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Etude Instagram : trop d’emojis tuent l’emoji ?

Avec les fréquents changements de l’algorithme Facebook et Instagram, les créateurs et community managers doivent redoubler d’énergie pour réussir à développer les interactions avec leur communauté. L’étude Quintly, basée sur l’analyse de 5.4 millions de posts de 34 000 profils Instagram nous donnent des pistes sur les méthodes qui marchent, l’impact de la vidéo sur les interactions et comment utiliser les hashtags de façon pertinente. Elle nous montre aussi que sur Instagram la croissance des comptes est toujours au beau fixe : sur les 6 mois de l’étude (entre le 1er janvier et le 30 juin 2019) les comptes analysés ont en effet connu une croissance entre 9,4% et 14,6%.

Les comptes Instagram plus suivis utilisent plus la vidéo

Sur les 5.4 millions de posts analysés, 68,2% sont des images, 18 % des vidéos et 14% des carrousel de 10 photos maximum (fonctionnalité introduite en février 2017). Mais attention à ne pas sous-estimer le virage pris par Instagram vers les contenus vidéos. Car les contenus vidéos provoquent en fait plus 49% plus d’interactions (likes et commentaires) de la part des fans.

Il est également intéressant de remarquer que les comptes les plus suivis sont aussi ceux qui utilisent le plus la vidéo. Corrélation n’étant pas causalité, gardons aussi en tête le fait que ces comptes plus suivis sont aussi principalement des comptes d’influenceurs et de célébrité et grandes marques. Ils disposent déjà de vidéos utilisables sur Instagram ou du budget pour produire des contenus spécifiques ou « recyclables » pour différents réseaux sociaux (publicités, vidéos musicales, films promotionnels de marque, etc…).

Faut-il toujours faire joujou avec les emojis ?

Est-ce que trop d’emoji tue l’emoji ? Quintly amène un début de réponse à cette question qui taraude les spécialistes. Quelle que soit la taille des comptes analysés, les posts n’incluant pas d’émojis sont aussi ceux qui ont les plus bas taux d’interactions. Etonnamment, alors que la folie emoji s’est répandue en dehors des réseaux sociaux pour toucher la publicité et l’affichages, 52,3% des comptes étudiés ne contenaient pas d’emojis. 38,2% des postes n’en comportaient que 1 à 3 et 8,7% entre 4 et 10 emojis.

Pour les plus petits comptes à moins de 1000 followers, ce sont les posts ayant le plus d’emojis qui provoquent le plus d’interactions (plus de 40 likes ou commentaires), alors que sur les comptes ayant entre 10 000 et 100 000 followers ce sont les posts ayant 4 à 10 emojis qui soulèvent le plus d’enthousiasme (autour de 600 interactions).

Nous constatons ici qu’il est difficile ici de tirer des conclusions basées uniquement sur le nombre d’emojis puisque de nombreux paramètres influent sur les volumes d’interactions, autant la qualité de la photo ou vidéo, que son texte d’accompagnement (dont la longueur varie grandement entre les comptes analysés, la longueur provoquant le plus d’intéractions étant quelque part entre 0 et 50 caractères, même si certains influenceurs utilisent aussi Instagram come une véritable plateforme de microblogging avec des textes longs). Entrent aussi en ligne de compte les hashtags utilisés, l’heure de postage qui influence la visibilité pour certaines zones géographiques ou même l’utilisation de posts sponsorisés !

Rappelons en effet qu’Instagram permet aux marques d’utiliser leur budget publicitaire pour booster les posts d’influenceurs avec lesquels ils collaborent, la marque bénéficie ainsi de contenu « incarné » et l’influenceur peut « gratuitement » étendre son influence au-delà de ses fans.

Quid des hashtags ?

Combien de hashtags employer sur Instagram reste une question clé. La limite maximale autorisée par Instagram est de 30 hashtags par post, et certains influenceurs en profitent donc pour « ratisser large » en utilisant toute la panoplie des hashtags à leur disposition. Mais étonnamment, l’étude Quintly a mesuré que les comptes influents utilisent surtout 1 à 3 hashtags.

35,2% des 5,4 millions de posts analysés contenaient entre 1 et 3 hashtags, 28.7% n’en incluaient aucun, 23,1% entre 4 et 10 hashtags, 12.9% incluaient 10 hashtags ou plus. Ce sont ces comptes les moins suivis qui utilisent le plus grand nombre d’hashtags dans leurs posts.

Notre propre analyse de cette statistique est que les comptes les plus influents ne cherchent en fait pas la découvrabilité offerte par la multiplication des hashtags mais plutôt à canaliser les conversations et encourager les interactions autour de quelques hashtags finement choisis et « maitrisés ». L’algorithme de Facebook et Instagram est en fait passé par là et ce sont les posts provoquant le plus d’interactions avec leur communauté qui seront le plus susceptibles d’être mis en avant par Instagram dans son onglet « explore », visité quotidiennement par plus de 200 millions d’ instagrameurs (source Hootsuite).

Les résultats complets de l’étude sont disponibles sur le site de Quintly.

SG