Viuz

Signal : 10 choses à savoir sur l’app de messagerie qui explose

Un signal ? Le nom lui-même est tout un symbole : le succès de Signal, l’app de messagerie, pourrait annoncer un autre social media, et même un autre web, beaucoup plus solidement attaché au respect de la vie privée, au monde open source voire à une approche non capitaliste de l'entrepreunariat. Depuis que Whatsapp a annoncé le partage de ses données avec Facebook à des fins d’exploitation publicitaire (la firme de Mark Zuckerberg qui détient les deux services s’est rétracté depuis) l’appli bénéficie d’un afflux massif de nouveaux utilisateurs, tout comme Telegram, MeWe ou Clouthub. 


Signal, 10 choses à savoir : 

1 - Signal, service de messagerie encrypté de bout en bout, a été fondé en 2014 par Moxie Marlinspike, son CEO aux dreadlocks blondes, surfeur au credo anarchiste bien ancré et spécialiste en sécurité informatique.  

2 - Les fonctionnalités clés rappellent Whatsapp avec en prime la possibilité non négligeable d’envoyer des messages qui s’effacent d’eux-mêmes.

3 - Ce qui change : l’appli est privacy first. Le service ne tracke pas ses utilisateurs, ne collecte pas leurs données, ne mesure pas quelles fonctionnalités ils utilisent ni comment. Ce que les utilisateurs font de Signal ne concerne pas Signal. 

4 - Derrière le service, il y a la Signal Foundation. Sa mission :  développer des technologies dédiées à la privacy, en open source, qui sécurisent les communications et protègent la liberté d’expression. 

 5 - Edward Snowden, un ami du CEO fondateur, soutient Signal depuis des années. 

6 - Pour améliorer ses fonctionnalités, Signal ne fait donc pas appel à l’analyse des données, mais à des enquêtes auxquelles les utilisateurs acceptent de participer. On passe de l’analytics à la peer review. A quoi s’ajoute le modèle open source, qui permet par définition à tout développeur de contribuer à l’amélioration du produit. 

7 - Le modèle économique repose sur le don. 

Pour autant, l’équipe dirigeante a une vision entrepreneuriale du projet, qui doit grandir  à l’échelle sans pour autant être contraint par des actionnaires ou la bourse. L’organisation ne peut pas être cédée.

8 - La Signal Foundation est financée par Brian Acton. Ce programmeur spécialiste lui aussi de sécurité avait  cofondé de Whatsapp en 2009, vendu 22 milliards de dollars à Facebook en 2014, qu’il avait quitté du fait de son désaccord avec Mark Zuckerberg, notamment sur la question des données personnelles. Vétéran du web passé auparavant par Apple, Yahoo et Adobe, il a injecté 50 millions de dollars sous forme de prêt

9 - A noter que le board de la Signal Foundation, outre le fondateur et Brian Acton, compte Meredith Whittaker. Elle a notamment travaillé chez Google, qu’elle a quitté après avoir activement participé à des actions de contestation sur des sujets concernant le harcèlement et l’éthique de l’AI.

10 - Depuis que Whatsapp a annoncé le partage de ses données avec Facebook à des fins d’exploitation publicitaire, l’afflux des utilisateurs vers Signal serait massif. Le service est en tête des téléchargements, les serveurs n’ont  du reste momentanément pas soutenu la charge. Signal ne communique pour l’heure pas de chiffres. Le nombre de nouveaux utilisateurs par jour dépasserait le million, contre 50 000 auparavant d’après le New York Times.