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Foodporn, vous allez en manger encore pendant longtemps

L’agence Sparks and Honey soulignait il y a quelques semaines l’intérêt croissant de la génération Z pour la cuisine , une engouement qui touche également la génération Y : selon une récente étude menée par Google et Millward Brown, les 18-34 ans regarderaient, par rapport aux autres classes d'âge, 30% de vidéos en plus liées à la nourriture.

D'après Google, ce segment est majoritairement responsable de la croissance de 280% des abonnements aux chaines de cuisine sur YouTube. Symbole de ce phénomène, la châine Niko’s Kitchen compte près de 720.000 abonnés.

Le mois dernier, il y a eu plus de 421.000 hastags twitter sur le terme #foodporn tandis que les threads popularisant le «Food Snapping» des mets les plus délicats jusqu'aux plats les plus caloriques et excessifs, façon "Man against food" se multiplient sur Internet.

Sur Pinterest les photos de recettes généreraient en moyenne 50% plus de Re-Pins que les autres catégories.

Sur Flickr, le groupe Foodporn recense plus de 750.000 photos.

En France le site Food Reporter compte plus d’1 millions de photos, son application a été téléchargée plus de 200.000 fois.

Que se cache t-il derrière cet engouement ?

Le terme Food Porn, vient de Food Pornography, un terme que l’on retrouve pour la première fois en 1984 sous la plume du journaliste Rosalind Coward dans son livre «Female Desire».

Il y a quelques semaines le Psychanalyste Michael Stora utilisait dans CQ, le terme de narcissisme gustatif à la frontière de la sexualité pour décrire le phénomène.

Pour le Philosophe Olivier Assouly dans libé qui a publié dans Libé : De quoi l’engouement culinaire actuel est-il le signe ?, loin de la célébration simpliste de la convivialité et de l’intimité retrouvée le phénomène du FoodPorn serait une manifestation de la vanité bourgeoise ostentatoire des nouveau Foodistas. Pour lui, la jouissance alimentaire à grande échelle serait également l’avatar de pulsions refoulées.

Selon d'autres pshychologues le Foodporn autoriserait ses adeptes à une subversion facile. Les photos agiraient également comme un stimulus supranormal incitant aux excès alimentaires en agissant les zones du cerveau liées à la récompense. Ce qui explique qu’avec 18%, les Desserts constituent la catégorie de photos de plats les plus partagée.

En France, déjà, la résistance au Picture Snapping induit par le Foodporn s’organise chez les chefs étoilés, Alexandre Gauthier du Restaurant La Grenouillère suivi par Michel Bras a ainsi interdit la prise de photos de plats dans son établissement.