Digne rejeton de «The World is flat» ou simple manière de donner une cohérence au foisonnement économique et digital ambiant. Le terme On-Demand Economy, était sur toutes les lèvres cette été dans la Silicon Valley.
Mais qu’est–ce que l’ On Demand Econmy ? Sherpa Ventures un nouveau fonds de Venture Capital monté par Shervin Pishevar et Scott Stanford apporte un début de réponse dans un rapport de 150 pages dédié à cette économie qui mixe l’hyper proximité de l’économie de village aux dernières innovations digitales, le besoin d’achat immédiat et d’ »instant gratification» et englobe dans un spectre plus large certains mécanismes de l’économie collaborative.
Viuz a ssélectionné 7 points à retenir sur l'On-Demand Economy :
1- Un service digital « augmenté »
L’On Demand economy désigne la capacité technologique augmentée de certaines sociétés à délivrer un bien ou service pour satisfaire un besoin immédiat.
Amazon one hour delivery, Uber, AirBnB, Task Rabbit, DropShip, ZipCar, GetAround, BlaBlaCar, Zirtual, FancyHands, Shoppable ou Keep sont les parfaites illustrations de ce phénomène . Elles remettent l’humain, les contacts de personne à personne et la confiance au cœur des processus commerciaux.
Selon ses disciples les plus fervents, cette capacité à servir en quasi temps réels les besoins « d’Instant Gratification » et de résoudre le mythique problème du dernier kilomètre pour une élite urbaine de clients privilégiés, se démocratise vite et devrait bientôt toucher les entreprises traditionnelles et les services public. En 2025, 57% de la population mondiale sera urbanisée.
2- L’ODE Au Croisement de quatre tendances majeures
L’On Demand Economy se situe au centre de quatre tendances majeures :
- L’ultra-connectivité permanente facilitée par l’explosion des usages mobiles.
- Le développement rapide des technologies logistiques de proximité (chaînes logistiques distribuées), des logiciels de support et gestion client et de l'ultra personnalisation des offres.
- Le développement du Cloud, la simplification des paiements électroniques et l’esssor des indépendants et freelances facilitant le décentralisation des activités.
- La demande client croissante pour des services, rapides, efficaces et pratiques.
3- Les conditions de la réussite
Trois conditions permettent la réussite des services d’On Demand Economy :
- Le développement de la confiance : facilitée par les services de recommandation et de rating en ligne.
Les technologies de la confiance sont la fondation du nouveau village de l’ODE
- La collaboration entre acteurs, acheteurs et vendeurs et partenaires. Souvent dans des interfaces unifiées.
- Et la proximité géographique ou numérique entre producteurs et consommateurs, renforcée par la technologie (cf.les possibilités de l’imprimante 3D)
4- Quatre Opportunités (ou menaces) Sectorielles :
Selon Sherpa Ventures, les quatre secteurs les plus affectés par la redistribution de valeur dans l’On Demand Economy seront :
- Les transports à la demande : Les transports urbain et longue distance (covoiturage, co-propriété de véhicules, alternatives massives de transit urbain type Velib ou Bus privés). 1 milliard de dollars ont déjà été investis dans les nouveaux services automobiles comme Uber ou Lyft depuis 2009 au point de donner un nouveau terme au secteur : les TNC (Transportantion Network Companies).
- L’Immobilier à la demande : (Location de courte durée entre particuliers, co-working, couch-surfing) qui induit une proposition de valeur radicalement différente (dans beaucoup de villes la plupart des offres AirBnB sont situées au centre ou dans les quartiers historiques alors que beaucoup d’Hotels restent cantonnés dans la périphérie , de plus les offres de locations courtes entre particuliers sont assorties d'économies de 50% à taille équivalente). L’opportunité reste massive car seuls 3,1% des logements Parisiens sont disponibles à la location de courte durée.
« Le travail n’est plus un endroit ». Parallèlement le marché du co-working a connu une croissance de 87% par an ces trois dernières années.
- L’emploi : Le développement des services de proximité induit par l’On Demand Economy ouvrent de nombreuses opportunités dans l’assistance déléguée et la santé. Elle offre l’opportunité de plus de flexibilité mais génère également plus d’incertitudes et de précarité en matière de revenus. Pourtant les nouvelles plateformes de freelance comme Elance, Odesk ou 99 Design redistribuent 80% des revenus contre 30% pour les sociétés d’interim. En revanche elles ne garantissent pas de régularité de revenus.
Parallèlement dans le secteur très fermé des professions libérales des sociétes comme Axiom, Accordion ou Aconnect réinventent et bouleversent l’offre de services et de pricing.
Enfin de nombreux services de proximité ultra spécialisées et en ligne (réparation mobile, nettoyage, aide médicale spécialisée) réinventent le secteur des services (cf. Handybook, Cracked, Openbay, medicast)
- Le commerce : Le PoP Up retail (la mise à disposition d’espace de shopping provisoires) est l’un des principal phénomène renouvelant le commerce de proximité. De nouveaux services comme Storefront surfent sur cette vague.
Dans l’e-commerce de nombreuses opportunités restent à défricher dans l’On Demand economy dans les secteurs de la santé (une opportunité de 353 milliards de dollars) et du FMCG (616 milliards de dollars). Des acteurs comme Superama (filiale de Walmart) et Amazon fresh mais aussi Grubhub, Blue Apron ou The Munchery prennent déjà le secteur d’assaut.
5- La hausse des financements :
Ces 5 dernières années les services d’On Demand Economy ont attiré 4,8 milliards d’investissements dont 2,2 sur ces 12 derniers mois. 300 millions auraient été investis hors Etast-Unis dans des start-ups de l’On Demand Economy.
Selon Sherpa Ventures elles représentaient l’année dernière 4,6% des investissements en capital risque.
6- La question des algorithmes
Une question très peu débattue aujourd’hui est le poids des algorithmes dans la juste rétribution des micro-acteurs (Chauffeurs d’Uber, Hôtes d’AirBnB) de l’On Demand Economy . Sherpa Ventures a ainsi pu déterminer que les tarifs d’UBERx pourraient chuter de 70% dans les prochaines années.
Un débat devra aussi être ouvert sur leur capacité toute puissante à déterminer, faire et défaire les réputations.
7- La fin des intermédiaires et… Le renforcement des péages
Dernière tendance : alors que la promesse un peu naïve de l’On Demand economy est l’élimination des intermédiaires, elle renforce paradoxalement le rôle des péages ou plate formes de distribution comme Google en passant par Amazon, Facebook, AirBnB, Uber et Lyft...
Pour en savoir plus lire le rapport de Sherpa Ventures sur l’On Demand Economy :
SherpaVentures On-Demand Economy report by LizRecode