Cela faisait plus de dix ans que l’on annonçait l’explosion de l’éducation en ligne, appelée encore « e-learning ». Une vague d’entreprises pensait déplacer l’éducation sur Internet et transformer la manière dont nous apprenons. Il aura fallu attendre une bonne dizaine d’années pour voir émerger la révolution tant attendue. 2012 restera probablement comme l’année la plus fertile pour le monde de l’éducation.
Revue de quelques start-ups qui vont changer l’éducation.
Coursera est la plateforme de cours en ligne gratuits la plus connue (MOOC). Coursera numérise les cours d’universités et leur permet de proposer des cours à des milliers d’étudiants dans le monde. Coursera propose une éducation de masse donnée par les meilleures universités. 62 universités proposant 330 cours sont déjà sur la plateforme, et 1M d’étudiants de 192 pays ont participé. Prochaine étape : vendre des certificats aux étudiants ayant validé un cours. Les autorités américaines viennent d’autoriser Coursera à délivrer ses certificats. Le défi principal pour Coursera : réduire le taux d’abandon des cours, très élevé.
Et si les diplômes disparaissaient ? Et si on apprenait non plus pour valider son cursus mais simplement pour apprendre ? Basée à San Francisco, Degreed veut créer un nouveau diplôme. La startup part du constat que puisque l’éducation est transformée, les diplômes doivent l’être aussi. Sur Degreed, vous pouvez obtenir des crédits pour tout ce que vous apprenez : cours universitaires, cours en ligne, tutoriels, cours du soir. Degreed « accrédite » des partenaires (dont Leeaarn) et distribue ensuite les bons points. Cette certification 2.0 pourra-t-elle remplacer les diplômes ? Les recruteurs prendront-ils un jour en compte une certification Degreed ? Réponse dans 10 ans.
3- Lore
Linkedin met en relation les professionnels, Facebook connecte les amis et les proches. Pourquoi ne pas inventer un réseau social entre étudiants et professeurs? C’est l’objectif de Lore : sur la plateforme, chaque professeur peut créer son propre réseau social avec ses élèves. Les professeurs ont la possibilité de prolonger la salle de classe, de partager des documents, de répondre à des questions. Au final, les élèves sont plus impliqués et suivent le cours avec un intérêt renouvellé.
Créée en 2007, financée par le cofondateur de Paypal Peter Thiel, Knewton veut personnaliser l’enseignement grâce un algorithme analysant le comportement des élèves. En fonction de leurs réponses aux quizzes, du temps dont ils ont besoin pour répondre, la technologie développée par Knewton permet d’identifier les difficultés des étudiants, de les comparer avec des milliers de données collectées et de conseiller les universités. L’entreprise fait débat aux Etats-Unis : certains crient à la robotisation de l’enseignement, d’autres doutent de la qualité de l’algorithme. Knewton compte déjà parmi ses clients plusieurs universités et des organismes publics.
Udacity fait partie des MOOC (massive open online courses) les plus en vue. Contrairement aux sites qui numérisent des cours d’universités, Udacity crée ses propres contenus vidéos. Tous les cours sont proposés gratuitement et la plateforme revendique déjà un peu moins d’un million d’étudiants. Le business model d’Udacity consiste à créer des cours sponsorisés par des entreprises (comment utiliser une technologie Google par exemple). Udacity collabore également avec des universités en partenariat.
Démocratiser l’accès à la programmation fait partie des secteurs les plus porteurs de l’éducation collaborative. Être capable de maitriser ou comprendre la programmation Web est devenu en quelques années un must. Codeschool propose des vidéos et des exercices permettant à n’importe qui d’apprendre à coder, débutant, intermédiaire ou avancé. Les cours sont proposés sur un modèle freemium rencontrent un succès incroyable et sont suivis par des milliers de développeurs.
Véritable noyau numérique africain, le Kenya a compris l’énorme potentiel des nouvelles technologies pour rattraper son retard en termes de développement. Elimu est l’une des ces initiatives : eLimu créedu contenu pédagogique pour tablettes rendant l’accès aux connaissances plus facile, plus intuitif. Jeux, chansons, vidéos, textes, sont présentées en fonction du niveau et du besoin des écoles. Résultat : le taux d’’abandon à l’école primaire a baissé de 40% dans certaines régions.
Vous voulez aider le musée de Seattle dans ses recherches sur les tyrannosaures? Vous aimeriez connaître les origines virales du cancer ? Microryza est une startup permettant à chacun de financer un projet de recherche en mal de financement. A l’heure où les crédits se font rares, faire appel à une communauté de donateurs pour faire avancer des projets de recherche est un réel appel d’air. L’entreprise permet aux donateurs d’apprendre avec les chercheurs et de suivre leurs avancées.
Antoine Amiel est CEO et fondateur de Learn Assembly, l'université collaborative des entrepreneurs.