Emma Fric de Peclers présentait mardi son 17ème cahier de tendances à destination des marques. Cette année les tendances étaient réunies sous l’injonction : “sortir de sa zone de confort”.
A une époque de brouillage des repères, de fragmentation politique et de consommateurs paradoxaux, les nouvelles tendances sélectionnées cette année par Peclers répondent à un impératif de sens et appellent à un nouveau mode d’engagement des marques.
Nouveaux territoires d’innovations, nouvelles expériences, nouveaux leviers de désirabilité, nouveaux insights... Décryptage des tendances socio culturelles à surveiller en 2018 :
Identités dynamiques
Identités dynamiques, recomposition libre, neutralité rebelle … 2017 marque le passage de l’universalisme au pluriversalisme. Un invitation à une décolonisation culturelle une hybridation des genres (cf. la marque de mode M/F people) voire une certaine revendication de “non identité”.
Pour échapper aux algorithmes, le nouveau consommateur évolue autour d’identités fluides. On passe de la body positivity à la body neutrality .
L’identité “Drapeau blanc” est aussi indulgente. Certaines marques arrêtent de parler d’Anti-âge pour passer au Pro-âge.
Les identités dynamiques marquent aussi un lâcher prise et une réinvention du masculin signe d’une volonté de sortir des cadres. Une réinvention aléatoire ouverte à la fragilité pour échapper aux codes.
Parmi les autres tendances isolées par Peclers, cultiver l’intime, amplifier le lien avec la nature mais aussi intensifier l’expérience.
Intensifier l’expérience
Les nouveaux consommateurs sont à la fois en quête d’expériences multisensorielles, fortes mais aussi plus réelles. Particulièrement les expériences stimulant un seul sens, plus réelles et finalement plus inattendues.
Peclers perçoit aussi l'avènement d’Utopies pragmatiques. L’innovation sort de la pensée en silo. La consommation collaborative et design thinking appellent à une nouvelle éthique de la consommation et à créer de la valeur et de la confiance. L’innovation éthique et l’économie circulaire sont de nouvelles valeurs. On passe de la consommation à la nouveauté (cf. Lafayette Anticipation ou le Social Lab de Maaf). Bref, une façon plus citoyenne d’envisager le commerce (cf. les Town square dans les Apple Stores). Avec un mot d’ordre : offrir autre chose que des produits à consommer et réinventer des lieux de convivialité.
Habitat résidentiel et unités privées modulables ou partagées en Chine, Textile qui grandit avec l’enfant, immeuble réservé aux arts culinaires de Hyundai la marque se met en posture de coach et de transmission.
Face à un monde hybride et complexe, Il est temps également de réinventer le soft power et de domestiquer la post-vérité : retrouver l’esprit critique et le bon sens, permettant de retrouver les débats contradictoire et la valeur de la confiance portée aux hommes politiques ou aux marques
Vers des cosmologies Alien
La dernière tendance évoquée par Peclers : “vers des cosmologies Alien” s’inspire du renouveau de la culture spatiale et du désir de saut vers l’inconnu perçu chez les consommateurs. Une nouvelle perméabilité des mondes invitant une nouvelle fois à la sortie de la zone de confort.
Cette quête de l’Alien (ou de l’autre) implique en parallèle de redéfinir le statut de la machine (Appel à la création d’un syndicat pour les Robots en Suède par TCO , Robot Blossom en matériaux naturels : humain et sans fonction particulière, miroir de nos mauvais caractères...)
Le Cosmos appelle de son côté à de nouveaux imaginaires : “l’univers devient un horizon commun et universel, un nouveau territoire du possible dans lequel l’humanité peut se projeter demain” conclut Emma Fric.