Viuz

5 conseils pour entreprendre par Reid Hoffman, co-fondateur de LinkedIn

Reid Hoffman à sa sortie de Stanford en 1990 avec un baccalauréat en sciences se destine à devenir un professeur et un intellectuel avec la ferme volonté d'influer sur la course du monde actuel. Il poursuit ses études avec un Master en philosophie à l'université d'Oxford et prend conscience que son choix de carrière ne l'aidera pas à influer autant qu'il ne le souhaiterait.

Il rejoint alors Apple Computer et Fujitsu avant de se tourner vers l'entrepreneuriat et de co-fonder sa première société en 1997 : SocialNet.com, un service de rencontre en ligne basé sur le matching des centres d'intérêts de ses membres que certains décriront plus tard comme un des premiers avatars de ce qui, 7 ans plus tard, allait devenir une grosse tendance : les réseaux sociaux.

Reid Hoffman oeuvre ensuite en tant que Vice Président exécutif de Paypal pendant son rachat par eBay (pour 1,5 milliards de dollars) et devient suite au rachat un des business angels les plus prolifiques et respectés de la Silicon Valley.
6 mois après sa sortie de Paypal, le premier réseau social professionnel voit le jour sous le nom de LinkedIn. Il connait sa première année de rentabilité en 2007 et dépasse aujourd'hui les 200 millions de membres dans plus de 200 pays.

Aujourd'hui, Hoffman est président exécutif du conseil de LinkedIn et un associé au sein de Greylock Partners (VCs), il intervient régulièrement pour partager son expérience. Les prochaines lignes reprennent ci-dessous 5 conseils extraits de ses différentes  interventions :

Viser Gros

“ Si vous vous lancez en pensant petit, il y a peu de chance que vous gagniez gros”
Démarrer une entreprise c'est prendre des risques dès le début. Pour que le projet décolle, il va falloir convaincre des personnes (beaucoup) de vous donner de l'argent ce qui représente déja un grand challenge. Sans parler des tâches inhérentes à la gestion au quotidien d'une entreprise, devenir entrepreneur requiert beaucoup de temps et de ressources alors pourquoi ne pas avoir un objectif à la hauteur des efforts que cela va demander ?
Que le marché visé soit existant ou nouveau, s'il est de petite taille ou que le produit n'apporte qu'une amélioration légère, l'entrepreneur prendra les mêmes risques que s'il visait plus gros mais pour un gain potentiel plus modeste.
Principe qu'il faut toutefois nuancer, certains marchés domestiques sont aujourd'hui (quasi) verrouillés par des acteurs ultra-dominants (Google et le marché des moteurs de recherche) et il est plus avisé d'attaquer le marché indirectement plutôt qu'en frontal (exemple : en jouant sur le respect de la vie privée).

Conserver de la flexibilité dans son obstination

 “Soyez persévérant et accrochez-vous à votre vision. Et dans le même temps soyez flexible”

Pour Hoffman, un entrepreneur doit être capable d'entêtement sur sa vision produit (le pourquoi) tout en sachant lâcher du lest sur les détails de sa mise en oeuvre (le comment).

Si la vision produit constitue le "sacré" de l'entreprise, le reste doit se construire dynamiquement et progressivement en fonction des discussions avec les acteurs du marché, son réseau et les résultats des tests réalisés avec ses clients.

Recruter une équipe à l'esprit vif et créer un cycle d'apprentissage rapide

"Ce que nous recherchions chez les candidats en entretien d'embauche était de l'intelligence brute, une capacité d'apprentissage, un goût pour les sports d'équipe et un esprit vif"

La création d'une entreprise requiert d'apprendre à faire ce que vous n'avez jamais fait auparavant. S'entourer de collaborateurs avec une forte capacité d'apprentissage, une compétence métier et de la créativité permet de gagner du temps dans la course qu'est la création d'une entreprise. Pour illustrer ce point, Hoffman compare souvent le fait de créer une entreprise à un saut du haut d'un falaise pendant lequel il faut apprendre construire un avion ou trouver d'autres solutions pour ne pas s'écraser au sol.

Le succès d'une entreprise demande plus qu'un produit de grande qualité

" Si vos concurrents ont une meilleure distribution de leur produit, sont mieux viralisés et disposent d'un meilleur référencement... Vous pouvez avoir un produit 10 fois supérieur, si les gens ne le trouvent pas cela ne vous servira à rien”

Selon Reid Hoffman, un internaute utilise quotidiennement en moyenne 7 produits/services (à 2 près). Pour faire partie des "happy few", il est nécessaire d'avoir un produit qui se situe au dessus de la concurrence.
Toujours selon lui, le succès d'une entreprise va reposer sur au minimum trois points :

  1. Sa capacité supérieure à distribuer ses produits
  2. Un produit avec plusieurs facteurs d'excellence qui le rendent vraiment unique
  3. Une aspérité profondément disruptive

Les règles du jeu peuvent évoluer

L'entrepreneuriat n'est pas une science dure, ce qui fonctionne dans la majorité ne devient pas pour autant une loi impérative. Un entrepreneur fabrique ses propres règles au fur et à mesure qu'il progresse dans son entreprise.