1- Bitcoin : Qu'est que c'est ?
Bitcoin est une monnaie virtuelle peer-to-peer, créée par le mystérieux Satoshi Nakamoto, dont personne ne sait s’il s’agit d’un pseudonyme ou d’un collectif de développeurs. Bitcoin a trois particularités : la première est le nombre limité de bitcoins existant (21 000 dont 11 000 déjà en circulation), la seconde sa très forte volatilité, passant de 20$ à 250$ en quelques jours avant de retomber à 140$ et la troisième, le mode d’acquisition des Bitcoins, le « mining ». Totalement dérégulée, incontrôlable, favorisant la spéculation, la monnaie Bitcoin est-elle une énorme fraude ou une révolution monétaire ?
2- Comment ça marche ?
Bitcoin est un système de monnaie virtuelle dématérialisé en réseau. Le réseau, qui ne dépend d’aucune banque centrale, génère de manière automatique des bitcoins selon un protocole précis : le nombre de bitcoins émis diminue au fil du temps, ce qui rend le volume de la monnaie fixe dans le temps. Chaque utilisateur doit créer un porte-monnaie en ligne puis installer sur son ordinateur un client Bitcoin, qui permet d’obtenir l’équivalent d’un numéro de compte bancaire réaliser des transactions. Il est également possible d’acheter des Bitcoin sur des places de marché comme MT Gox ou Bitcoin-Central.
3- A quoi ça sert ?
Les utilisations sont nombreuses : faciliter les transactions de pays à pays ou de particulier à particulier sans payer les commissions importantes des banques ou d’acteurs comme Western Union. Mais aussi blanchir de l’argent, comme cela a été le cas au Nicaragua ou des trafiquants de drogue ont blanchi une partie de leur monnaie en bitcoins…Au Kenya, le système de paiement mobile M-Pesa vient d’annoncer l’acceptation des Bitcoins. Au Canada, un particulier a mis sa maison en vente et a souhaité être payé…en bitcoins. Des raisons économiques comme idéologiques ont favorisé l’émergence des bitcoins.
4- Est-ce légal en France ?
La question de la légalité n’a pas encore été tranchée : le système étant totalement décentralisé, aucune banque centrale ou état ne peut contrôler les émissions de monnaie ni les transferts. Plusieurs Etats commencent à s’intéresser aux bitcoins pour des raisons aussi bien fiscales qu’économiques mais aucune législation à proprement parler n’existe. En effet, l’argent placé en bitcoin représente une perte importante pour l’économie réelle. La monnaie favorise aussi l’évasion fiscale et le blanchiment. Les bitcoins sont donc légaux de facto grâce aux acteurs qui acceptent cette monnaie, mais il est fort probable que cela évolue.
En France, l’entreprise Paymium a développé la place de marché française et permet aux clients de recevoir des paiements en bitcoin directement sur un compte bancaire, au Crédit Mutuel Arkéa. La cour d’appel de Paris, saisie d’une plainte déposée par le CIC et une société souhaitant gérer les bitcoins pour le compte de tiers s’est déclarée….incompétente.
5- Qui sont les acteurs de l'écosystème Bitcoin ?
L’écosystème Bitcoin repose sur trois acteurs : un acteur envoie un paiement, un autre le réceptionne. Au milieu, un serveur assure les transactions. Toutes les transactions sont cryptées, les rendant plus sécurisées. Les transactions sont cryptées grâce à des clefs. L’achat de Bitcoin s’effectue quant à lui sur des places de marché dédiées, comme pour de l’or ou des matières premières. Ces places de marché ont plusieurs fois été hackées, ce qui montre la fragilité du modèle.
Les « miners » sont des particuliers qui valident les transactions via la mise en réseau de leurs ordinateurs et qui sont rémunérés en bitcoins.
6- Comment faire de l'argent sur Bitcoin ?
De nombreux spéculateurs ont tenté de s’enrichir grâce à Bitcoin. Un peu à la manière des noms de domaine à la fin des années 90, certains particuliers ont acheté en masse les premiers Bitcoin émis en pariant sur leur appréciation au cours du temps. Parmi eux, les frères Winklevoss, co-fondateurs polémiques de Facebook qui détiendraient 1% des bitcoins émis, qu’ils auraient acheté pour le prix de 15$ le bitcoin en aout 2012. Autre exemple : des fonds de pension ayant choisi de placer leurs fonds en bitcoins, ce qui explique que la valeur de la monnaie ait flambée au moment de la crise financière en Chypre. De plus, les « miners », ces particuliers qui valident les transactions sur le réseau sont rémunérés en bitcoins qu’ils génèrent.
7- Qui accepte les bitcoins ?
Plusieurs sites e-commerce acceptent déjà les bitcoins ; mais parmi les plus grosses entreprises à accepter la monnaie virtuelle, on compte déjà WordPress, Reddit et même Wikileaks. Le CEO de Paypal a déclaré dans le Wall Street Journal que Paypal réfléchissait à accepter les bitcoins. En France, quelques sites et magasins commencent à accepter les bitcoins. Au Kenya, le système de paiement mobile M-Pesa (19 millions d’utilisateurs) a commencé à travailler avec des bitcoins : avec un numéro de téléphone, un passeport et un mot de passe, les Kenyans pourront transférer de l’argent via Bitcoin et contourner Western Union.
7- Y-at-il des concurrents ?
Il existe déjà de nombreuses alternatives à Bitcoin : d’autres monnaies virtuelles se sont développées sur le même modèle comme Litecoin, PhenixCoin ou Ripple, qui se différentient par la rapidité des transactions et la fréquence d’émission des « coins ».
Pour approfondir, voici un petit lexique du vocabulaire Bitcoin qui vous sera utile si vous souhaitez devenir « miner » ainsi qu’une série de graphiques sur les émissions et les cours des bitcoins.