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Vincent Bobin (Shapr), nouveau réseau social professionnel : «Nous souhaitions inventer un générateur de serendipidty »  

Viuz Interview Vincent Bobin directeur general et co fondateur de Shapr

Vincent Bobin et  Ludovic Huraux co-fondateurs d’Attractive World ont lancé officiellement Shapr, un réseau social professionnel sur iOS et Android basé sur les cercles de confiance. Une version Windows Phone est en préparation.

L'équipe de Shapr est composée de Ludovic Huraux CEO, Zane Groshelle Directeur marketing tous deux basés à New York et de Vincent Bobin, Directeur général, Cyril Ferey, Directeur technique et Jonathan Rogez, Directeur produit, basés à Paris.

Shapr vient de lever 3,1 millions de dollars auprès d’investisseurs privés tels que Frederic Mazzella de Blablacar et sur la plateforme Anaxago. La start-up compte actuellement 3 personnes à New York et 6 à Paris.

Pour Viuz, Vincent Bobin revient sur l’idée, les mécanismes viraux et les futurs projets de Shapr.

Viuz : Quels insights vous ont conduit à lancer Shapr ?

Vincent Bobin : Nous sommes un groupe de fondateurs très différents humainement et très complémentaires (Marketing, Technique et Finance) nous avions la forte volonté de relancer un truc ensemble.

L’historique d’Attractive World est en fait une belle histoire de rencontres et nous avions envie de construire un réseau social professionnel d’un nouveau genre dans un contexte de valeurs liées au partage, à l'ouverture et à l’économie collaborative.

Dans notre histoire professionnelle, nous avions pu constater l’énorme upside qu’apportait chacune nouvelle rencontre. A l'époque d'Attractive world, les premiers actionnaires privés qui ont cru en nous ont été fondamentaux. Je pense également à la rencontre avec un personnage comme Georges Chryssostalis a été un game-changer sur le recrutement media offline.

La question que nous nous sommes posés est donc comment accélérer les rencontres professionnelles de valeur, d’une manière digitale ? Et l’insight a été que les rencontres sont un process plein de friction et qu’il n’y avait bizarrement aucun espace digital pour véritablement échanger avec son réseau de confiance.

En fait, nous voulions donc accélérer et ouvrir la possibilité de rencontres qui ne se seraient pas faites autrement, nous souhaitions inventer un générateur de serendipity et la maximiser.

Viuz : Quelles sont vos grandes leçons en matière de gestion de communauté ?

Vincent Bobin :  Le premier retour expérience d’Attractive que nous essayons de reproduire sur Shapr est le focus sur la qualité et la densité des relations.

En bref, ça ne sert à rien d’amasser la plus grande quantité de membres si les personnes existantes n’ont pas les moyens de se parler. Il faut donc créer un noyau dur au départ qui va se réunir autour de besoins et de valeurs communes. Les premiers 1000 membres d’Attractive World étaient quasiment un casting.

La seconde est l’importance des algorithmes et la capacité de mettre en relation des personnes à profil similaire.

Il faut enfin-et surtout dans les premiers temps du service- être très attentif aux possibilités de collaboration, de communication, d’entraide et de mutualisation entre les membres.

Viuz : Vous lancez un nouveau réseau social professionnel basé sur le login LinkedIn. Quelles sont vos relations avec eux ?

Vincent Bobin : Nous utilisons les APIs ouvertes de LinkedIn. Nous sommes complémentaires et Shapr ne veut pas remplacer LinkedIn. Nous utilisons également un connecteur d’e-mails et nous envisageons de nous ouvrir à d’autre types de connecteurs sociaux par la suite.

Viuz : Comment fonctionne la boucle sociale de Shapr ?

Vincent Bobin : Le service offre la possibilité de désigner et d’inviter 50 personnes de confiance. Il est encore trop tôt pour connaitre notre quotient de viralité mais c’est une métrique que nous suivons de près. Avec le recul, nous savons que la viralité fonctionne par palier et qu’elle dépend aussi de la médiatisation et du marketing.

Viuz : Quels sont vos mécanismes de rétention et fidélisation ?

Vincent Bobin : Le mécanisme de rétention est simple : chaque jour Shapr vous propose 3 à 5 personnes à découvrir. L’autre motivation à utiliser le service est incarnée par la Shapeline (NDLR : La timeline de Shapr). Nous opérons en plus des relances Mail/CRM pour donner à chaque membre des nouvelles de son réseau.

Nous travaillons également sur le concept d’icebreaker, un mécanisme à travers lequel les intermédiaires peuvent jouer un rôle accru sur les rencontres et obtenir des retours sur la mise en relation.

Viuz : Quel business model avez-vous envisagé pour Shapr ?

Vincent Bobin : La plupart des services professionnels fonctionnent autour de trois business models : les services RH, la publicité et les abonnements Premium. Nous réfléchissons bien sur à ces trois sources de revenus mais dans l’immédiat, l’objectif à deux ans est de constituer notre base.

Viuz : Vous êtes un serial entrepreneur, quelles sont vos grandes leçons pour les créateurs d’entreprise ?

Vincent Bobin : Le premièr conseil très important que je donne souvent aux créateurs c’est : surtout n’ayez pas peur ! J’ai créé Attractive World alors que ma femme était enceinte….On ne peut pas se permettre de regretter un truc dans sa vie.

Le deuxième est de rencontrer le maximum de gens pour être bien conseillé car en tant qu’entrepreneur vous allez rencontrer plus de 10 problématiques par jour et vous n’aurez pas forcément la bonne solution.

On ne peut pas être omniscient. Sur Attractive World, nous avons fait plein d’erreurs, dans la gestion d’équipes, dans la vision produit. Je conseille donc de savoir bien s’entourer notamment sur les questions humaines. Passer rapidement de 1 à 40 crée des complexités inédites...