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Des Apps partout : Facebook, le grand dégroupage


«Move fast and break things» c’est l’un des principes d’innovation favori de Mark Zuckerberg inspiré du Hacker Way.

Une nouvelle fois, Facebook est en train de perdre (ou devancer) ses plus fervents analystes et zélateurs en se livrant à un dégroupage accéléré de ses applications. Que se cache t-il derrière ce démembrement accéléré du socle Facebook ?

Dans une interview au New York Times, Mark Zuckerberg a confirmé le rôle du Facebook Creative Labs et la nouvelle stratégie de portefeuille de Facebook qui peut au premier regard s’apparenter à la stratégie contestable de rachat de marques de yahoo au début des années 2000 voire même à la frénésie de rachat d’applications et de services majoritairement mobiles menée tambour battant (plus de 37 rachats en moins de deux ans) par Marissa Mayer depuis son arrivée à la tête du portail en 2012. Cette nouvelle stratégie adaptée à l’ére post-pc et également adpotée par Linkedin commence à avoir un nom dans la Silicon Valley : «Multi App Strategy».

Multi App Strategy

Le premier consat de Mark Zuckerberg tient à l’usage mobile. Il est simple : les gens préfèrent utiliser une application mobile à la fois. « Une application, un usage » tel semble être l’étalon mètre des mobinautes. Il est donc tout aussi logique pour Mark Zuckerberg de développer (ou racheter ) des applications mono-usages mais également de «dégrouper» des fonctionalités populaires de Facebook comme Facebook Messenger afin de leur donner une autonomie et une vie propre.

Ce qui conduit Mark Zuckerberg à casser son monolithe social patiemment assemblé pièce par pièces depuis 2004 est aussi la volonté d’augmenter sa part de voix sur l’écran d’accueil mobile.

Car, même si Facebook reste bien placé dans la course avec 18% d’usage sur les Apps (contre 11% pour les autres réseaux sociaux et messageries instantannées), Google continue de dominer l’écran d’accueil mobile avec 5 Apps sur les 10 les plus utilisées selon Nielsen, d’où les initiatives telles que Facebook Paper et Facebook Home qui ne sont que les balbutiements de la stratégie d’applification rapide mise en branle depuis quelques mois chez Facebook.
Avec 30 applications téléchargées en moyenne, 16% utilisée plus de trois fois, le mobile est un jeu radicalement différent du web et les places sont chères, d’où les batailles homériques passées et à venir sur les Apps les plus populaires entre Google et Facebook.

Facebook baby Apps

Facebook, Instagram, Whatsapp vont donc faire des petits pour absorber les nouveaux usages sociaux émergents (6 des apps les plus téléchargées sur Android sont des Apps de messagerie) afin que Facebook ne perde pas une miette du verbe « Partager». Snapchat, Tinder, Secret et Whisper n’ont qu’à bien se tenir.

Sur la question du succès mitigé de Facebook Home, Facebook Paper et Facebook graph search, la réponse de Mark Zuckerberg reste prudente : La plupart des choses que nous faisons ne ferons pas bouger les lignes avant très longtemps.

Le paradoxe de l’ère Post-PC est là, parce que les usages évoluent et se diversifient, le grand partage est nécessaire.

Car si Mark Zuckerberg constate jour après jour que le « Social by design » n’existe pas qu’en une seul taille, il se demande toujours comment partager sans perdre une miette…

Patrick Kervern