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Thank you for being late de Thomas Friedman : une nouvelle grille de lecture d’un monde complexe

Thomas Friedman, journaliste au New York Times et célèbre auteur de “The World is Flat” revient dans les librairies avec “Thank You for Being Late  : An optimist Guide to thriving in the Age of Acceleration”.

Dans son nouvel essai, les accélérations technologiques exponentielles, les conséquences de la globalisation et les dégradations climatiques occupent une place centrale. Un livre qui regorge également de solutions, initiatives et réflexions pour faire face à l’ère des accélérations multiples.

L’âge de l’accélération exponentielle

Depuis 1971, les puces Intel sont 3500 fois plus performantes, consomment 90.000 fois moins d’énergie et coûtent 60.000 fois moins cher...A titre de comparaison avec de tels progrès une coccinelle Volkswagen ferait du 482.000 km/h et consommerait 1 litre d’essence tous les 860.000 km...A moins de 1 centime d’euro le litre...

Pour Tom Friedman comprendre la machine du monde c’est comprendre les accélérations exponentielles de l’économie globale, de la technologie et du changement climatique depuis 2007 avec un constat simple : le monde se recompose beaucoup plus vite que notre capacité, celles de nos leaders, de nos institutions et de nos choix éthiques à s’y adapter.

Nous vivons dans un état constant de déstabilisation.

La solution pour éduquer nos enfants à ce nouvel état de fait : atteindre ce que Tom Friedman nomme “Dynamic Stability”, la stabilité dynamique.

Dynamic Stability, adaptation et lifelong learning

Car l’ère de l’intelligence artificielle, impliquera non seulement de refondre le contrat social entre travailleurs et employeurs, étudiants et enseignement mais aussi entre citoyens et gouvernement.

Au niveau individuel et dans un monde du travail bouleversé, les qualités premières- au delà du pré-requis des STEM et de la capacité à coder- seront : la qualité des attitudes, le savoir faire tacite, l’empathie et la créativité.

Le nouveau ressort du capital humain dans les termes de Tom Friedman : “passer de l’Intelligence Artificielle à l’assistance intelligente”

Ce qui fonde une communauté et le danger du désintegrationnisme

La dernière partie du livre de Tom Friedman est une réflexion urgente basée sur son enfance et sur ce qui fait le corps d’une communauté. Il souligne les dangers d’une polarisation croissante des sociétés en micro-particularismes qui ne font plus corps au niveau international (cf. la multiplication des espaces non-gouvernnés) comme au niveau local (la skyboxification de la société américaine)...

Pour conclure, Tom Friedman souligne que le vrai et persistent défi et, en passant, l’espoir d’une résilience humaine réside dans l'architecture des communautés. “L'architecture de base d’un XXIème siècle résilient et prospère sera constitué par un réseau de communautés saines”... Des communautés qui revendiquent en premier lieu ce qui les rassemble plutôt que ce qui les différencie.  En bref, les ponts plutôt que les murs.

Simple ? Pas si sûr...