible par rapport à Facebook. Les “cercles” me semblent plus insécurisants socialement par le manque de clarté sur leur réciprocité (j’ajoute quelqu’un à un cercle et je sais qu’il m’ajoute éventuellement à un cercle, mais lequel ?), que sécurisants par le gain de contrôle sur ce que l’on diffuse qu’ils sont supposés apporter.